Le réveil du Maître

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— Ça va mon cœur ?

— Tu me fais peur tu sais.

— Comment ça ?

Je la rejoins au lit et elle range son livre pour m’écouter.

— On a revu ton idée avec Quentin.

— Et ?

— Je sais que tu as vu que j’ai évolué. Et que je n’aime pas faire du mal cependant j’ai peur. Peur que je finisse par adorer ça.

— Tu sauras que c’est un rôle, crois-moi.

— Et puis c’est une bonne idée de se battre contre deux gros poissons. On a vu qu’on peut rallier du monde à nos côtés. Enfin, on partira une fois notre jeu fait.

— Tu n’as pas compris.

— Compris quoi ?

Elle caresse ma barbe, m’embrasse puis se lève pour mettre sa crème. Je la suis pour me répéter.

— Comprendre quoi ? Tu me fais peur ma belle.

— Il est temps d’arrêter de chercher que la vengeance. En vérité, on s’en fiche de l’ancienne vie de ton frère, de K désormais patron qui va faire la guerre au Boucher. Laissons là et partons.

— Partir ? Et ta mère ?

Elle me regarde encore plus flippante. Mais qui est-elle ? Je l’ai rendu comme ça ?

— Elle est en retraite. On va déménager dans un endroit tranquille pour nos gérer nos trafics.

— Lâche-toi, je ne te suis plus.

— J’ai pensé à vivre sur une île tranquille ou en Martinique. Ma mère gardera notre fille. La journée, on fabrique tes objets en bois et les vends via Internet. Le soir, on gère notre autre affaire avec Quentin dans le monde entier. On ouvre une vraie école des plaisirs. Je serais la directrice.

Je la retourne pour l’embrasser en douceur avant de lui dire :

— Je te suis. J’ai juste peur… peur de la grandeur.

— Tu as ta famille.

— C’est l’essentiel mais aussi mon soutien. C’est une bonne idée finalement. Créer une guerre n’est pas pour moi et au fond, oui j’ai toujours désiré le pouvoir, la richesse et avoir une famille.

— Et éviter la violence à outrance.

— Je laisserai Quentin faire. Même si lui aussi évitera. Bien, on va dormir et réfléchir à tout ça. Ta mère va être surprise de déménager. Elle ne va pas comprendre pourquoi.

— Une envie de changer d’air ?

— Oui.

— Papa ? Maman ?

— Tu ne dors pas encore ? Tu as fait un cauchemar ?

— Je veux dormir avec vous.

— Alors vient. Mais pas tous les jours ma puce.

Je l’emmène au lit après un accord silencieux avec Violette. Notre puce se colle entre nous et s’endort assez vite.

— Je veux donner un bel avenir à ma fille. Mais elle dirait quoi sur nous quand elle sera en âge de comprendre ?

— Je n’ai pas précisé que c’est temporaire. Tu m’as fait découvrir un monde sombre qui au final m’attire. Je veux goûter moi aussi au luxe, la puissance, le pouvoir. Après promis, dans quelques années, quand on aura amassé assez de fortune, on arrêtera et quelqu’un prendra le relais.

— Alors je le confirme, un nouveau Maître refait surface. Bonne nuit ma petite chérie, je t’aime.

— Moi aussi je t’aime.

Je coupe les lumières et reste un peu à la lueur de la lune observer mes petites femmes. Je finis par m’endormir aussi.

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