Mon envol
— Maman ?
— Oui ma puce ?
Je rentre dans la chambre de mon petit frère qui est à la crèche. Ma mère range ses jouets et je décide de l’aider.
— Tu veux pas me dire ?
— Si… mais eu.. Tu vas pas aimer.
— Si c’est pour tes études de droit en France, je serais évidemment triste mais heureuse quand même. Tu vas beaucoup me manquer c’est sûr et je comprendrais.
Je lui sors de ma poche un simple papier froissé.
— « K gagne toujours ». Tu le sors d’où ma puce ?
— Quand je suis rentré ce jour là. J’ai vu un courrier sur la table d’entrée. Je n’ai pas osé t’en parler… tu comprends. Faire le deuil d de mamie, de papa et espère que Thad s’en sorte sans séquelle.
— Je t’en veux pas. Tu en as parlé à Quentin ?
— Oui. On a gardé le secret. Et depuis, il mène la guerre sans le trouver.
— D’accord. Mais pourquoi tu m’en parle maintenant ?
Je la force à me regarder en la prenant par les épaules.
— Maman. Je suis désormais majeure et…
— Non !
— Maman ! Quentin est d’accord ! Il était hésitant que j’y aille seule ! Je l’ai convaincu que je serais sous bonnes gardes ! Il me protègera !
— Non.. Il est hors de question, que toi, ma princesse sage et droite aille dans ce monde de fous. Je veux pas te perdre ! Et à mon avis, ça m’étonnerait qu’il est céder aussi facilement, tu ne l’as pas acheter ?
— Maman… pour papa. Et puis, parle lui si tu veux mais c’est quand même ma décision. On se quittera pas des yeux.
Je lui fais les yeux doux et elle fixe le doudou lapin avant de revenir à moi. Elle souffle et je souris en ayant gagné.
— Bon… tout manière.. Même si je dis encore non, tu pars quand-même là-bas. Et j je ne pourrais te surveiller. Et puis, Quentin est là.
— Je te promets de te donner des nouvelles. On s’appellera.
— Tu reviendras quand même nous revoir ? Thad aura du mal au début de ne plus te voir.
— Bien sûr ma mamounette.
Je l’enlace et pars prévenir Quentin pour le départ. C’est l’été et mes études ne commencent pas encore. Le départ est difficile et on attends le retour de mon frère pour aussi lui dire au revoir. À deux ans, il ne comprends pas tout. Je lui promets de revenir.
Une fois arrivé en France, on dors dans un appartement loué par Quentin pour se reposer. La maison de ma grand-mère a était vendu. Mais celle en Italie non et Quentin m’a expliqué qu’on peut s’y rendre si besoin.
Je n’ai rarement voyager en France sauf pour voir nos deux maisons secondaires. J’ai plus visiter d’autres pays. Un matin, Quentin m’annonce après le petit déjeuner :
— On va commencer les leçons.
— On ne vas pas directement s’infiltrer ?
— Tu es mignonne et si naïve.
— Tu te moques de moi non ?
— Non. Tu dois savoir qu’on ne rentre pas facilement dans le gang et même les putes ne sont pas systématiquement dans sa couche.
— C’est donc impossible ?
— C’est possible seulement il faut un coup de chance. La première leçon, c’est de connaître quelques têtes d’affiches et les lieux susceptibles de l’accueillir.
— D’accord. Combien de jours ?
— En deux jours ça devrait rentrer. Si tu connais presque par cœur le droit, retenir des noms seront un jeu d’enfant. Ensuite, en une journée, maniement du flingue.
— Ok. Et ensuite ?
Le téléphone sonne et c’est ma mère. Il lui donne des nouvelles avant de me passer l’appel. Je m’éloigne dans ma chambre.
— Comment tu vas ma princesse ?
— Ça va, je vais devoir patienter. Ça m’agace un peu mais je dois lui faire confiance. D’ailleurs maman, tu sais que je ne suis plus avec Jao ?
— Tu me l’as dit. Vous avez cassé l’an dernier car il t’a trompé.
— Oui.. Bref, je voulais te parler d’autre chose.
— Dit moi.
— Quentin me plaît. Oui, je sais, différence d’âge et tout ! Comme papa et toi ! Mais…
— Ma chérie.
— Quoi ?
— Je suis au courant que tu lui fais de l’effet. Depuis aussi quelque mois. Je ne te cache pas que.. Si c’était quelqu’un d’autre, bien que tu sois majeur, j’aurais désapprouver. Hors, ce n’est pas correct vis-à-vis de ma propre expérience. Heureusement je le connais très bien. Et je sais qu’il est respectueux des femmes. Donc, comme vous êtes majeures, je vous laisse libre de savoir où mènerons vos sentiments.
— Maman ?
— Oui ?
— On est une famille anormal depuis le père de papa..
— Hélas oui mais nous les femmes, on a toujours essayer de se montrer libre, forte. De réussir.
— Oui.
— Bien, si tu n’as rien d’autre à dire, je vais te laisser. Je vais à la piscine avec ton frère.
— D’accord. Je lui manque pas trop ?
— Depuis une semaine, il veut dormir avec moi dans ta chambre.
— Je reviendrai vous câliner au plus vite. Je vous aime.
— Moi aussi ma princesse. Prend soin de toi.
Je quitte le téléphone et retourne au salon. J’observe Quentin, entrain de fumer devant la fenêtre en caleçon. Effectivement, on reproduit mes parents. À la différence, j’espère, de la violence au début de la relation.
Il me plaît depuis mes quinze. Je le trouve beau et protecteur. Il est drôle mais aussi très sérieux. Mon amourette se transforme désormais en passion. Et l’idée de sortir avec des hommes mâtures ma toujours attiré. L’aventure en plus.
Dire que je lui plaît aussi me paraît fou. Qu’est ce qui peut bien me trouver ? Pour le moment, je décide de lui montrer que je ne sais rien de ses sentiments. À lui de me les montrer.
— Je vais me doucher. On fait le cours où ?
Il se retourne et j’essaye de ne pas rougir encore plus quand je mate ses abdos. Il s’approche de moi pour m’embrasser. Je suis gêné et lui aussi.
— Pardon… je… enfin. Tu me plais et ta mère est d’accord dans le cas où…
— Chut, ce n’est rien. Oublie, ça va passer. On en reparle si tu veux un autre moment.
Ma main sur son torse brûlant me donne envie de continuer jusqu’en bas. Je file me doucher pour ne rien précipiter. Ça arrivera un jour mais il me faudra du temps pour expliquer mes sentiments.
Je repasse dans ma chambre lui redonner son téléphone. On s’assoit sur le petit canapé et la tension continue de grimper. Difficile de me concentrer sur les noms. Il commence à le remarquer rapidement en posant sa main sur ma cuisse. J’ai chaud et retire mon gilet. Il me demande si ça va.
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