Il m’invite à pique-niquer sur la plage avant le coucher du soleil. Je n’ai pas vraiment le coup de foudre mais je lui ai donne une chance surtout parce qu’il a la même capacité que Quentin de ne pas juger et de me faire rire.

— Tu es bien installée ?

— Oui, c’est magnifique ici.

Il me sourit et ouvre du vin pour me servir avant lui. On trinque et il se perd quelques instant en fixant les douces vagues. J’ose l’interroger :

— Au fait, il a une questionne qui me turlupine.

— Je t’écoute.

— Ce n’est pas possible que tu sois journaliste, on à tout juste dix-neuf ans ! Pourquoi tu m’as menti ?

— C’est comme ça que j’attire les nanas. Et j’ai vingt-trois ans, je n’aime pas faire jeune disons. Désoler si j’ai pu te blesser. En tout cas, mon petit numéro à finit par payer, tu es la seule avec qui je flirte depuis plusieurs jours.

Il se moque, fier comme un coq et je finis par le pardonner. Je picore quelque chose et c’est à lui de me questionner.

— Tu m’as fais avouer mon mini mensonge et tu as bien senti que j’ai pas une tête à aller dans ces clubs malfamés, mais toi, je ne sais pas pourquoi, tu es un peu comme moi, je pense. Tu es belle et une perle rare ne dois pas aller là-bas sans une bonne raison. Et, me dire que tu veux vivre l’aventure, moi, je n’y crois pas. On ne connaît un peu depuis un mois, et en deux rendez-vous, on s’est pas beaucoup échangé que sur ma famille et un peu la tienne. Alors, parle moi de tes intentions, promis, je ne juge jamais.

— Et moi alors ? J’aimerais aussi les tiennes ! J’ai compris ton stratagème, j’ai donc le droit…

— D’abord toi, promis, je te dirais tout.

Il croque dans une tomate ce qui lui fais en mettre partout sur ton haut bleu et son short blanc. Il râle un peu et je le trouve mignon. Pendant qu’il retire son tee-shirt pour dévoiler un peu d’abdos, je réfléchis à quoi lui répondre. Je ressens de la confiance, du respect.

— Tu sais, pour commencer à savoir pourquoi depuis un an, je me sens pute à coucher à droite à gauche, il faut remonter à l’origine. Tu ne vas jamais me croire, c’est sûr mais c’est vraiment essentiel, qu’effectivement, tu me juge pas.

— Crois-moi, je suis une tombe et je suis très curieux. Si je ne suis pas effectivement un reporter, j’aimerais l’être. Pour te rassurer, je suis dans les parages depuis deux ans, pour garnir un blog, un vlog de mon voyage et mon intégration dans ce milieu-là. Et tu comme moi ?

— Tu as bien saisis que je ne couchais pas par plaisir. Enfin bref, pour faire simple, mon père était un ancien délinquant disons et quelques mois avant la naissance de mon petit frère, il était abattu. Une lettre reçue à la maison indiquer qui c’était. Quentin, un ami proche de mon père, qui m’a aussi élevé depuis mes cinq ans, voulait partir à sa recherche pour le tuer. L’an dernier, à ma majorité, je l’ai convaincu de le suivre, ma mère a accepter. Cela étant, tout s’est rapidement accélérer, grâce à son plan, j’ai retrouvé K, le surnom du type. Un soir, il m’a invité chez lui pour être sa pute, il m’a fait boire, m’a encore sodomisé alors que je refuser, m’a expliqué, juste vouloir s’amuser en reproduisant une soirée de mes parents. Il a su la vérité sur les moments privées de mes parents en torturant Quentin, en même temps que de savoir où se cachait mon père. K était un proche de mon oncle que mon père avait tuer aussi par vengeance. Mais, c’est déjà long ce que j’ai expliqué.

Je finis mon verre, me ressert, bois encore un peu et continue de manger. Il me regarde encore sans un mot.

— Bref, il m’a agacé, je l’ai tué, j’ai paniqué, appeler mon amant Quentin, oui, il a cinquante mais bref. Il m’a couvert, il a tout pris pour moi, je ne fais pas détailler comment. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’il reste en taule pendant quatorze ans. J’ai eu du mal à le quitter, je l’aimais, j’ai maigris, traîner pour tout oublier…

— Je…

— Ne soit pas désoler. C’est passé. J’ai envie de découvrir autre chose, une autre vie. Tu restes habiter dans ce pays ?

— J’ai fais le tour des quartiers mauvais et je désire voyager au cœur de la nature. J’ai un grand van. Au fait, si tu veux vraiment connaître autre chose, suis-moi. Depuis quatre ans, je fais le tour du globe. Par un peu d’argent de mes parents, à la suite de mon bac, j’ai pu réaliser et je réalise au quotidien mon rêve. De la liberté, échanger, découvrir, comprendre…

— Bonne idée, cependant, laisse moi du temps. Sinon, ça te dirais de rencontrer ma mère ? Histoire que je la rassure si jamais je pars avec un inconnu ?

— Avec plaisir ! Je ne force personne. Tu sais, tu me plais vraiment. Je sens que tu as eu effectivement une vie pas simple et j’ai envie de te faire changer les idées. Ne pas rester dans tes malheurs. Je suis désolé pour ce Quentin et quelque part, même si tu l’aimes encore, je le remercie de son sacrifice. Si je pouvais en faire autant pour sauver une nana comme toi, je n’hésiterais pas !

— C’est gentil mais rassure-toi, enfin, j’ai un fond d’amour pour lui. Un amour comme pour mon père, puis une amourette, puis une passion pour revenir comme avant. Malheureusement, même s’il était amoureux de moi, je ne le reverrais pas avant très longtemps. On s’écris et pour une nouvelle fois te rassurer, il m’a dit de vivre avec des gens de mon âge, qui vivent autre chose que dans le monde de la délinquance. Enfin, c’est du passé. Tu me plais aussi et on verra dans le temps si l’étincelle se transforme en flamme.

On trinque une nouvelle fois et je l’interroge ses derniers voyages avant qu’il m’annonce ses plans pour les mois à venir. Avec ou sans toi.