Du sang sur les mains

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La vie est douce en ce temps d’été à siroter une bière derrière mes verres teintés au café. Je ris intérieurement de la panique générale qui sévit devant. La police ainsi que les urgences s’affairent à résoudre mon…crime.

Mon père m’a élevé dans la pure tradition de la domination et il est mort par fierté pour me laisser mûrir ma vengeance. Tout comme lui, j’ai planifié, observer, traquer jusqu’au bout moment.

— Savez vous ce qui s’est passé Monsieur ?

Je décide de jouer les surpris en me lever pour me pencher aux oreilles d’un papy. Il sursaute avant de montrer du doigt et de m’expliquer peiné :

— Nathan Mileur a été sauvagement assassiné avec sa femme Eléonore. Il y avait aussi son frère à la femme, Thad et leurs deux enfants, Mathis et Vanessa ! Un horrible crime !

— Vous semblez les connaitre.

— Ils venaient souvent au café ici, la dernière fois que je l’avais vu en vie, c’était il y a deux jours. Ils me racontaient qu’ils désiraient partir début juillet en Australie pour l’anniversaire de Nathan ! Une famille si gentille, qui pourrait leur faire du mal ? Hein ? Franchement, quelle terrible tragédie…Le coupable avait forcé les clés ! L’immeuble est sécurisé.

Ho oui, ça l’était et pour éviter les caméras, je suis monté sur le toit pour profiter de la fenêtre de la salle de bain à moitié ouverte. En combinaison, de la tête au pied, des pas de chats et une lame, je m’en délecte à nouveau de cette belle soirée. Dire que j’ai trouvé une récompense.

«

Une heure du matin, les pieds sur le tapis, c’est mon heure de gloire. Noé, mon cher père, je dois honorer notre sang. Si avais vu juste à propos des indécis, des peureux, des incapables et des étroits d’esprits.

Des rêveurs de mots, des rêveurs d’une vie douce et sans saveur. J’aurais adoré abattre Marx, le voir cribler de balles et mourir après lui avoir annoncé que c’est son neveu qu’il a tué. Je devais aussi m’occuper de sa femme aussi coriace qu’inutile et laide. La nature l’a rendu inerte, merci, au revoir, c’est ça de moins. Maintenant, c’est autour de leurs gosses que je vais m’attaquer.

Les sens en alerte, une porte s’ouvre et se referme. Patienter est la meilleure option. C’est mon tour et par chance, c’est celle que je voulais. Ma main fermant sa jolie bouche me fait chaud au cœur. Elle essaye de se débattre mais ma lame sous la gorge la stoppe direct.

Je laisse tomber son corps de chiffon pour me digérer dans les autres pièces. Tous sont trop assommés dans leurs sommeils pour remarquer ma présence. Ensuite, je lave délicatement la lame à la cuisine avant de prendre le temps de chercher le journal de mon père. C’est dans le bureau, que je remarque un gros volume.

Voyage au bout de l’Enfer ? Sérieusement, c’est d’une telle honte ! Ecrire la suite ? C’est moi, la suite et votre fin ! Quelles bandes de voleurs !

Je le saisi pour vite partir. Personne ne saura la vérité ».

Merde ! Le journal ! Qui sait s’il était bien chez eux ?! Je retourne finir ma boisson avant de prendre ma voiture. Les premiers ennuis commencent par la constatation d’une vitre brisé sur la portière arrière droite. Demander à la police de l’aide sur un vol d’un vol ? Cocasse mais je continue dans la connerie, les petits plats dans les grands.

De retour près des lieux, j’interpelle une agente qui prend en compte ma demande. Je dois décrire le livre et son contenant ainsi que le sac où traine mes affaires. Là, ça coince. Personne n’a vu le type ?! Je lui ferais payer quoi qu’il en coûte !

— Il…c’est de famille.

Elle ne me croit pas. Pourquoi, je n’arrive plus à être plus ferme, plus froid ?

— Vincent ? C’est drôle de te voir ici !

— Ecoutez Monsieur, j’ai pris en compte votre dossier sur le vol de votre sac, pour la suite à donner, veuillez vous rapprocher d’un de nos postes. On m’appel, bon courage.

Manon est intriguée par ce qu’il se passe et je dois à nouveau l’expliquer. Y compris le meurtre horrible.

— Ho putain non ! Eléonore Mileur ! Pas elle ! Pauvre famille !

— Tu l’as connaissait ?!

— Je t’en avais déjà parlé ! Tu n’écoutes jamais rien toi ! On est amies, dans le même groupe d’études de psychologies !

— Ecoute, tes histoires de nana, j’en ai rien à foutre moi !

— Alors qu’est-ce qu’on fait ensemble ?!

— On n’est pas vraiment en couple, on se connait depuis que cinq mois. Et pour te répondre à pourquoi, je suis là, c’est…

— C’est ?! Tu as subis un vol ? On t’a volé quoi ?

— Mais putain rien ! C’est juste « Voyage au bout de l’Enfer » ! Une livre de famille point !

— Voyage au bout de l’Enfer ?! C’est…depuis quand tu connais ça ?! Ce livre vient des Mileur Vincent !

Mon amour pour elle est du poison, elle me donne aussi la gerbe et je ne contrôle plus rien ! Je la gifle pour me soulager.

— Tu es coupable ! Tu les as forcément tués pour le prendre ! Je t’en jamais parlé alors explique moi bordel !!

Les passants curieux profitent du spectacle et j’en plus rien à perdre ! En silence, je commence à l’étrangler avant de taper son crâne contre le capot. Deux hommes courent pour m’arrêter, je rentre dans ma bagnole et démarre en trombe.

Où fuir ? La route est longue pour éviter les contrôles et j’ai la joie enfin, de me terre dans ma baraque en rase campagne. Ma cigarette me permet de souffler.

— Tu pensais vraiment t’en sortir indemne ?

Je grogne et dégaine le flingue posé sur la cheminée pour chercher l’origine de la voix. L’homme sort de l’ombre, caché derrière le rideau.

— Qui est-tu sale vieux ?!

— Et sa celle vieille aussi.

Je ris nerveusement à la vue de deux vieux qui ont quand même l’audace de m’entourer pour aussi me menacer.

— Je pourrais vous descendre sans soucier. Qui est vous et que voulez-vous ?!

— Tu cherches tes affaires, elles sont là, sur la table basse et la police est en route.

— Vous avez volés un pauvre type, vous semblez portez des costumes car il faut courir après avoir osé voler. Merci de me l’avoir rapporter mais si vous voulez en échange des pièces ou des poireaux, manquent de pot, j’en ai pas ! En revanche, j’ai deux balles à vous offrir !

Ils se moquent tandis que je ne trouve pas de balles. En rage, je vérifie le mécanisme sans remarquer que la mamie me donne un coup de canne pour me faire tomber. Son mari, lui lance une corde et par encore des coups de cannes, je suis vite ligoter autour de la table basse.

— Quelle grâce pour votre âge ! Bien, la police viendra quand même vous cherchez, vous êtes si idiot !

Ils s’installent en face de moi et le silence est pesant. Bien que blessé, je passe un bon moment. Que d’émotions et la journée n’est pas finit !

— Alors, vous avez perdu votre dentier ?!

— Vous ne savez rien de nous et pourtant on te suit.

— Ho ! Vous ferez très bien des héros d’un film vous deux ! Le Bonnie et Clyde moderne et ridés !

— Je te laisse lui dire ma chérie.

— Je m’appelle Manon et voici Charles, mon mari. J’étais une pute de l’école des plaisirs comme, Zoé, Diane, Lorie, Jeanne, Garance, Alba, Jade, Louise et Alice ! Vous pouvez venir !

Ho putain ! Une armée de mémés qui descend les escaliers et m’entourent avec leurs cannes ou déambulateurs. Je dois rêver non ?!

— Non ! Non, retournez en maison de retraite, c’est juste une blague non ?!

— On a gardé un lien avec la fille de notre pauvre Violette. Elle nous a parlé de tant de choses autant que sa mère. Eléonore nous fait lire ce magnifique livre, il y a deux semaines. Notre fils dormait sur place ce soir-là. Prenant peur, il s’est caché jusqu’à ton départ. C’est lui qui a appeler la police.

— Continue vieille branche, je ne crois toujours pas à votre histoire.

— Pensant vous reconnaitre, il t’a surveillé depuis le café. En attendant, il a analyser toutes les voitures du quartier et bingo ! La reliure si reconnaissable dépassant du sac fût le déclencheur. Il l’a volé et s’est précipité pour nous chercher.

— Ouai, ok, soit ! Mais, comment vous savez où j’habite hein ?!

— Ton sac crétin ! Tu as foutu ton adresse dessus ! Et comme, il y a une heure de trajet entre la maison de retraite et toi, nous sommes là ! Alors, oui, sans doute qu’on sera arrêter pour ça, mais nous, on a pas tué cinq personnes !

— Qui est tu jeune homme ?

L’une des mamies noires se penche pour toucher mon nez avec le bout de sa canne. Elle s’adresse à moi comme à un gosse !

— Je suis Vincent Klemm, le neveu que n’a pas connu Marx. Alors, comme ça, vous êtes les putains décrit dans ce bouquin hein ? Que le temps passe si vite, j’aurais adoré vous rencontrez à cette période.

— Pourquoi les avoir tués ?

— Ho disons que, pour te répondre, bamboula fripée, il fallait raser les mauvaises graines. Mon père est mort en héro, après avoir berné son frère. Tout était calculé et mon heure à moi, devait se savourer des années plus tard. Ils sont mort à mon plus grand bonheur !

— Sale chien !! On va te faire payer sale raclure !!

— Doucement Alba ! Doucement !

— Désolé Garance mais ça me démange !

Mon nez saigne et je crois avoir perdu une dent. Elles continuent de s’agiter comme des poules sous extasie avant que le seul homme ici, hausse le ton :

— Assez ! Vous n’avez même pas demandé pourquoi il a pris ce livre.

— Merci vieux pruneaux. En vérité, je cherchais le journal de mon père, mais, ce trésor est une aubaine pour moi ! Voyez-vous, il devait brûler ce soir même !

— Police ouvrez !

— Ho, les poulets, il faut que quelqu’un y aille, non ?

D’un seul bloc comme une danse, elles se retournent et j’ai envie de vomir devant l’horreur de leurs derrières. Je tente de m’échapper mais le vieux riposte en me frappant sur le crâne. Le temps que j’ouvre mes yeux, suffit à ce que les agents m’interpellent et les interrogent.

Rapidement menotté, je sors au moment de la venue de Mélinda. À ses côtés, un jeune homme que je suppose être le fils.

— Tu es venu assister à ma punition ?

— Tu es étrange comme type ! Effrayant et sans cœur ! Tout ça pour un bouquin de famille ?!

— C’est un voleur pour prouver qu’il est un héros ! Il aurait m’affronter au lieu de se cacher comme une fillette ! Que faisait-tu là ? Ce n’était pas ta famille !

— Je devais photocopier le livre pour le distribuer à ma mère et ses amies ! Tu es tombé dans un traquenard aussi grand que ta cruauté ! Je me fiche de savoir tes motivations ! Tu iras en Enfer !

— Voyage au bout de l’Enfer ? Oui, je baigne déjà dedans !

Je veux continuer à répliquer qu’on m’embarque pour me questionner. Mon père se fous déjà de moi, là-haut d’être rapidement tombé en moins de vingt-quatre heure ! Je n’ai pas tout vérifié et aurait dû laisser ce livre !

En prison, après une peine de plus trente ans, je m’isole, tombe en dépression durant l’année avant de recevoir en copie, le roman. Comme l’affaire est médiatisée des reportages tournent en boucle sur la vie des victimes, de mon père et mon oncle.

Sur place, certains me félicitent, d’autres me haïssent.

Le bruit métallique de la porte résonne contre les murs froids de ma cellule. Je lève à peine les yeux. Je sais qui entre avant même de voir son visage. Mélinda. Elle a le talent de me changer mes idées, de surtout m’apporter de la couleur par ses tenues.

Elle est là depuis plusieurs semaines déjà. Venue sous prétexte d’une étude sur la psychologie criminelle. Une manière de comprendre ce qui m’a poussé à tuer. Mais je ne suis pas dupe. Je vois bien la façon dont elle évite certains sujets, dont son regard s’attarde un peu trop sur moi. Mélinda ne vient pas seulement en tant que psychologue. Elle cherche autre chose. Peut-être des réponses, peut-être des souvenirs.

Je n’ai jamais cherché à me justifier. Le poids du sang sur mes mains m’appartient. Pourtant, face à elle, je sens le doute, la fissure. Comme si j’avais encore le droit d’exister autrement qu’en tant que meurtrier.

— Tu t’attends à quoi, exactement ? demandé-je d’une voix rauque.

— À comprendre. À te comprendre.

Je ris. Un son sans joie.

— Il n’y a rien à comprendre. J’ai fait ce que j’avais à affaire. Et me voilà.

Mélinda ne recule pas. Elle ne recule jamais. C’est ce qui me trouble le plus. Tous m’ont jugé, méprisé, oublié. Mais elle… Elle reste.

Les jours passent, les entrevues se multiplient. Je commence à me souvenir d’avant. D’elle. Nous n’avons jamais été un couple, mais il y avait eu quelque chose. Une connexion, une promesse avortée par le chaos.

Un soir, seul dans ma cellule, je repense à Marx et Violette. À cette histoire d’amour improbable entre un monstre et une humaine. Était-ce vraiment de l’amour, ou une illusion façonnée par la peur et la dépendance ?

Mon oncle voyait ce sentiment comme une perte de contrôle, une chose inutile et dangereux. Je me demande si Mélinda voit en moi un autre Max. Si je suis devenu ce que je haïssais.

— Tu ne devrais pas revenir, lui dis-je un jour.

— Pourquoi ?

— Parce que je ne suis pas quelqu’un de bien.

Mélinda me fixe, les doigts crispés sur son stylo.

— Et si ce n’était pas aussi simple ?

Je n’ai pas de réponse. Je voudrais croire qu’il reste une part d’humanité en moi, mais après tout ce que j’ai fait… puis-je encore prétendre au pardon ?

— Que pense tu de l’union de mon oncle avec cette jeune femme ?

— C’est étrange, il me semble qu’on répète la même histoire.

— Tu m’aimes vraiment ?

Elle soupire et continue de jouer avec le stylo. Son silence en dit long et j’ose lui prendre ses deux mains. Une première larme s’invite et elle le dégage aussi rapidement que ma prise. Ce n’est qu’au moment de quitter les lieux, de dos :

— Il ne s’est jamais rien passé et ne se passera jamais rien.

La presse, un an plus tard, annonce une série et un film. Et, on désire que je témoigne plus :

— Non ! Je souffre déjà avec ça !

— Tu ne te considères plus comme un monstre ?

— Je suis née comme ça, dans la haine des autres, la domination, le froideur. Tu me rends plus humaine et j’aurais dû l’ai laissé vivre, tracer ma propre voie, fonder même une famille. Melinda, je suis dingue de toi, tu es la lumière, celle comme Violette qui m’aide à accepter l’amour, l’apprivoiser. Je le sais bien, que rien ne sera construit entre nous. Ma vie est dans ces murs de bêtons et le monde ne me pardonnera jamais.

— Voilà plusieurs mois, que je te parles. Tu es mon sujet d’expérience et j’ai le plaisir de voir que tu as des remords. Si, tu pouvais sortir, je pourrais rester avec toi, t’épauler pour remonter la pente. Sauf que, les lois se sont bien durcis depuis le temps de ton oncle. Je conçois que tu as manqué d’amour, tu n’as jamais connu ta mère. Je vais me marier Vincent dans six mois et je suis enceinte de deux mois. Considère notre relation comme amicale.

—Tu t’en vas déjà ?

— Je reviendrais plus que rarement désormais. Ma vie est dehors et….

— Ok…avant que tu t’en ailles, je refuses qu’on continue de parler de moi. Et…prend ça.

Je lui donne une enveloppe, elle le prend sans comprendre.

— Ne le lis pas maintenant. Le moment voulu, tu le saura.

Elle hoche la tête, les yeux brillants.

— Bon courage Vincent, bon courage.

Quand elle quitte la pièce, je ferme les yeux. Peut-être que je viens de commettre une autre erreur. Ou peut-être que je viens, pour la première fois, d’être sincère. Comme durant toutes nos rendez-vous.

Deux ans passent. L’amour caché devient une ombre oppressante. Chaque nuit, je relis ses lettres, ses notes, les rares souvenirs tangibles d’un amour inexistant. Mais je suis condamné, pas seulement par la justice, mais par moi-même. Je suis une page noircie d’encre, incapable de redevenir blanche.

Ce soir, je me prépare. La corde, la chaise, le silence. J’écris une dernière note, courte, incisive. Puis, sur la dernière page ouverte du roman que j’ai tant relu, je trace ces mots :

"Certains monstres ne naissent pas, ils sont façonnés. Mais que reste-t-il quand on refuse d’en être un, sans jamais pouvoir être autre chose ?"

Je dépose le livre sur ma couchette, laisse la page ouverte. Puis je monte sur la chaise et prie pour être pleurer par elle. Mon ange gardien tout en murmurant mon long dernier discours :

«

Je suis seul dans ma cellule, et les souvenirs affluent comme un poison lent. Mon enfance… une succession de nuits sans sommeil, de silences lourds et de cris étouffés. Mon père… une ombre gigantesque, omniprésente, sa main levée, son regard froid. Les tests… ce que Thad a découvert dans les archives, je l’ai vécu. Les nuits où je pleurais, où j’attendais qu’une main douce vienne me rassurer, mais il n’y avait que la douleur et la peur.

Maman n’était plus là. Partie. Arrachée à moi comme une promesse non tenue. J’étais seul, livré à la cruauté d’un homme qui ne voyait en moi qu’un reflet à briser, une ombre à soumettre. Chaque coup, chaque humiliation a creusé un vide en moi. Un gouffre que je n’ai jamais réussi à combler.

Et puis il y avait les autres. Ceux que j’ai regardés de loin. Ces enfants avec des mères aimantes, ces jeunes qui n’avaient jamais eu à craindre une main levée. J’ai grandi dans la jalousie, le ressentiment, le désir sourd d’avoir ce qui m’avait été refusé. J’ai haï ceux qui riaient, ceux qui vivaient sans peur. J’ai haï leur bonheur comme une insulte à ma propre misère.

Les victimes… ce mot me brûle la langue. Car je les ai vues, je les ai connues. Et au fond de moi, je les ai enviées. Elles avaient une vie à perdre. Moi, je n’ai jamais eu que du vide. Alors, quand j’ai levé la main sur elles, était-ce vraiment de la haine, ou une supplique silencieuse ? Un appel à être comme elles, à comprendre ce que cela faisait d’avoir quelque chose de précieux à défendre ?

Puis il y a eu Mélinda. Elle qui est entrée dans ma vie comme une anomalie. Elle qui a vu l’enfant brisé en moi et qui n’a pas fui. Elle qui m’a regardé avec autre chose que du mépris. J’aurais pu l’aimer librement, dans une autre vie. J’aurais pu être différent, si seulement…

Tuer les autres… c’était me tuer un peu plus à chaque fois. Chaque cri, chaque regard suppliant me renvoyait à mon propre reflet. Chaque vie que j’ôtai était celle que je n’avais jamais eue. Un meurtre après l’autre, je me suis effacé, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien. »

Je me jette jusqu’à m’étouffer. Une douce délivrance pour le monde entier. Mélinda brûlera mon corps et dispersera mes cendres dans l’océan en ayant la liberté de me rendre hommage par ses mots ou le silence.

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