Chapitre 3

4 minutes de lecture

Ma chambre est située plein sud : j'aime le soleil comme on aime l'air qu'on respire. Il me maintient en vie. Il me rend ardente comme une flamme qui danse. Cette pièce est donc lumineuse, peinte en blanc, je ne me suis pas encore décidée à la repeindre, j'hésite entre un vieux rose et un jaune orangé.

En tous cas, je l'aime, elle a beau ne pas être celle de Capri, l'alcôve chérie de mon enfance, elle a son charme. Et puis, il y a un grand lit, king size, sur lequel je peux sans peine coucher trois personnes comme moi côte à côte.

N'empêche que mes cheveux mouillés commencent à me glacer le cou et que je sens un frisson m'attraper. Mon jean trempé me colle à la peau et c'est désagréable. Je jette un coup d'œil à l'extérieur : le temps est à l'orage, tonnerre et éclaire menacent d'éclater. Peu importe, tous les temps me conviennent, pourvu qu'on puisse admirer la beauté de la nature.

Je secoue la tête : j'ai trop tendance à me perdre dans mes réflexions. Une douche chaude et réconfortante m'attend. Je laisse tomber mon sac sur le sol et entre dans la salle de bain. Je laisse mes vêtements sur le sol pour me glisser sous un jet d'eau brûlant. Les yeux fermés, je profite de cet instant de pause.

10 minutes plus tard, je suis de retour dans ma chambre : je suis de ceux qui usent peu de temps pour se laver. Je suis complètement détendue. L'incident nommé Nathan semble n'est plus qu'un vilain rêve. Toutes mes inquiétudes se sont évaporées avec la vapeur qui embue maintenant le miroir.

Devant mon dressing m'apparaît un nouveau dilemme : quelle tenue porter ? ... Pff ! Je suis bien une fille à ne pas savoir que choisir devant une armoire pleine : une robe ? Il fait encore un peu froid. Pourquoi pas un pantalon large ? Je ne suis pas sûre ... Ou alors, cette combinaison ? Trop habillé pour une petite soirée ...

J'opte finalement pour un jean serré à la taille et qui s'élargit vers le bas, bleu marine. Je l'associe à un pull blanc des plus simples et laisse mes cheveux détachés. Une paire de bottines, un maquillage léger et un sac à main, je suis fin prête.

Clac. La porte de l'entrée vient de laisser rentrer Matteo, probablement, à en juger du pas. Ah, et Julia, aussi. Je consulte mon portable. 18 h 30. On s'était dit qu'on partirait à peu près à cette heure-ci. Aussi dévalé-je les escaliers pour sauter sur ma cousine.

  • Julia !!!
  • Il mio piccolo Adrianna !! roucoule-t-elle, au grand amusement de son frère qui s'esclaffe.

Elle prend un air choqué.

  • Qu'y a-t-il donc, Mat ?

L'air effrayé, il répond.

  • Je ne prendrai pas le risque de vous offenser, votre Altesse.
  • C'est bien, c'est bien.

Un fou-rire me prend. Ah qu'est-ce qu'ils m'ont manqué ! Julia m'attrape par le bras et me pousse sur le canapé.

  • Toi, tu as quelque chose à nous raconter.
  • Je préfère en parler plus tard.
  • Sûre ?
  • Oui ! Dites-moi plutôt comment s'est passée votre journée.

Julia est étudiante en droit. Âgée de 20 ans, c'est une jeune femme pétillante et pleine de vie, toujours prête à s'amuser. De nature facile et expensive, elle se fait facilement des amis. Camarades d'enfance, nous sommes tout aussi enchantées de nous retrouver cette année.

  • Alors ?
  • Rien de spécial pour moi. L'absence d'un professeur a changé mon emploi du temps. Je suis allée à la bibliothèque.
  • Tu as rendu mon livre ?
  • Oui et je t'ai emprunté le Petit Prince comme tu me l'as demandé.
  • Cool ! Merci Lia, tu es la meilleure !
  • Mais non, c'est toi !

Matteo fait la grimace en nous voyant nous enlacer avec moult effusions. Il me fait rire encore plus en se détournant pour ne pas nous voir.

  • Mat ?
  • Quoi ?
  • Un calîn te tente ?
  • Non merci, sans façon.
  • Et toi, frérot, ta journée ?
  • Moi ? Vous voulez vraiment savoir.
  • Oh oui !

On s'installe pour l'écouter, un coussin entre les bras. Quand il est sûr que notre attention est focalisée sur lui, il commence.

  • Tout d'abord, je dois préciser que je me lève bien plus tôt que vous autres, faibles demoiselles.
  • Hé !

Une avalanche de coussin le fait taire.

  • Hum hum. Je continue. Le patron a reçu une commande de pièce montée pour un mariage. Et ...
  • Allez, quoi ?
  • Il m'a chargé de la faire !
  • C'est génial, cousin ! Tu vas pouvoir faire tes preuves !
  • Essaye de ne pas la rater.

Il ignore les taquineries de sa sœur, stoïque.

  • Je continue ?
  • Oui !
  • Les clients veulent un gâteau de trois étages, goût amande, rose et framboise.
  • C'est original.
  • C'est surtout que je n'ai jamais cuisiné avec ce genre d'ingrédients. Ce sera une première pour moi.
  • Je suis sûre que tout va bien se passer.
  • Merci Adri. La seconde nouvelle ...
  • Ne nous fait pas poireauter !

Julia s'impatiente. Matteo prend une grande inspiration et ménage un grand silence.

Je serai officiellement diplômé si je la réussi. C'est mon dernier ouvrage !

  • Je suis fière de toi !

Une roulement de tonnerre soudain suprend tout le monde et stoppe la conversation.

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