Chapitre 5

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Nash ne met pas longtemps à me rejoindre, en haut des escaliers où je l'attends. Il sort à peine de sa crise, il ne tient pas encore bien sur ses jambes, je ne veux pas qu'il tombe. Il me donne la main pour descendre. En bas, son visage n'est plus si pâle et il ne tremble plus.

Dans le salon, assis sur le canapé, Matteo et Julia se dispute, comme d'habitude. Je ne sais pas à quel sujet, mais ma cousine enfonce un coussin sur le visage de son frère qui riposte avec le plaid. Des adultes responsables, hein ?

Au moins, Nash éclate de rire devant le spectacle de son meilleur ami fermement maintenu par sa soeur, dont les cheveux en batailles font penser à la Befana. Il sourit, il va mieux.

  • Bon, vous arrêtez vos conneries maintenant ? J'ai faim.
  • Attend. Nash, ça va ? s'inquiètent-ils.

Ils sont au courant pour les crises. Ils ne sont pas montés nous rejoindre pour ne pas l'aggraver à cause de son agoraphobie.

  • Oui.
  • Tu es sûr ?
  • On peut reporter le dîner et manger à la maison si tu veux.
  • Je peux faire à manger.

Je m'interpose.

  • Ah non, Matteo. Tu cuisines bien trop mal. Laisse-le tranquille veux-tu ?
  • Eh oh, je cuisine bien ! Alors Nash, on fait quoi ?

Il coupe court à leurs questions.

  • Je vais bien, ok ? Anna m'a aidé. On fait comme on a prévu. Je veux sortir ce soir.

Je sais qu'il n'ais idiot et il sait très bien s'y prendre pour redonner le sourire à son meilleur ami.

Jme pas trop en parler, alors je change de sujet quand je vois que Matteo s'aprrête à insister.

  • On va où ? Chinois ou Italien ?
  • Je préfère italien, lance Julia.
  • Moi aussi, précise Matteo.
  • C'est vrai que ça fait longtemps, ajoute Nash.
  • Va pour l'italien, conclus-je.

Je jette un coup d'oeil au dehors. L'orage a cessé. Le soleil perce à travers les nuages.

  • On y va à pied, non ?
  • Oui, pourquoi pas.

On sort. Les deux garçons marchent devant. Matteo a passé le bras autour des épaules de Nash et l'embête. C'est bien, ça lui change les idées. Je souris : Mat peut être très lourd, mais il n'est pas méchant. Je passe mon bras sous celui de Julia, taquine.

  • Tu n'as pas quelque chose à me dire ?
  • Qui, moi ?

Elle joue l'innocente.

  • Tu me caches quelque chose. Il y a quelqu'un dans ta vie, non ?

Elle rit.

  • Je ne peux rien te cacher, Sherlock Holmes. Il y a bien quelqu'un. Je t'en dirai plus ce soir, il y a des oreilles qui traînent.

Elle indique les gars.

  • Pas de soucis. Soirée filles ?
  • Tu viendras dans ma chambre. Je sortirai les M&M'S.
  • Yess !
  • T'emballe pas ! Et toi, ça va ? Comment fut cette première semaine ?.
  • Écoute, ça peut aller. Ma prof principale est cool, on l'appelle la Perle, elle est super compréhensive, gentille comme tout, et elle est venue me voir en particulier pour ne dire de ne pas hésiter si j'avais besoin.
  • C'est bien. Et les élèves, tu t'es fait des amis ?
  • Oui. Il y a Mélody et Andrew, les inséparables. Ils sont toujours collés ensemble et ils sont super sympa. Et puis il y a une fille, Piper, mais j'ai pas eu le temps de lui parler plus que ça.
  • Pas de souci particulier sinon ?
  • Oh si. Un idiot nommé Nathan. Le gars ne manque vraiment pas d'air. Il m'a demandé de sortir avec lui pour gagner un pari. Et il est sûr que je vais finir pas lui tomber dans les bras !
  • Tu lui as donné un coup de pied, j'espère ?
  • Non, je l'ai rembarré devant tous les élèves. Ca va sûrement jaser, c'est le Don Juan du lycée. Toutes les filles rêvent de sortir avec lui et tous les garçons veulent faire partie de son équipe de basket.
  • Je vois le genre. J'espère vraiment que tu n'auras pas de souci.
  • T'en fait pas. Si jamais, je demanderais à Mat et Nash de lui donner une leçon.
  • Donner une leçon à qui ?

Matteo se raprroche, intrigué d'avoir entendu son prénom.

  • Qui t'a embêtée ?
  • Un gars à l'école. Mais c'est bon, t'inquiète.
  • Tu nous appelle quand tu veux, Adri, hein Nash.
  • Oui.
  • Merci les gars. Et Mat, je crois pas t'avoir autorisé à m'appeler Adri.
  • Que veux-tu, minimoy, c'est la loi du plus fort !
  • Hé !!

Il s'enfuit en riant, fier de lui. Ah, qu'est-ce qu'il peut être bête des fois. Je soupire.

  • Adrianna, ne t'en fais pas. Si ce mec te cherche encore, je m'occuperai de lui.
  • Merci, Nash. T'es un ami en or.

Il a un sourire un peu triste. Il doit encore être mal, la crise n'est pas loin.

  • Eh, je serai toujours ton amie, d'accord ? Alors sourit un peu à la vie.

Je les prend, lui et Julia, par le bras et les entraîne pour rejoindre Matteo qui nous fait de grands signes à l'autre bout de la rue.

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