Chapitre 7

4 minutes de lecture

Matteo vexé par Julia s'enferme dans sa chambre en claquant la porte. Nash ne tarde pas à le rejoindre puisqu'il se lève tôt pour aller à la fac. Lorie s'installe dans la chambre verte, la plus éloignée de la mienne ( heureusement ). Je ne lui propose pas mon aide, elle se débrouillera très bien toute seule et je n'ai pas l'intention d'être gentille avec elle.

Julia me propose une soirée pyjama. J'accepte avec joie. Je ne me sens absolument pas en état de dormir. Je m'installe sur son lit et elle me tend un coussin en forme de coeur, mon favori. Je retrouve à tous les coups l'accroc caché dans la fourrure. Un jour, énervée par ma cousine, j'y avais donné un coup de ciseaux. Il me semble qu'il y avait une histoire de poupées, dispute d'enfants.

  • Mets-toi à l'aise et donne-moi ton ressenti. Qu'est-ce que tu penses de Lorie ?

Elle me sourit avec sincérité. Elle pensait vraiment me faire plaisir avec cette "surprise". j'ai de la peine de devoir la décevoir.

  • Je ne sais pas. Je préfère réserver mon jugement puisque j'ai du mal à l'apprécier. Elle me semble hautaine et arrogante. Même Barbie !
  • Barbie ? pouffe ma cousine.
  • Oui. Elle est trop maquillée et ne porte que des vêtements de marque, tout en rose bonbon ou violet.
  • Elle m'a l'air sympa. Elle parle bien, elle est intéressante et passionnée. Et puis elle va partager le loyer.
  • Ce n'est pas suffisant pour que je l'accepte.
  • Tu es juste jalouse parce qu'elle apprécie ...

Avant qu'elle ne puisse finir sa phrase, la porte s'ouvre à la volée. C'est Lorie, élégante et apprêtée dans une chemise de nuit en dentelle rosée. Dans mon short de sport et mon T-shirt Maneskin troué, je me sens décalée. Ce qui me tue c'est que même ainsi, les cheveux blonds en bataille, c'est une bombe.

  • Excusez-moi ! Je ne voulais pas vous déranger. Je pensais que c'était la salle de bain.
  • Pas d'inquiétude ! s'empresse de la rassurer ma cousine, elle est juste à côté !
  • Je vois, désolée, vraiment.

Elle disparaît dans un lèger mouvement de talons. Je reporte mon attention sur ma cousine.

  • Tu disais quoi avant qu'elle ne nous dérange ?
  • Rien, rien.

Je ne veux pas me disputer avec Julia, aussi je n'insiste pas plus.

Tu sauras l'apprécier quand tu apprendras à la connaître, reprend ma cousine, désireuse de me calmer.

Je ne suis pas dans le mood.

  • Qui te dit que je veux la connaître ?
  • Dio mio ! Qu'est-ce que tu peux être têtue ! Ça me rappelle le fils du voisin. Tu es tellement bornée quand tu n'aimes pas quelqu'un.
  • Moi, bornée ?! Et puis pour ma défense, j'avais cinq ans et ce morveux mangeait ses crottes de nez ! Ce n'est pas un argument valable, Votre Honneur. Je connais une maniaque qui aligne les livres et les épices dans l'ordre alphabétique et par taille... ? Tu ranges tes vêtements par couleur ! plaisanté-je.
  • Oh ça va !
  • Bref, tout ça pour dire que je ne sens pas cette fille. Elle me déplaît.

Un grand sourire s'étire sur le visage de Julia.

  • Tu ne la sens pas ou elle te déplaît parce qu'elle est intéressée par ...

La porte s'ouvre à nouveau, cette fois-ci c'est Matteo.

  • Yo ! Vous savez où est Lorie ?
  • Mais qu'est ce que tu lui veux ? demandé-je, exaspérée.
  • Savoir comment elle va, parler un peu.
  • Ouh, il rougit ! s'écrie Julia.
  • Non ! Même pas ! rétorque Matteo.

Je me sens obligée de mettre les points sur les "i".

  • Tu ne l'intéresses pas.
  • Tu n'en sais rien, merde !

Il claque la porte. Ma cousine me regarde pour reprendre notre conversation.

  • Tout ceci est très bien, mais où en étions nous ?
  • Il y a quelque chose dont tu dois me parler, non ? Tu as rencontré quelqu'un ?
  • Arrête avec ça !! s'exclame-t-elle, rougissante.
  • Je n'ai même pas commencé.

Une fleur rembourrée m'atteint en pleine face, signe que je ferais mieux de ne pas insister. Elle m'en parlera quand elle sera prête. Je luis balance quand même mon coeur, pour marquer le coup.

  • Je demande l'armistice.

Vaincue, elle lève une main pour demander l'arrêt des hostilités. Bon prince ( ou princesse ? ) j'obtempère gracieusement.

  • On regarde le Seigneur des Anneaux ?
  • Oh non ! Je vais devoir t'écouter t'extasier sur la beauté et le charisme d'Aragorn ?
  • J'ai du Strudel aux pommes.
  • Ca change tout !

Elle rit.

  • Tu es bien matérialiste, Anna.
  • Moi ? Pas du tout j'adore les elfes, surtout Legolas !
  • Ah, je vois. Matérialiste et attirée par la beauté d'Orlando Blum. Combo gagnant !
  • Si tu ajoutes des harribo, oui.
  • Et gourmande par-dessus le marché !
  • Arrête donc un peu et installe ton PC.

Calée contre son épaule, je profite des cette soirée qui m'aide à me détendre complètement des émotions de la semaine. Julia me connaît tellement bien. Elle a dû sentir de quoi j'avais besoin pour me remonter le moral.

Je finis d'ailleurs pas m'endormir sur son épaule, exténuée par ces incidents intenses.

Annotations

Vous aimez lire Papillon Bleu ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0