Chapitre 9
Je rentre dans ma chambre.Nul beoin d'ouvrir mes volets, je ne les ai pas fermés hier soir. En revanche, j'entrouve la fenêtre pour permettre à l'air matinal de rafraîchir l'atmosphère.
J'ai DS d'anglais lundi, type bac. Je ne suis pas inquiète, j'ai des facilités avec l'apprentissage des langues. N'empêche que je dois au moins réviser une heure.
Sérieuse, mes écouteurs diffusant ma playlist Favoris, je me penche sur mes devoirs et mémorise vocabulaire et idées en fredonnant du BTS.
Je profite du reste de la matinée pour traîner sur mon portable, notamment sur le compte du groupe Måneskin. Sincèrement, ils ont grave la classe !
Passionnée, je like photo sur photo, écoute les chansons, deviens fangirl, enfin. Je perds presque la notion de l'heure.
Un regard rapide à ma montre me confirme dans mon pressentiment, je vais être en retard si je ne vais pas m'habiller immédiatement.
Après un passage éclair à la salle de bain, je déboule dans le salon, en enfilant mes bottines et ma veste. La pièce est inhabituellement vide et calme.
Je suppose Lorie dans sa chambre. Je m'en fiche d'ailleurs. Ce qu'elle peut faire m'importe peu. Je souris ironiquement : elle doit sûrement réfléchir à des stratégies pour draguer Nash.
Je vérifie rapidement l'écran de mon portable : j'ai juste le temps de courir à l'arrêt de bus pour ne pas le rater.
À bout de souffle, je prend place dans le véhicule à moitié vide : c'est jour de congé aujourd'hui, il y a moins de monde dans les tranports en commun.
Mes nouveaux amis m'attendent à mon restaurant favori : La farfalle Milia. Bon accueil, nourriture délicieuse et pas chère, c'est une aubaine pour les étudiants. Alors, pourquoi s'en priver ?
- Salut Adrianna ! lance Mélody en me voyant arriver.
Elle me fait la bise avec enthousiame.
- Ça va ?
- Oui, et toi ? demandé-je à mon tour.
Je serre la main d’Andrew.
- Je vais très bien. Mais toi, tu n’as pas bonne mine.
- C’est à cause de la nouvelle coloc'. Elle me sort par les trous de nez.
- À ce point ? s’étonne Andrew.
C'est vrai que je suis plutôt calme d'ordinaire, ce doit être étrange de me voir dans cet état.
- Elle m'a tout de suite déplût. Pour ne rien arranger, elle tourne autour de Nash.
- Et alors ? Tu l’aimes ? sourit Mélody avec humour.
- Quoi ? Non ! m’écrié-je. Seulement, Nash est comme un frère pour moi, je n'aimerais pas qu'il sorte avec une fille comme elle. Et puis Matt la kiffe ! Je ne souhaite pas qu’ils se disputent !
- Détends toi, je plaisante, murumure-t-elle.
- Désolé, je voulais pas avoir l'air de me fâcher contre toi.
- Ne t’inquiète pas, on te pardonne. rigole Andrew.
- Merci ! Je meurs de faim, entrons !
Andrew pousse la porte qui s'ouvre avec léger bruit de grelots. Une agréable effluve de Pecorina embaume l'air.
Marco vient à notre rencontre et à ma demande nous trouve une talbe dans un coin calme et convivial.
- Alors, les amis, on parlait de couple. Vous avez quelqu'un ? interrogé-je .
Andrew mord avec appétit dans sa part de Margherita.
- Je ne suis pas vraiment en couple, Adrianna. C'est encore un peu compliqué.
- Il joue de la guitare dans un groupe et il est amoureux de la chanteuse, précise Mélody.
- Tu es musicien, c'est cool !
- Oui. Elle s'appelle, Piper. Elle a eu une histoire compliquée, je ne veux pas aller trop vite ou je risque de la perdre.
- Je vois, c'est courageux et beau. Et toi, Mel, dis m'en plus sur Nathan. Il t'intéresse, j'aimerai savoir pourquoi.
- Tu connais mon caractère un peu excité, pour le moins. Je me fais insulter par des élèves parfois, parce que je refuse de me fonde dans la masse. Une fois, Andrew n'était pas avec moi, un mec m'a prise à parti et a cherché à me faire du mal. Nathan l'a attrapé par le col et lui a collé son poing à la figure. Depuis, on me laisse tranquille.
- Je comprends pourquoi tu as un crush sur lui alors. C'est vrai qu'il est mignon et sportif. Ce n 'est pas mon type et je le trouve un peu trop mauvais garçon, mais s'il est à ton goût, je te soutiens à condition que tu restes prudente.
- Bien sûr !
Je me penche sur mes panini. Je suis heureuse d'être en leur compagnie. Nous parlons un peu de tout : de nos loisirs et de nos passions, de littérature et de philosophie. Ils sont passionnants.
- Vous avez fini ?
- Yep !
- Une glace, ça vous dit les filles ?
- Oui ! Vous connaissez un bon glacier ?
- Sur la place principale, il y a plusieurs boutiques, indique Mélody.
- C'est l'occasion de te faire visiter la ville, Adrianna, ajoute Andrew.
Les deux amis m'entraînent par des ruelles anciennes longeant des quartiers plus récents. Des bâtiments de brique rouge ou de pierre blanche aux charpentes colorées côtoient des immeubles d'un gris terne.
Ils me présentent les petites boutiques locales, dans lesquels où sont vendues diverses camelotes, des vêtements, des chaussures, des bijoux.
Je m'arrêtais devant l'étal d'un spécialiste ébéniste qui me rappelait ma ville italienne.
- Regardez, on dirait chez moi.
- L'Italie ?
- Oui.
- Que pense-tu de ce yoyo ? Il est mignon, me confie Mélody.
Je cède à la nostalgie et achète l'objet avec l'idée de l'offrir à mon grand-père à son retour de vacances.
Andrew nous oblige à nous arrêter à la boutique de musique. Je glisse un doigt rêveur sur les touches de nacre d'un piano à queue tandis qu'il s'achète une nouveau plectrer pour une de ses guitares.
- Tu as tout ce qu'il te faut ?
- Yep, Anna. Où est Mel ?
- Dans le magasin en face. Elle a craqué pour la robe rose pâle de la vitrine.
- D'accord. On l'attend dehors ?
- Oui, bien sûr.
- Coucou, les amis, qu'est-ce que vous en pensez ?
Mélody tourne sur elle-même pour nous faire admirer son achat. Andrew et moi la complimentons avec complaisance, elle est magnifique.
- Nathan va tomber amoureux c'est sûr.
Elle rit, heureuse.
- Allons manger une glace.
- À l'italienne !
- Évidemment !
Je suis mes amis qui m'emmènent sur la grande place.
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