Chapitre 8.1 : Tini...
Le soleil du Mexique me manquait, mais la beauté de la Toscane et de ses vignes n’avait rien à lui envier, et cela même en hiver. Assise sur la balustrade en pierre, mon verre de jus de fruits à la main, j’admirai le paysage que cette sublime villa nous offrait. Crow s’était éclipsé avant le levé du soleil pour honorer un rendez-vous, me laissant seule dans notre lit. J’ouvris mon journal et me confiai à nouveau ce dernier à propos des derniers jours tumultueux que j’avais passé. Effleurant le pansement qui ornait mon buste, une grimace de douleur se forma sur mon visage. Notre relation était un aigre mélange de haine, de compréhension, de sang, de souffrance, de domination, de soumission, et de sexe, beaucoup de sexe, et cela sous toutes ses formes. Il n’était pas questions de sentiments, et il s’évertuait à me le rappeler, pas plus tard que la veille quand il m’a marqué au fer rouge avant de me baiser en public.
Le 25 décembre 2024…
Cher Journal,
Je viens à nouveau me confier à toi. Je dois te parler de mes peurs, celles que Crow a ravivé sans penser une seule seconde aux conséquences de ces dernières. Il l’a réveillé et rêve de la libérer, il pense pouvoir assouvir sa soif de sang, mais il ignore tout de ses secrets, de ceux que mes parents ont caché pour me sauver et se sauver également.
La première fois qu’elle a goûté au sang, elle avait quatre ans. On jouait dans la serre, sous la surveillance de Cora, notre baby-sitter. Papa venait de m’offrir une grande maison de poupée, à l’effigie de notre maison. J’ai adoré ce cadeau, je me souvins encore le nombre d’heures que je pouvais passer dans la serre à jouer avec cette maison de poupée. Puis un jour, Cora est tombée malade, elle devait rester chez elle, alors Maman a engagé une nouvelle nounou. Une vieille chouette aigrie, qui avait des règles strictes, trop pour Tini la méchante. Je ne l’aimais pas, et je ne voulais pas lui faire mal, mais Tini la méchante, elle, elle ne l’aimait tellement pas qu’elle était prête à tout pour lui rendre la vie dure. Nous l’avons enfermée dans le cellier, nous avons fait beaucoup de bêtises et de caprices. Puis un jour, excédée, celle-ci, devant mes copines, pour mon anniversaire, elle m’a baissé mon collant et ma culotte avant de me mettre sur ses genoux pour me flanquer une fessée. Je me souviens encore de la douleur de celle-ci. Puis après la fessée, elle m’a prise par les cheveux et m’a enfermé dans la cave en me répétant que les petites capricieuses ne feraient pas la loi tant qu’elle serait en vie. Maman et Papa n’ont rien dit, en réalité, ils pensaient qu’un peu de fermeté me ferait du bien.
J’étais en colère, très en colère, je voulais me venger, mais je suis restée sage comme une image. Je n’ai plus fait de bêtises, mais un jour alors que je jouais à la poupée avec ma maison. Je n’ai pas entendu ma nounou m’appeler pour le dîner. Elle est venue dans la serre me chercher et de colère, elle a cassé ma maison de poupée. Je me souviens de ne pas avoir pleuré, alors que mon cœur était brisé. Je n’avais pas quitté des yeux ma maison en morceaux, ma poupée avec la tête arrachée. Une seule larme avait roulé sur ma joue, quand Papa m’a giflé après que la nounou lui a menti en disant que c’était moi qui avais cassé ma maison de colère.
Le lendemain matin, quand elle est venue dans ma chambre, qu’elle a ouvert la fenêtre pour aérée ma chambre, je l’ai vu près de la fenêtre. Elle était penchée et d’un coup, Tini la Méchante s’est réveillée. Elle est sortie du lit en trombe et la poussée de toutes ses forces. La vieille chouette est tombée, mais elle s’est accrochée et m’a supplié d’aller chercher de l’aide. Tini la méchante l’a regardé, et n’a pas bougé, puis nous lui avons marché sur les doigts jusqu’à ce qu’elle lâche prise. La vieille chouette a crié puis elle est tombée et un bruit sourd a résonné dans le jardin. Nous avons quitté la chambre en courant et descendu les escaliers en courant. Nous sommes sorties de la maison et nous l’avons vu, allongée sur les marches du perron. Je me rappelle encore les sons qu’elle émettait. Du sang lui sortait des yeux, des oreilles, de la bouche et du nez, mais surtout de la tête. Une flaque se formant sous sa tête, et moi marchant dedans avant de sursauter quand le hurlement de Maman résonna dans toute la maison. A mon regard, Maman a toute suite compris ce que j’avais fait. Elle savait que j’avais tué ma nourrice, mais elle ne pouvait pas l’avouer, pas à la police, ni à papa.
Après ça, Nounou Cora est revenue et on a réparé ma maison de poupée. L’accident de la vieille chouette avait fait le tour de la ville et Maman m’avait envoyé voir le docteur de la tête, car les policiers me pensaient témoin de l’accident. Ils ignoraient juste que cela n’en était pas un.
Tini la Méchante, elle, elle était contente et me promettait de toujours me protéger, jusqu’à ce que je réalise que c’était faux. Pas après ce qu’il s’était passé au lycée. A cause d’elle, j’ai failli aller en prison et après ça, je l’ai enfermé. Mais Crow, lui, il l’a réveillé et je suis terrifiée, parce qu’elle pourrait lui faire du mal et à la fin, c’est moi qui en payerais le prix, comme la veille. C’est à cause d’elle que mon corps souffre, c’est à cause d’elle que j’ai été humilié et torturée. Je n’ai pas voulu la laisser sortir, j’ai lutté et Crow m’a punie. Un homme est mort tué froidement par Crow, qui même après ça, n’était pas rassasié donc il s’en est pris à moi. Remontant dans le temps, soit deux jours plus tôt.
Deux jours plus tôt …
Nous fûmes arrivés en Toscane quelques jours seulement après mon massacre au Mexique. Une soirée sanglante, une vente aux enchères qui avait enrichie mon fiancé de quelques millions de dollars. Nous étions venus en Europe après la liquidation de tous ses biens au Mexique, pour affaires. Crow avait reçu un nouveau contrat, une cible à abattre. Le temps de recevoir toutes les informations pour sa mission, ce dernier m’avait fait visiter la ville. Nous avions visité quelques musées, fait quelques magasins, nous offrant un moment de normalité dans notre vie qui n’avait rien de banale.
Crow m’emmena dîner comme un fiancé l’aurait fait. Il m’offrit même un bouquet de fleurs et un coffret avec du matériel de dessin. La soirée fut magnifique, jusqu’à ce qu’il me fasse une proposition des plus indécentes. Ce dernier désirait faire de moi son égale, libérer définitivement son papillon de nuit et faire d’elle une tueuse comme lui, mais je dus refuser sa proposition. Ce dernier ne me laissa point m’expliquer, et se mit en colère avant de me contraindre à quitter le restaurant. Sa colère fut à son apogée une fois qu’il eut reçu un coup de téléphone, lui annonçant certainement une mauvaise nouvelle.
Ce ne fut qu’une fois arrivés à la maison que je compris qu’il était furieux. Ce dernier traversa la maison sans un mot, bouscula un homme qui voulut lui parler puis descendit sur la terrasse, là où se trouvait la cible de sa rage.
J’émergeai sur la terrasse et aperçus un attroupement d’hommes que je n’avais jamais rencontré de toutes ma vie. L’un était à genoux, dans un sale état, le visage amoché, un œil peinant à s’ouvrir, le nez en sang et cassé. L’homme le supplia et l’informa qu’il n’avait pas le choix, parla de flics et de marché, mais Crow ne le laissa point parler. Il le massacra littéralement avec son couteau, puis laissa son corps ensanglanté sur la terrasse. Je déglutis et sursautai quand il se retourna et qu’il posa son regard noir sur moi. Je déglutis et titubai en arrière. Crow s’avança dans ma direction et je sentis la peur m’envahir. Son regard noir ne me quitta point des yeux. Il me saisit brusquement par la gorge et me souleva avant de me jeter au sol. Je terminai ma route dans la mare de sang, ma tête fut amortie par le cadavre qui jonchait le sol. Je levai la tête, prête à soutenir son regard et à lui demander ce qu’il lui arrivait quand je reçus une gifle magistrale.
Ma robe blanche fut souillée par le sang du macchabé, je me relevai et reçus un violent coup de ceinture à l’arrière des cuisses. Je criai et tombai à genoux avant d’être empoignée par les cheveux et traînée au sol par ce dernier. Il m’enchaina les poignets à la barre latérale du lit à baldaquin avant de me saisir par la mâchoire.
- Je vais te faire mal ! me dit-il froidement.
- Tu me fais déjà mal, soufflai-je.
- Tais-toi ! Je celui qui commande. Je t’ai prévenu, Tini. Je fais ce que je veux, quand je le veux. Je te baise, je te fais mal, je te torture, et cela quand je veux, car tu es à moi ! Tu m’appartiens ! me cria-t-il dessus avant de me cracher au visage.
Son couteau sur ma peau, il coupa les bretelles de ma robe et celle-ci glissa le long de mon corps, exposant mon corps à la vue de tous. Je frissonnai en sentant le regard de ces derniers sur moi, priant pour qu’ils ne posent pas leurs mains sur moi, eux aussi.
Crow s’éloigna et s’approcha du saule pleureur, il lui coupa quelques branches qu’il empoigna fermement avant de me frapper. Les branches souples cinglèrent mon épiderme, puis la déchira. La force de ses coups ne fut aucunement retenue, ni la cible de ces derniers. Une branche me cingla la joue, tout mon corps fut meurtri. Je tirai sur mes liens, hurlant de douleur et m’arquant à chacun de ces derniers. Mes joues furent recouvertes de larmes, ma voix était éraillée tant je criai ma souffrance. Mes fesses, mon dos, mes cuisses, mon ventre, tout mon corps était strié, dont certaines étaient sanguinolentes. Après m’avoir rossé avec les branches d’un arbre, il me retourna fasse à lui et m’étrangla. Je fermai les yeux et crus que j’allais mourir de sa main. Ma respiration devint laborieuse, mon souffle erratique et je sentis mes forces me quitter quand brusquement, il relâcha sa prise et mon instinct de survie s’éveilla. Je pris une grande inspiration et toussai avant de l’entendre claquer des doigts. Je relevai la tête et le suivis du regard.
Crow s’éloigna et se tourna vers le brasero que je n’avais pas remarqué avant, là où se trouvait un fer, en train de chauffer. Il s’en empara et le sortit du brasier. La tige était d’un rouge flamboyant. Le fer était rutilant, composé d’entrelacs pour former un symbole qui n’était autre qu’un corbeau, la signification de son nom.
Crow me sonda en silence, je le secouai nerveusement la tête, mais deux hommes m’immobilisèrent et je fondis en larmes. Je me cramponnai aux chaines auxquelles je fus ligotée et me préparai mentalement à la douleur que j’allais devoir endurer. Le tisonnier à la main, il l’approcha de mon buste. Je sentis la chaleur de ce dernier puis brusquement, Crow le posa contre ma peau, juste au-dessus du vallon de ma poitrine. Je ne pus réprimer mon hurlement de douleur. Ce dernier résonna sur tout le domaine. Les larmes inondèrent mon visage et une odeur de chair brûlée, nauséabonde se fit sentir. Crow retira le fer de ma peau et le jeta dans un seau d’eau glacée. Un crépitement se fit entendre, mais j’en fis abstraction, tant la douleur de la brûlure occupai mon esprit. Crow s’empara alors d’un tube et se rua sur moi. Il étala un baume sur ma brûlure et cela apaisa aussitôt le feu dans ma chair.
Il encadra mon visage de ses mains et vint m’embrasser avec douceur, ce qui me déconnecta totalement de la réalité. Je me hissai sur la pointe des pieds et répondis timidement et avec hésitation à son baiser.
- Je vais te prendre ici, devant mes hommes, je vais te marquer dans tous les sens du terme et de manière indélébile.
Je frissonnai à son contact et surtout celui de la brise qui vint caresser ma peau nue. Me contentant de hocher la tête et attendis patiemment qu’il retire ses vêtements. Après s’être entièrement déshabillé, il me libéra de mes entraves, me souleva délicatement et nous guida vers le centre du lit. Assis, il me convia à le chevaucher et je m’exécutai afin de ne pas attiser le feu de sa colère.
Mon front contre le sien, avec nos bouches, on se chercha, se provoqua mutuellement. Crow plongea sa main dans ma crinière, et tira dessus puis posa sa bouche sur ma gorge, la couvrit de tendres et délicats baisers. Il la lécha et mordit ma mâchoire. Je fermai les yeux et mordis ma lèvre pour réprimer mon gémissement.
J’ondulai malgré-moi contre son érection, celle-ci était coincée contre mon pubis et ton torse. Sans me quitter du regard, je sentis sa main s’insinuer entre nous et ce dernier saisir son érection pour la guider en moi. Je déglutis et plantai mes ongles dans son dos avant de pousser un cri qui était à la fois de douleur, mais également de plaisir et de soulagement, quand il m’empala sans préliminaire sur son érection. Crow était enfoncé en moi jusqu’à la garde, il m’avait pénétré d’un vif coup de reins. En douceur, il me renversa sur le matelas et se retira presqu’entièrement puis me pris encore plus fort.
Mes jambes se resserrèrent autour de sa taille, je sentis mon ventre devenir de la lave en fusion alors que mon amant était en train de marquer mon intimité de son empreinte. Son message était limpide, je le reçus et réalisai que je le voulais, moi aussi. Labourant son dos de mes ongles, ondulant pour répondre à ses coups de boutoir, Crow me baisa ainsi, sans me quitter une seule fois du regard.
Le silence de la nuit fut rompu par mes soupirs, ses grognements et mes gémissements, le tout composé d’un plaisir indescriptible. M’empalant une dernière fois sur son érection, je me sentis sombrer et exploser en un million de petits morceaux. Mon corps était tremblant, tellement que je fus incapable de bouger sans gémir de douleur et que je craignis de tomber.
Crow se retira, puis présenta son érection contre mon orifice froissé. Je le sentis pousser contre ce dernier. Me cramponnant aux draps, je m’arquai et poussai moi aussi. Mes muscles s’étirèrent douloureusement autour de son membre, et je sentis son gland franchir mes sphincters. Crow grogna et m’attira à lui, m’obligeant à me redresser. Mes bras autour de son cou, ses mains sur mes fesses, il les écarta et m’ordonna de bouger. J’ondulai en douceur, allant et venant sur son sexe, quand sans prévenir, il m’empala jusqu’à la garde. Mon cri de plaisir me fut arraché par surprise. Le souffle court, il se retira et me fit me mettre à quatre pattes, face à ses hommes qui n’avaient rien manqué du spectacle. Sa main sur ma hanche, Crow plongea en moi à nouveau d’un vif coup de rein.
Son gland passa mes muscles réfractaires et je soufflai pour mieux endiguer la douleur de ses assauts. Crow empauma mes seins encore prisonniers de ses pinces qu’il m’avait appliqué après ma douche avant que ne sorte dîner et que j’avais oublié, trop obnubilée par le changement brutal de programme de ce dernier, réanimant ainsi ma douleur. Puis il insinua sa main sous mon ventre, trouvant alors mon bouton de chair gonflé et recouvert de mes fluides visqueux. Je souris et pris de plus en plus confiance en moi, allant et venant sur cette barre de chair rigide. Crow me redressa et enroula ses bras autour de moi, mon dos contre son torse. Je m’accrochai à lui, alors qu’il me faisait aller et venir sur sa queue. Quand il me pénétra jusqu’à la garde à plusieurs reprises, je sentis le plaisir m’inonder et exploser en moi. Crow me culbuta avec force tout en m’obligeant à regarder ses hommes, me rappelant inlassablement que je lui appartenais et ce pour toujours. Ses mots parvinrent doucement à mon cerveau qui réalisa brusquement la véracité des choses, avant de se laisser aller et de sombrer à nouveau dans le gouffre du plaisir. Je sentis ses dents, se planter dans mon épaule, puis l’entendis m’ordonner de jouir. Je ne pus résister et mon corps céda en premier, comme s’il avait attendu l’autorisation de son maître pour se laisser aller. Je vociférai mon plaisir sans retenue, avant d’être prise de violents spasmes. Crow, lui aussi, après de profonds et brutaux va-et-vient, ne tarda pas, à son tour, d’exploser, tapissant de foutre chaud mon fondement.
Repue, totalement lessivée, je m’écroulai dans le lit en position fœtal avant de fondre en larmes. Crow effleura ma tempe de sa bouche et me félicita longuement avant de me recouvrir d’un drap blanc. Epuisée par cette soirée chaotique et violente, je cessai de lutter contre la fatigue et laissai le sommeil m’envahir.
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