KISS YOU IN THE RAIN

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Une pluie diluvienne abreuvent les rues de Londres, depuis plusieurs heures. Sans répit. Les lumières nocturnes jouent avec les multiples gouttes d’eau, leur donnant l’aspect d’une nuée de petits diamants, rubis et saphirs perlant l’atmosphère du ciel au sol. Law sort du taxi, puis court vers une rangée de maisons mitoyennes en briques rouges. Elle sonne à la porte. Une voix féminine se fait entendre :

— J’ouvre, chéri ! lance la jeune femme, joignant le geste à la parole.

Une belle plante d’un mètre soixante-quinze, à demi-nue, des cheveux roux ondulés tombant sur les épaules, se tient devant l’ex-flic.

— C’est pour toi, je pense, mon chou, crie-t-elle en scrutant Mortensen, des pieds à la tête. Trempée, tel un chat de gouttière aspergé par une voiture passant dans une flaque d’eau. Mac apparaît aux côté de la nymphette.

— En effet, c’est pour moi, Candice.

— Bon, bah, je vous laisse. Soyez pas trop long, on n’a pas fini notre séance de massage, lance la belle, lui faisant un clin d’œil lascif.

Law entre en le poussant.

— Et tu restes planté là comme un con ! Tu veux que je me noie ? Aboie-t-elle, passablement agacée : toujours à sortir avec des strip-teaseuses qui me ressemblent, t’as jamais pensé à consulter ?...

Elle se rend dans la cuisine. L’inspecteur la suit, habitué à ses piques et sa mauvaise humeur :

— Un whisky ? demande-t-il.

— Volontiers, très cher.

— Pour que tu passes à l’improviste comme ça, c’est que la fin du monde est proche. Qu’est-ce qu’il y a de si urgent ?

Law sort l’agenda rouge de l’intérieur de sa veste, le pose sur la table, puis en profite pour se déshabiller.

— Je laisse le jean, on va pas refaire la même connerie, lance-t-elle, impassible. T’as un T-shirt à me prêter ?

— Attends.

Mac file dans sa chambre. Il revient avec une chemise kaki.

— T’as ce genre de trucs dans ta garde robe ? Ah, bah merde, qui l’eut cru ? s’esclaffe-t-elle, un brin ironique.

— Accouche, maintenant.

— Oui, c’est vrai, tu as un massage spécial qui t’attend, elle prend une gorgée de whisky : alors, voilà. Cet agenda rouge, c’est celui de ma grand-mère.

— Quoi ? s’exclame l’inspecteur, abasourdi, pensant que l’enquêtrice lui parlerait de l’affaire.

— Oh là, attends la suite ! Y’a pas que Nana qu’a écrit dedans ! Et là, tu vois, mon imagination n’arrive plus à suivre. Je ne percute pas comment plusieurs personnes peuvent tenir le même journal intime.

Mac se frotte le menton nerveusement. Law reprend le carnet pour le tendre à son collègue :

— J’ai tout lu, à toi maintenant. Je pense qu’un œil neuf pourra jeter la lumière sur cette foutue énigme. On sait que Siobhan à été reliée à notre affaire par BlackHole. Et je trouve ce bouquin dans son appartement. J’ai l’impression que le gars s’approprie cette disparition pour qu’on n’arrive pas à trouver comment il fait. Une vingtaine de victimes et seulement deux cadavres ! Deux morts naturelles. Votre légiste à du boulot en dehors des miettes que nous laisse de BlackHole, au moins ?

— Ne t’inquiète pas pour lui. Il y a assez de crimes à Londres, pour combler ses nuits, lance Mac, pensif. Tu veux que je le lise, ensuite que je te dise ce que j’en pense par rapport à l’enquête, c’est ça ?

— Exact. Je savais que tu avais un cerveau sous ces beaux cheveux blonds !

Law enlève la chemise, puis remet ses fringues mouillées.

— Tu pouvais garder la chemise.

— Pour qu’elle finisse trempée ? Inutile, il pleut toujours autant, fait-elle en regardant par la fenêtre. Je vais appeler un taxi. Un dernier pour la route ?

La détective tend son verre. Mac lui verse une bonne dose et fait de même pour lui. L’attente n’est pas longue, Lawrina prend congé de son coéquipier d’infortune, sans demander son reste. Mac referme lentement la porte.

— Ça y est, elle est partie ? s’écrie Candice de la chambre à coucher.

L’inspecteur retourne dans la cuisine récupérer l’agenda rouge, puis s’installe dans le canapé du salon.

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