02. La petite blonde trop sage

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Angel

J’ai l’impression que je suis de nouveau en planque alors que ce week-end, c’est relâche. C’est quand même fou de ne pas pouvoir se débarrasser de ses petites habitudes du quotidien ! Après, c’est vrai que je suis au volant de ma voiture, devant un motel pas très classe même s’il est propre et bien tenu et que j’attends en observant la porte de ma chambre. Je pourrais être en train de faire ça pour mon Agence, mais là, c’est juste que Jenny est toujours en train de se préparer et que j’en ai eu assez d’être dans le froid climatisé de l’intérieur. Je me demande ce qu’elle peut bien faire alors que nous allons tout simplement à la plage. Enfiler un bikini, ça ne devrait pas être si long que ça !

La porte à l’étage du motel s’ouvre enfin et Jenny sort finalement, vêtue d’une mini-jupe en jean très, très courte et d’un top jaune à bretelles assez décolleté. C’est une jolie blonde plutôt menue, avec de petits seins mignons, des jambes fines et des petites fesses bien fermes. A priori, ce n’est pas trop mon style habituel de femmes, mais elle m’a sauté dessus un soir, chez des amis communs, et je me suis laissé tenter.

En la voyant ainsi descendre les escaliers, je repense à la nuit frustrante que nous avons passée. Nous sommes venus ici pour nous retrouver, prendre du temps pour nous car elle me reproche de trop travailler, de la négliger. Elle me critique aussi pour le peu de fois où nous faisons l’amour et se sent délaissée. C’est vrai que lorsque j’ai passé presque vingt-quatre heures en surveillance, c’est compliqué de trouver l’énergie pour ne pas m’endormir tout de suite quand je me couche. Et donc, là, l’idée de ce petit séjour en bord de mer, c’est de pouvoir profiter. Ainsi, quand nous sommes arrivés hier soir, j’ai immédiatement entrepris de la déshabiller et je me suis rapidement retrouvé à la lécher et à la caresser jusqu’à ce qu’elle jouisse sous l’effet de ma langue. Mais quand je me suis relevé pour enlever mon boxer, elle m’a repoussé et a prétexté être fatiguée pour me laisser sur ma faim.

Bref, ce matin, je suis encore frustré et me demande si elle fait exprès de me provoquer ainsi pour se venger de mon manque d’attention le reste du temps ou si elle se satisfait de l’orgasme qu’elle a connu sans se préoccuper plus que ça de moi. Elle s’installe à mes côtés dans la voiture et en profite pour déposer un petit bisou au coin de mes lèvres après avoir caressé rapidement ma joue barbue.

— Eh bien ! J’ai cru que tu allais passer la journée dans la chambre plutôt que sur la plage avec moi ! me moqué-je. Tu es prête ? On peut y aller ?

— Je suis prête. Tu peux y aller, beau gosse, le sable fin nous attend !

— J’espère qu’il n’y aura pas trop de monde, si on trouve un coin isolé, qui sait ce qui pourrait arriver ? Ou peut-être qu’on devrait finalement passer la journée au lit, non ?

Je pose ma main sur sa jambe nue et la remonte le long de sa cuisse en me penchant pour l’embrasser. Elle passe ses bras autour de mon cou et répond à mon baiser mais quand je glisse ma main sous son top, elle me repousse.

— Arrête, Angel, on a dit qu’on allait à la plage, un peu de sérieux.

— Comme tu veux, maugréé-je en me repositionnant sur mon siège, mon sexe faisant une belle bosse dans mon short de bain.

Je démarre en silence et rumine dans ma tête que ça fait deux fois qu’elle me laisse sur ma faim, que la frustration monte et que ça ne me plaît pas du tout. A quel jeu joue-t-elle ?

Lorsque nous arrivons en bord de mer, je me gare sur le petit parking à l’entrée. D’autres personnes sont déjà présentes et certains ont même amené leur gros SUV directement sur le sable, mais c’est une chose que je n’ai jamais faite. Je respecte la nature et n’aime pas voir ces gros véhicules au milieu de la plage. Comme si on ne pouvait pas marcher un peu pour profiter de la mer… Je descends, récupère le sac avec les draps de bain, la crème solaire et attrape le parasol acheté spécialement pour l’occasion.

— Je te suis, Jenny. On va où tu le souhaites. Et tu as quoi dans ton sac ? On dirait qu’il est bien plein.

— Des magazines, voyons ! Faut bien s’occuper en faisant bronzette, mon Chou, rit-elle. Allez, viens !

Encore un point sur lequel nous ne sommes pas vraiment compatibles. Moi, quand je vais à la mer, j’adore nager, je pourrais passer tout mon temps dans l’eau, alors qu’elle trempe à peine le bout de ses pieds et, au mieux, fait quelques brasses. Heureusement qu’il va y avoir la session passage de crème solaire, cela me permettra peut-être de lui donner un peu envie et d’enfin mettre fin à ma frustration. En tout cas, je la suis jusqu’à un petit coin éloigné des autres personnes présentes. Nous étendons nos serviettes à côté du parasol que j’ai planté dans le sable et je sors le tube de crème solaire avant de m’approcher d’elle.

— Allez, fais-moi voir ce joli petit cul que je le protège !

— J’en ai déjà mis. Tu crois que j’ai passé tant de temps dans la salle de bain pour quoi ? Il ne manque que le dos, je ne suis pas contorsionniste…

— Va pour le dos, soupiré-je.

Elle sort un magazine de son sac et s’assoit pour me présenter son dos. Je m’y mets rapidement et fais de même sur ma peau car elle est trop absorbée par les photos de stars qu’elle regarde pour se préoccuper de moi. Lorsque je vais me baigner, elle ne remarque même pas que je suis parti, je pense. Heureusement que j’adore nager, cela me permet d’oublier un peu le côté bancal de notre relation. Je me demande si elle ne m’a pas déjà remplacé et si ce séjour à la mer l’embête plus qu’autre chose. Elle ne fait rien pour qu’on se rapproche et, si je dois être honnête avec moi-même, cela ne me chagrine pas plus que ça, même si mon corps est clairement en manque.

— Ah, ça fait du bien ! dis-je en revenant sous le parasol et en m’amusant à faire tomber des gouttes d’eau fraîches sur la peau de son cou.

— Arrête, rit-elle en repoussant ma main. Tu te rends compte à quel point notre vie peut être ennuyeuse comparée à la leur ? C’est fou…

— Tu sais, il ne faut pas croire tout ce qui est écrit dans ces magazines… Souvent, c’est juste fait pour faire du buzz. Tu voudrais quoi pour que notre vie soit moins ennuyeuse ?

— J’en sais rien, soupire Jenny. Des grosses fêtes dans des villas de millionnaires ? Des tapis rouges ? Des acteurs partout ? Des chanteurs connus qui poussent la chansonnette dans mon salon ?

— Tu sais que ce ne sera jamais possible, tout ça ? Et puis franchement, ça n’est pas un programme super alléchant, toutes ces mondanités. On n’est pas bien, ici, sur la plage à profiter du beau temps et de la mer ?

— Si, si… mais regarde-les un peu, continue-t-elle en me collant son magazine sous le nez. Des films à tourner qui rapportent des millions, des fringues…. Oh là là, je paierais cher pour avoir le dressing de Rafaela Lovehart. Et son chirurgien esthétique aussi d’ailleurs ! Regarde cette bouche, je suis sûre qu’elle est botoxée !

— Je crois plutôt qu’elle peut remercier les logiciels informatiques parce que clairement, tu as vu la forme de son cul ? Pas possible qu’il soit bombé comme ça. Tu sais que tu vis dans le rêve, là ? Tout ça ne sert qu’à vendre des magazines, des produits cosmétiques, à faire rêver pour gagner du fric.

— Je peux t’assurer que son cul est comme ça… Tu n’as jamais vu les photos persos que son ex a fait sortir dans la presse ? Je suis sûre qu’elle les a payées cher, ses fesses, glousse-t-elle.

— Moi, je trouve le tien très bien comme il est, tu sais ?

Je me rapproche un peu d’elle maintenant que je suis moins humide et me colle dans son dos. Je pose ma tête sur son épaule afin de faire mine de regarder les photos qu’elle trouve si intéressantes. Je me dis que ça peut être un bon moyen de lui donner envie d’autre chose si elle me sent contre elle. Je l’enlace et pose ma main sur son ventre nu sans oser aller plus loin pour l’instant.

— J’adore cette actrice, tu sais ? Bon… elle n’a pas choisi que les meilleurs films, elle s’est bien plantée sur le dernier, mais je trouve qu’elle est douée. Et elle dégage quelque chose, non ? Qu’est-ce que j’aimerais avoir cette aura, moi. Le caractère pourri en moins. Il paraît que c’est un vrai tyran.

— Ah oui ? Pourquoi tu dis ça ? Elle n’a pas l’air si méchante que ça.

Je jette un oeil à la photo et constate que la Latina qui y figure est en effet une femme magnifique et qu’on dirait qu’elle attire tous les regards. Une sorte de magnétisme se dégage d’elle mais là, ce n’est clairement pas l’objet de mon attention. J’ai baissé peu à peu ma main et j’insère un doigt sous l’élastique du maillot de Jenny tout en déposant des bisous dans son cou.

— Parce que tous ceux qui gravitent autour d’elle le disent… Elle change d’assistante aussi souvent que de tenue ou presque, elle est toujours capricieuse quand elle va sur un plateau… Arrête, Angel, s’il te plaît, marmonne-t-elle en repoussant à nouveau ma main.

— J’ai envie de toi, soufflé-je dans son oreille. On rentre à l’hôtel ?

— On n’est pas venus à la plage pour rentrer au bout d’une heure… Un peu de patience, beau gosse.

— Cette Rafaela n’a pas l’air d’être une belle personne. Je me demande ce que tu lui trouves et pourquoi tu l’admires tant.

J’essaie vraiment de faire l’intéressé par rapport à ce qu’elle me raconte dans l’espoir de faire fléchir sa volonté avec mes caresses et mes baisers, mais honnêtement, je n’en ai rien à faire de cette Rafaela qui ne doit vivre que pour la célébrité et l’argent.

— Regarde-la. Elle est superbe ! C’est une actrice de dingue. Et elle est engagée dans pas mal d’associations caritatives, mais… elle a une vie de folie, elle passe son temps dans des soirées, à voyager dans le monde ! Quel pied !

— Tu veux qu’on aille en boite, ce soir ? On pourra jouer aux stars, si tu veux.

Quel effort je fais, là… J’ai horreur de ça… Tout ce bruit, cette musique forte, ces gens en sueur. L’alcool partout, des gens qui vomissent, d’autres qui vont baiser dans les toilettes dégueulasses. Mais si je veux que ce week-end serve à quelque chose, il faut que je fasse des efforts et que je mette Jenny dans le bon mood.

— Hum… Pourquoi pas, oui, ça pourrait être sympa, mais tu n’aimes pas ça, toi.

— L’idée de ce petit séjour, c’est de te faire plaisir, tu sais ? Et si tu es contente, peut-être que tu auras envie de coquineries ? expliqué-je en tentant à nouveau de glisser ma main sous l’élastique.

— Peut-être qu’après une nuit de danse endiablée, on pourra finir en beauté, oui, sourit-elle en déposant un baiser sur ma joue.

Cependant, malgré cette promesse, elle s’écarte à nouveau et se couche sur sa serviette en prenant un nouveau magazine où figure encore en première page l’idole de ma petite amie. Je profite un instant du spectacle et hésite à tenter une nouvelle fois ma chance mais je me décourage et me décide à retourner dans l’eau. Au moins, quand je nage, mon esprit peut s’évader et je me surprends à essayer d’imaginer ce que peut être une vie comme celle de cette Rafaela. Vraiment pas mon truc.

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