81. Vas-y Franky, laisse-moi.
Le fan
Mon petit tour pour aller acheter des tampons a pris plus de temps que prévu. Je n’ai pas voulu aller dans la petite ville à côté de la cabine pour ne pas me faire surprendre ou capter, mais la suivante était vraiment loin et ensuite, j’ai galéré devant l’aile où se trouvent les produits hygiéniques pour femme. Il y a différentes tailles ? Et différents modèles ? Mais c’est quoi, ça ? J’ai halluciné devant le choix. Je crois que je suis resté bloqué au moins une demi-heure, jusqu’à ce que je me rappelle que Rafaela risque le choc chimique. Ou thermique. Ou je ne sais plus quoi, mais si je ne me magne pas, elle risque de mourir avant d’avoir connu l’extase avec moi. Et ça, ce n’est pas possible.
Je suis sur le chemin du retour et j’essaie de ne pas faire d’excès de vitesse, mais c’est compliqué de rester calme alors que la femme de mes rêves m’attend et que je vais enfin pouvoir la baiser. Franchement, j’attends ça depuis si longtemps. Je crois que je vais lui donner son putain de tampon et la prendre par derrière, comme un lion monte sa lionne, comme un tigre monte sa tigresse, comme un chien monte sa chienne, comme...
Il faut que j’arrête ou je vais devenir fou. Mais putain, la sentir nue, se débattre sous moi alors que je la prends, c’est juste… Waouh ! J’en veux encore ! Oui, encore ! Et encore ! Mmmm.
Je rouvre les yeux et donne un grand coup de frein en constatant que j’arrive à un carrefour. J’ai failli me laisser emporter par ma vision et je dois vraiment faire gaffe. Si je ne la baise pas en entrant, je vais devenir fou. Et ça, ça serait terrible. Comme quand ma tante essayait de me résister. Je ne veux pas redevenir fou. Je ne veux pas reprendre des médicaments. Je veux ma Rafaela et tout ira bien. Il faut juste que je la pénètre et tout se calmera. Ce sera si bon. Elle a juste pas intérêt à me repousser, la Diva. Sinon, je lui montrerai qui est l’homme dans notre couple.
Quand j’arrive, je suis prêt à lui faire son affaire et j’en oublie la boîte de tampons que j’ai achetée. Je me morigène en retournant vers mon véhicule et récupère ses produits avant de retourner à la cabine que j’ouvre avec impatience. Elle me regarde depuis le canapé où je l’ai attachée avant de partir, sans qu’elle ait bougé. Je n’arrive pas à savoir si elle est contente de me voir ou si elle me cache quelque chose. Je lui tends mes achats.
— Tiens, c’est pour le choc anorexique. Tu vas être guérie avec ça. Et on va pouvoir faire l’amour toute la soirée.
— Merci. Tu peux me détacher, que j’aille faire ce que j’ai à faire ?
— Tu ne vas pas essayer de te barrer ? J’ai envie de te baiser, moi.
— Je t’ai dit que je ne pouvais pas… baiser. J’ai mes règles, bon sang, tu veux bien m’écouter un peu quand je te parle ?
— Eh, tu ne me parles pas comme ça, hein ? C’est moi, l’homme. Je baise quand je veux, d’accord ? Dépêche-toi de faire ta petite affaire, je suis trop en manque pour attendre.
Je la détache et la regarde se lever et se frotter les poignets avant d’aller dans la salle de bain dont elle ferme la porte derrière elle. Je me décide à ne pas la suivre et à l’attendre sagement. Mais quand ça dure trop, je pousse la porte, ce qui lui fait pousser un cri.
— Tu viens ou quoi ? Je ne vais pas passer la soirée à bander tout seul, quand même !
— Tu peux bien bander, je m’en fiche, Franck. Je ne baiserai pas. Je n’en ai pas envie, et ce n’est pas la bonne période pour ça.
— Ah mais moi, je n’attends plus ! crié-je en m’avançant vers elle.
Je l’attrape par les cheveux et la tire derrière moi jusqu’à la forcer à se vautrer sur le canapé.
— J’ai envie de toi, je te l’ai dit, assume ton amour, merde !
— Mais quel amour ? Je ne te connais même pas ! On n’a échangé que quelques mots ! Comment tu peux imaginer qu’on soit… Faut vraiment te faire soigner, putain ! s’énerve-t-elle en se redressant.
— Mais ça fait des mois que je te fais l’amour ! Et tous ces regards, ces signes, ces réponses muettes ! Je n’ai pas rêvé ! Alors, maintenant, tu te tais et tu me laisses te baiser ou je te jure que je te tue et que je baiserai ton corps.
Elle me jette alors un regard apeuré en levant les bras pour se protéger comme si j’allais réellement la frapper. C’est horrible de la voir si craintive. Pourquoi n’est-elle pas comme tous ces soirs où je l’ai imaginée en train d’apprécier sentir mon corps la pénétrer ? Elle n’a pas lu le bon scénario ou quoi ? Elle est à moi. Je l’aime. Elle m’aime. Pourquoi est-ce si compliqué ?
— Je te fais peur ? Tu crois que je vais vraiment te frapper ? Je ne disais ça que pour t’exciter, tu sais ?
— Eh bien, c’est pas mon trip, les menaces de meurtre… Je t’en prie, Franck, laisse-moi tranquille, au moins aujourd’hui…
Elle se met ensuite à sangloter en se couvrant les yeux de ses mains pour éviter que je ne puisse vraiment la voir ainsi. Elle me prend pour un monstre, je me demande bien ce que j’ai pu lui faire pour la mettre dans un tel état. Ou alors, elle joue encore un rôle pour me déstabiliser ? C’est une actrice, quand même, il ne faut pas l’oublier. Mais si c’est le cas, m’aime-t-elle vraiment un peu ?
— Tu fais chier, Rafaela. Moi, je t’aime et toi tu me repousses. Tu ne te rends pas compte comme cela me fait mal ? Depuis le temps que j’attends et que je patiente ? Tu veux que j’attende ? Eh bien, d’accord. Comme ça, tu seras convaincue sur le fait que je suis fou amoureux de toi. Mais demain, toi et moi, on ne fera plus qu’un. Ce n’est pas une parole en l’air, c’est une promesse !
Enervé, je sors presque en courant pour ne pas immédiatement lui sauter dessus et l’enferme dans la cabine avant d’aller m’installer au bord du lac. Là, au moins, je peux laisser mes pensées se dérouler comme je l’entends. Je la vois qui se déshabille et se caresse devant moi. Et dans mes rêves, je suis en train de la baiser. Une vraie salope, cette fille, sous ses airs de Sainte-Nitouche ! J’adore. Vivement que je puisse la dompter et lui faire comprendre qui est son véritable maître !
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