Seul ?

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Le dernier Homme du monde était assis seul dans une pièce ; quand on frappa à la porte...

Le dernier Homme du monde, tel était le surnom que cette personne s'était attribué depuis que l'inconnu lui avait tout pris. Son prénom ? Il n'avait plus d'importance.

L'objectif même d'un prénom est d'être facilement discernable des autres, de se démarquer de ces derniers alors, comment le prénom peut-il avoir une utilité quand ces mêmes "autres" ont disparu ? Telle était sa philosophie.

Désormais, la terre n'avait que pour seuls êtres vivants la faune et la flore. Elles ne s'étaient jamais aussi bien portées depuis que la quasi-totalité de l'Humanité avait disparu dans le plus grand des silences telle une larme sous la pluie. Le plus choquant dans cette disparition inopinée est que celle-ci s'était déroulée alors que la terre fourmillait encore d'activités humaines.

Ça c'était passé il y'a 5 ans, mais l'Homme s'en souvenait comme si c'était hier. Il s'était couché tôt la veille de la disparition. Le lendemain, il avait découvert une ville où les boutiques et les magasins déserts se trouvaient encore ouverts, où les voitures demeuraient immobiles sur les routes désertes. Où les trottoirs n'avaient pour seuls passants que des déchets ballottés par le vent, vulgaires vestiges d'une civilisation qui n'était plus.

Les premiers jours, il profita pleinement de l'absence d'êtres humains. Il était entré par effraction dans les magasins, avait conduit d'une manière qui aurait donné des sueurs froides même aux pires des chauffards... Mais au final, après avoir réalisé tout ce que son imagination lui permettait de faire, il ressortait de lui un sentiment qu'il avait vainement tenté de refouler au plus profond de son être dès les premiers jours. La solitude.

Il avait remarqué quelque chose de différent en lui. Il n'éprouvait plus le besoin de se nourrir chaque fois qu'il voyait de la nourriture, il n'était pas plus affamé que ça.

Le solitaire, lorsqu'il entendit que l'on frappait à la porte, sentit renaître en lui une flamme d'espoir. Cette flamme d'espoir qu'il avait tenté de conserver les premières années de la disparition, qui au fur et à mesure que le temps passait s'était réduite à une simple étincelle, cette flamme d'espoir qui avait fini par être éteinte par les pleurs de solitude du dernier Homme du monde.

Il se leva de son fauteuil et se dirigea vers la porte. Lorsqu'il tendit son bras vers la poignée pour ouvrir la porte, il remarqua que sa main tremblait. Était-ce dû au fait qu'il était impatient de rencontrer un confrère ou au fait que l'isolation avait créé en lui un sentiment de crainte envers tout ce qui l'entourait ? Certainement, les deux.

Il saisit la poignée de sa main moite alors que son rythme cardiaque accélérait, que des gouttes de sueur commençaient à suinter sur son visage, que la flamme qui s'était rallumée en lui devenait un incendie.

Il ouvrit la porte et ce qu'il découvrit lui coupa le souffle... Et la vue.

À suivre...

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