De la chose qui se dressait devant lui émanait une lumière blanche éblouissante et aveuglante. Le rayonnement était tel qu'il perdit temporairement l'usage de ses yeux. C'était comme si le soleil se tenait juste devant son visage.

Après quinze longues et douloureuses secondes, il recouvra finalement la vue. Même après cela, il dut tout de même plisser les yeux afin d'observer la forme humanoïde qui se dressait devant lui. Lorsqu' il put la voir clairement, il découvrit alors la plus belle chose qui s'était offerte à sa vue depuis des lustres.

Là, juste devant lui se tenait l'incarnation de la perfection. Une femme. Elle était vêtue d'une tunique blanche immaculée similaire à celles que les figures féminines de haut rang portaient à l'époque de l'Empire grecque. L'éclatante apparition avait un visage qui semblait hors du temps, un visage dont il était impossible de déterminer l'âge. Elle y affichait un air serein. Lorsqu'elle esquissa un sourire de ses douces lèvres roses, pour une raison inconnu, il se diffusa en lui un sentiment de quiétude. Comme si toute la peur, la solitude et la tristesse qu'il avait accumulées toutes ces années avaient disparu en un instant.

Il n'arrivait pas à détacher son regard de cette créature angélique. Être vivant venu d'ailleurs. Elle avait de majestueux cheveux noir de jais détachés, courbés vers l'arrière qui, telle une cataracte de diamants noirs, lui tombaient jusqu'au bas du dos. Cette chevelure ténébreuse était magnifiée par les reflets argentés qu'émettait le halo qui se dégageait de la femme.

Tandis qu'il s'était abandonné à la contemplation de la femme, celle-ci ouvrit les yeux. Son cœur fit alors un bon dans sa poitrine. Ses yeux, plus particulièrement ses iris, étaient d'un bleu profond. Un bleu profond où il lui semblait apercevoir des reflets blafards. Cette profondeur était accentuée par la noirceur et la petitesse de ses pupilles. L'agencement des couleurs créait un regard perçant. Un regard perçant qui pénètre votre âme et votre esprit de toutes parts.

L'homme s'était tellement abandonné à la contemplation du faciès de cette beauté onirique qu'il n'avait pas remarqué l'élément physique qui rendait cette femme si singulière, hormis la lumière qui se dégageait d'elle. Un élément qui, lorsqu'il le remarqua, le terrorisa et le laissa coi. Il tenta tout de même de faire un pas en arrière par réflexe, mais était si choqué qu'il tomba à la renverse. Comment avait-il pu ne pas remarquer quelque chose d'aussi grand, de si fantastique, de si irréel ?

La femme, juste là, devant lui avait... des ailes. Des ailes dans le dos déployées de toute leur envergure. Ce n'était pas des ailes ridiculement petites et recourbées similaires à celles de chérubin, mais des ailes très longues. Les deux étaient si grandes, que le simple humain ne voyait pas leur bout à travers l'embrasure de la porte.

Malgré la terreur qu'il sentait monter en lui, il ne put rester de marbre devant la blancheur et la perfection symétrique des plumes qui constituaient cette œuvre magistrale. Toute cette analyse de la femme s'était déroulée en un court moment.

Après que l'ange l'ait observé pendant un instant qui sembla durer une éternité, elle prit enfin la parole. Étonnement ses lèvres ne bougeaient pas lorsqu'elle s'exprimait. Peut-être que le frêle humain qu'il était n'était pas digne d'entendre la voix gutturale d'un ange ? Sa voix venait d'une autre dimension, elle semblait lointaine comme provenant du ciel.

"Ne crains rien humain, je ne te veux aucun mal. dit-elle

— Qui êtes-vous et que me voulez-vous ? dit l'Homme encore apeuré.

— Je suis une envoyée de celui qui régit les univers, et je suis venue t'apporter la réponse à tes questions."

À suivre...