Famille

4 minutes de lecture

— Il est beau ton sac, j’en suis jalouse !

— Ho tu sais Lisa, c’était à ma sœur. Neuf, jamais utilisé.

— Pourquoi ?

— Elle a arrêter les cours en troisième…

— Comment elle s’appelle déjà ? Tu m’en parles rarement. Et quand je vais chez toi, je ne l’ai jamais vu.

Je touche une point sensible et je n’aurais pas dû insister. On se connaît depuis la petite section, passant des bons moments souvent chez moi. Sauf je me sens toujours mal à l’aise quand je suis chez elle, surtout par à rapport à leur grande maison, enfin château, ses parents trop bien habiller et le personnel.

Elle me disais pas vraiment ce que font ses parents, alors que moi, je n’ai eu aucun problème à lui dire. Faut dire que c’est facile à deviner…Tout Pitoivin est au courant que ma mère est une artiste peintre et mon père est un très bon boucher qui a repris le commerce de mes grands-parents, depuis déjà vingt-ans.

— Si tu veux pas en parler, je peux comprendre et je suis désolé si j’ai…

— Non, ça ira. En fait, j’aime beaucoup ma grande sœur sauf que…

— Que ?

— Elle s’appelle Manon et il y a douze ans, elle a donc eu son brevet et puis elle est parti.

— Tu me perds là. Vu ta tête, tu me caches quelque chose.

— Bé, tu vois notre château, on est riche et bon, ça me gêne. Regarde comme tout le monde me jalouse ! Même Damien et Léo !

— Ne te prend pas la tête pour ça, soit toi-même. Oublie ça, moi tu vois, je pense qu’ils nous jalouse car on est des vrais sœurs ! Ils aimeraient passer plus de temps avec nous !

— Oui enfin, là ils jouent au foot…

— Donc, ta sœur, elle est où maintenant ?

— La dernière fois que je l’ai vu, c’était pour mon anniversaire. Le téléphone c’est de sa part pour qu’on s’appel plus souvent. En fait, mes parents me racontent qu’elle a mal tourné. Qu’elle est sorti avec Vincent, un garçon peu fréquentable. Elle s’est enfui avec lui pour faire sa vie.

— Donc tes parents l’aiment pas ce Vincent ? Tu l’a vu ?

— Elle vient toujours seule. Tu sais, au début mes parents ne voulaient plus qu’elle vienne car elle n’a pas réussi sa vie. Et puis, en voyant qu’elle suivi sa route et qu’elle tient à nous, ils l’ont laissés venir de plus en plus.

— Mais, tu as parlé qu’ils racontaient qu’elle a mal tournée. Elle raconte quoi à toi ?

— Ho, pas grand-chose non plus. Tout ce que j’ai retenu c’est, suit ta route petite sœur, soit heureuse et montre leur à nos parents. Après, pour le moment, je me concentre sur nos moments quand elle vient.

— Etrange…

— Hum…ma famille est étrange.

— Tu ne m’as jamais dis ce que font tes parents. Car pour avoir acheté un super château, le seul à des kilomètres alentours, il fallait avoir des pièces sous le parquet comme dis souvent ma mère !

— Tu m’as déjà posé la question et figure-toi que j’ai réussi enfin à interroger ma grand-mère sur leurs métiers et autres secrets, trois jours avant.

— Pourquoi ? Tes parents ont perdu leurs langues ?

— Te moques pas ! Ils me racontent juste comme ma sœur, que leurs domaines comme ils aiment bien dire, sont trop compliqué à expliquer pour une gamine comme moi.

— Et donc ? Qu’a dit ta vielle branche ?

Elle l’a surnomme ainsi depuis le CP. Le peu de fois que j’étais chez elle, j’adorais les histoires inventés pour nous faire peur ou pleurer de rire. Une vielle dame dans son monde, ancienne grande couturière des présidents, qui n’a pas sa langue dans sa poche et qui était pourtant avec sa canne en forme de canard, d’une douceur qui me fait regretter le peu de temps passé avec mon dernier-grand père paternel, décédé, il y a six ans.

— Je n’aurais pas le temps de tout dire, c’est bientôt l’heure de…de quoi déjà ?

Je sors notre planning tandis qu’elle regarde les garçons. Assises par terre depuis notre première récré sous le préau, je commence a avoir mal aux fesses.

— Français avec Madame Hivin et Histoire-Géo avec Monsieur Hyppolin.

— Mouai, on verra bien si je suis meilleure à ses matières là cette année. Toi, tu es plutôt forte en Français non ?

— Hum…si tu le dis. En tout cas, tu noie le poisson là ! On va bientôt aller en cours et tu m’as promis de me dire !

Son sourire me fais un peu peur et j’ai compris qu’elle s’amuse. Elle me pousse du coude et je ris avec elle.

— Tu me fais marcher !

— Non courir !

— Haha, très drôle !

— Merci ! Sinon, pour revenir à mes parents, ma mère est décoratrice d’intérieur et mon père architecte.

— Bé alors ? Je ne comprends pas ce qu’il y a de compliquer…

— J’en sais rien….

— Et ils ont donc acheter le château ?

— Héritage de ma mère, ma grand-mère l’a léguée au mariage de mes parents. Cela fait au moins deux cents ans qu’on habite.

— Ah oui ! Classe !

— Si tu le dis…on y va ?

— Pas le choix. Mais salle B12, j’en ai aucune idée d’où sais. On va prendre le plan.

— Oui, sinon on suit Nina et Quentin ?

— Je les vois pas.

— Ne panique pas, ils sont aussi perdu mais ils sont là-bas.

On se dépêche de les trouver pour chercher ensemble la salle et heureusement quelques grands nous aident. Pendant le premier cours de présentation, je repense à ce qu’elle m’a confier.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire La passeuse d'histoires ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0