Secrets

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— Tu m’emmène où ?

— Suis-moi. Et pas de bruit !

— Tu me fais peur !

— Chut !

Pour fêter la rentrée, sa famille m’a invitée à dormir chez eux pour le deuxième week-end. Et pour cette première longue soirée entre filles, Fanny me réserve sans doute quelque chose de grandiose.

Il est deux heure du matin, on est en chausson sur le tapis du premier couloir et on descend vers la cave. Je ne suis jamais y aller et le bruit de la porte nous fait paniquer.

— Pourquoi la cave ? Il fait froid Fanny !

— Tu arrêtes d’être peureuse ! On ne reste pas longtemps ! Promis !

— Désoler c’est que j’aime pas le noir et les souris, j’en ai peur !

— Fait moi confiance !

Elle allume et on descend en colimaçon pendant quelques instants. En bas, dans la pénombre, je la cogne car elle s’arrête pour prendre sur étagère poussiéreuse, une lampe torche.

— Prête ?

— Arrête de m’aveugler !

— Pardon.

Rire permet de me faire penser à autre chose et j’ai hâte de découvrir les secrets du château.

— Alors suit ton guide ! Et attention aux fantômes !

— Tu y crois toi ?

— Oui, pas toi ?

— Je préfère en voir un pour avoir une idée.

Sur le chemin, elle m’explique que là où est, c’est le bazar comme le nomme sa famille. Des étagères d’outils, ampoules, piles ou autres. Derrière la porte, une grande salle ovale, appeler la cave. Tout simplement parce qu’elle contient du vin.

— Wouah ! Il en a combien ?

— D’après Philippe, au moins deux cents.

— Philippe ?

— Mon domestique…je n’aime dire...

— Tu le sais qu’il ne faut faire attention. Montre-moi plutôt les secrets !

— Oui.

— Et j’ai froid, la couette me manque !

— Moi aussi. On n’en aura pas pour longtemps, promis.

Elle tourne à gauche pour suivre un long couloir sans qu’elle me montre les murs. Toujours aussi sportive alors que moi, je suis plus l’hippopotame. En fait j’aime bien le sport mais pas la course contrairement à elle.

— Pourquoi tu t’arrêtes ?

— On va continuer à descendre pendant cinq minutes.

— Et après faut remonter !

— Logique !

— Oui mais si c’est physique ton aventure ? Comment c’est fait en bas ?

— Je n’ai pas tout explorer ! Même mes parents !

— Et ta grand-mère ?

— Elle m’a raconté quelque chose sans jamais y revenir et pendant les vacances, je l’ai justement trouvé ! Et oui, c’est physique mais si excitant ! Tu ne trouves pas ?

— Si tu le dis…je préfère l’aventure dans la lumière et la chaleur moi !

— Quand on sera adulte, je te promet de le faire !

— Pourquoi pas avant ? Et tu m’aveugles encore !

— Pardon mais si c’est drôle !

— Bon, bref, je me gèle ! Je ne suis pas du vin !

— Oui, on y va.

Je la pousse faussement agacée et les marches sont un peu glissante. C’est épuisé que je reprends mon souffle dans un antre qui peut me faire penser à la maison d’un dragon. On aurait dû penser à un pull !

Fanny éclaire rapidement le lieu avant de se décider ou de se rappeler de partir cette fois à droite puis à gauche avant de donner…

— Une ancienne prison ?! Tu es sérieuse ? C’est ça ton secret ?

— Pas que !

— Tes parents sont sûrement au courant !

— En fait, j’en sais rien ! Mais, ce n’est pas ces deux vieilles cages que je veux te montrer.

— Ok….

Elle continue à s’avancer et ma peur revient. Des drôles de bruit, l’humidité, l’odeur renfermer, le lit me manque….

— C’est loin ton truc ?

— Non.

— Il y a des chauves-souris ?

— Sans doute. Tiens c’est là !

— Un mur ! Bé tu en as d’autres des surprises comme ça ?!

— Tu vas être étonnée !

— J’attends de voir ton tour de magie.

Je me réchauffe comme je peux en l’admirant. Elle appuie fort une pierre puis une autre pour que le mur se transforme en une porte. Je l’aide à pousser pour mieux ouvrir et l’intérieur dépasse tout les livres de contes.

— Un trésor ! Des tableaux ! Mais ! Mais ! Comment c’est possible tout ça ?

— Faut questionner la branche.

— Demain on la cuisine ta vieille branche !

— Calme toi Lisa !

Elle me repousse légèrement rieuse après l’avoir secouer par son haut. Je m’agite dans tout les sens en regardant, touchant des pièces, des assiettes, des peintures de roi sans doute…Je m’arrête en apnée devant mon amie avant de lâcher :

— Il serait temps qu’on sache l’histoire de ta famille ! Et pourquoi, ta mamie t’a raconté ça ?!

— Elle m’a dit qu’elle avait confiance en nous et qu’un jour, ça sera à moi.

— Pas à tes parents ?

— Oui car ils ont feront de l’argent…

— Bon…et ça dors depuis combien d’années ces trucs ?

— Bien avant la naissance de ma grand-mère.

— J’aimerais savoir qui était ces gens sur les tableaux et les pièces doivent valoir très cher !

— Elle nous dévoilera tout crois moi ! On remonte ?

— J’aimerais fouiller !

— Tu n’as plus froid ? Je pensais que tu voulais remonter !

— Te moques pas ! Oui j’ai froid mais ici, enfin, même les grands châteaux, ils y a rarement ou plus de trésor !

— Je suis d’accord. On reviendra une autre nuit ! Maintenant, on remonte avant qu’on se fasse prendre !

— Oui, tu as bien raison. Et rappel-moi au petit-déjeuner, que je n’ai pas rêver.

— Je te le promet.

Cette fois, c’est elle qui me force à sortir encore amusée. Qu’est-ce qu’elle me cache encore ? Moi, je n’ai rien de comparable ! Une fois au chaud dans son grand lit, je met du temps à me rendormir.

J’ai hâte d’écouter vieille branche dans le parc ou dans le salon. Entendre ses paroles imaginées, me fait plonger dans le sommeil. Je me vois reine avec Damien, mon roi. Fanny en princesse et Léo, chevalier…

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