Peter,

Je continue de l’embrasser à chaque feux rouges. Ma main est sur sa cuisse, et je sens ses cheveux me chatouiller l’épaule. Ma vie devient un film, elle est belle, elle est intelligente, elle est douce. Je sens qu’elle cache derrière ses sourires et son insouciance, beaucoup de maturité que la vie l’a obligé à arborer. Je me tiens à ses côtés. Je ne pensais pas que notre relation évoluerait dans ce sens. Je l'esperais, mais elle est tellement fragile concernant l'amour, tel un somnanbule au bord du vide qu'il ne faut surtout pas reveiller, surtout pas effrayer, mais éloigner du vide.

La mer et le soleil couchant nous tienne compagnie. Le ciel se teinte d’une rose électrique.

Elle fuyait l’amour comme la peste. Peut-être qu’elle le fuit encore ? Peut-être que ce soir, elle cherche juste à masquer quelque chose ? Il est toujours plus facile de donner son corps que son coeur. Pourtant il est déjà à moi, je l’ai appris, en retenant chaque note, en y remarquant chaque changement.

Elle est cette échelle que tout le monde devrait avoir. Près d’elle on veut devenir meilleur, on veut la rendre fière. C’est un bonheur de l’avoir dans nos vies.

Elle rigole en regardant la mer. L’alcool rend tout plus simple, je sais qu’elle a noyé dans son verre ces souvenirs du passé. L’appel de sa meilleure amie n’est pas anodin. Elle l’aime plus que tout, je le sais. Simplement, la vie a testé si fort leur amitié, que Lilly ne sait plus comment se placer. Elle pensait qu’elles seraient inséparables, quoi qu’il advienne. La vie lui a prouvé encore une fois que son coeur était bien trop faible face à l’amour. Je comprends pour ce soir, elle cherche à échapper à ses sentiments. Il était une époque où elle pensait qu’il fallait ressentir coûte que coûte, car cela signifiait être vivant. Aujourd’hui, il l’a rapproche juste un peu plus de la mort.

J’adore voir son regard se perdre face à la mer. Parfois j’aimerais être dans sa tête et savoir ce qu’elle ressent en l’admirant, j’aimerais savoir où ses idées se perdre.

Sa peau est brûlante, je crois que je m’y ferais jamais. Quand je dors avec elle, je pourrais dormir nu, en haut d’une montagne pour avoir une chaleur corporelle normale. Alors qu’elle, elle s’enroule dans la couette et ne peut dormir que si un poids assez important l’entoure.

Je le sais, de part les bouquins de mon père, que c’est un signe de besoin de protection. Alors même si je risque de mourir de chaud, chaque nuit où elle accepte de s’endormir près de moi, je l’entoure de mes bras.

Il faut du self contrôle pour se tenir aussi proche d’elle et de ne pas la toucher. Je la désire depuis l’instant où je l’ai croisé devant cette liste de noms. 3000 noms, et c’est le sien que je souhaitais connaitre.

Elle glisse ses doigts entre les miens, et fait remonter ma main vers le haut de sa cuisse. Plus que deux virages sur la Corniche J.F Kennedy et nous arrivons chez moi. Le temps est interminable. Je veux sentir la chaleur de sa peau.

• Pete ?
• Lil ?

Je tourne la tête et croise son regard. Il exprime ce que le silence ne peut pas taire.

Sa main est dans ses cheveux, et elle tourne la tête vers l’entrée de chez moi.

Mes amis sont tous là, des bières à la main.

Merde.