Chapitre 2 – Jay

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1 an plus tard.

Allongé sur le lit de mon pote, je vise et lance le ballon au panier de basket accroché à la porte de sa chambre. Bien entendu, je marque. Pixel, le chien de la famille, un teckel, me rapporte le ballon, le poussant du museau. Ce foutu cleb, il ne peut pas me lâcher et me suit à la trace dès qu'il me voit. Au moins là, il me sert à quelque chose.

- Alors pour de bon, elle se casse, ta sœur.

Q lève les yeux de sa feuille. Je sais qu'il est triste qu'Éva parte. Cette famille est soudée. Même s’il passe son temps à la faire enrager, il l’adore. Me concernant, c’est assez compliqué. Il y a toujours celle que j'adore appeler mouton dans les parages, et elle fait partie de mon quotidien. C'est pas comme ma soeur, ni comme ma copine, mais putain, je tiens carrément à elle et la voir partir m'emmerde progidieusement. C’est clair que je n'ai pas envie qu'elle parte même si je sais que c'est mieux pour elle. Éva a eu son diplôme avec la meilleure mention, elle va aller dans une université les plus côtés du pays. Elle le mérite. Ce qui me tord le ventre est qu'elle va emménager avec son Bastien. Ce mec je ne le sens pas, il est beaucoup trop parfait avec sa tête de con, toujours réponse à tout. Eva, elle a toujours été avec nous, quand on s'entraine, elle n'est jamais loin. Même si elle passe son temps à nous insulter et à nous chambrer, c'est notre mascotte à Q et à moi. Elle nous apporte des boissons fraiches et des serviettes quand on s'entraine jusqu'à épuisement à l'arrière de leur jardin. Elle nous aide à reviser à la veille de nos partiels les plus importants. Elle est toujours sur les bancs pour nos matchs. Et là, elle ne sera plus là. Elle sera avec cette tête de gland.

Ouai... ça me fait chier.

Je soupire et lance une nouvelle fois le ballon au panier.

- Elle va vraiment partir ? Ça va faire bizarre. C'était chouette les moments qu'on passait ensemble.

Q pose son crayon et soupire en se tournant vers moi.

- Elle ne part pas pour toujours et elle ne sera pas seule là-bas. Il y aura Bastien, et Marion a promis de passer la voir régulièrement, elles ne seront pas loin.

- Ok pour Marion, c'est une super fille, mais le boulet qui lui sert de mec, c'est un tocard. Je ne sais même pas ce qu'elle lui trouve, dis-je en renvoyant le ballon au panier et faisant touche.

- Arrête, on dirait presque un grand frère trop protecteur.

Q tourne sa chaise vers moi.

- Ma sœur adore ce genre de gars, plus t'es intello et coincé, plus elle te kiffe. Un mec dans ton genre ou le mien n'aurait aucune chance avec elle.

- Hé ! T'as qu'à dire que je suis qu'un crétin !

Q me lance un regard entendu. Le genre " je sais très bien ce que tu penses". Oui, je trouve Éva canon, et intelligente. Elle a un sens de l'humour, elle n'a pas peur de dire ce qu'elle pense, mais entre elle et moi, ça toujours été super tendu. Niveau sexuel, Eva a été rayé de mon radar à meuf. mouton est comme ma sœur, sauf que c’est pas ma sœur… des fois, c’est vraiment le chaos dans ma tête ! Entre le sport, les études et les filles, j'ai pas vraiment le temps de me poser. Et depuis que ma bite a atteint une taille respectable, je l'ai mis au service de la gente féminine, et c'est pas elles qui s'en plaignent. Mets-toi un maillot de sport sur le dos, tapes dans un ballon et elles deviennent toutes gagas.

Toutes, sauf Éva.

Q m'envoie le ballon de basket en pleine tête pour me tirer de ma rêverie. Il me regarde avec un sourire qui en dit long.

- Tu sais quoi ? On va quand même aller à sa fête ce soir.

- Tu ne devais pas réviser ? et je te rappelle qu'on n'a pas été invité.

- On s'en fout des révisions et depuis quand on attend une invitation pour débarquer ? me rétorque mon meilleur ami.

De l'alcool, de la musique et des filles.... comment résister ?

***

Q a trouvé des gars de dernière année pour nous emmener. C'est ça de jouer dans l'équipe de basket-ball et que c'est le sport national. On est des quasi-stars dans cette ville. La fête bat son plein, des lumières multicolores brillent aux fenêtres, et une musique pop rock avec un max de basse résonne à nos oreilles.

On saute la petite barrière blanche et monte les escaliers squattés par quelques buveurs de bière. La baraque est vachement bien insonorisée, car la déferlante de son est assourdissante quand on ouvre la porte.

Q me balance un coup de coude et je regarde mon pote qui me désigne d'un geste du menton la table du salon où se trouve Éva. Mouton se trémousse à la vue de tous ses pervers dans mini short, et chantent à tue-tête "Because I'm happy" de Pharell William, tout en remuant son popotin de façon suggestive. Elle fait de grands moulinets avec les bras au rythme de la musique. Son petit cul se déhanche. Jamais je n'aurai pensé Éva capable de danser sur une table en pleine soirée. Je suis tenté de couper la sono juste pour entendre si le playback est réussi.

- Ne me dit pas que ma sœur est bourrée ! me hurle Q pour couvrir le bruit de la musique.

Il est aussi étonné que moi. A part une ou deux bières, Éva a toujours été raisonnable question alcool. La fin de l'année scolaire, sa réussite au diplôme, Mouton a décidé de lâcher la pression. La musique change est une reprise de "Voulez-vous coucher avec moi" résonne.

Mais quel connard a décidé de mettre ce morceau !

Éva s'adapte tout de suite au nouveau morceau pour le plus grand plaisir des mecs de la salle qui la lorgnent sans vergogne. Je vais dégommer ces têtes de fion ! Q est déjà parti et prend les jambes de sa sœur pour la faire basculer sur son épaule. Un connard lorgne sur le cul d'Éva, mon pote lui balance une droite directe. Depuis notre entrée en ligue nationale de basketball, nos entraînements sont plus intensifs. Q et moi avons bien pris une dizaine de centimètres et de kilos de muscles. Q n'a aucun mal à porter Éva, elle ne doit pas peser plus de cinquante kilos. Eva glousse comme une dinde, même la tête à l'envers. Je crois qu'elle est vraiment bourrée,

Un gars me saisit le bras. Il est lui aussi défoncé et me prend pour un de ses potes.

- Elle est chaude comme la braise, elle va dérouiller grave ce soir, ajoute-t-il avec un rire gras.

Q se fige net et se retourne vers l'intéressé, le regard qui dit « tu es mort, mec ». Mon meilleur ami serait capable de lui mettre une raclée avec sa sœur à travers son épaule.

- Je m’occupe de ce petit con.

Je crois l'avoir vu trainer une ou deux fois avec les copains d'Éva. Il a deux ans de plus que moi, mais j'ai bien une tête de plus que lui, et je suis beaucoup plus baraqué. Il le remarque aussi, car il baisse aussitôt les yeux.

- C'est de sa sœur dont tu parles, connard. Tu poses une nouvelle fois les yeux sur elle. On te crève les orbites, compris ?

Il se contente de hocher la tête. Je le prend au cou et plante mes yeux dans les siens.

- J’ai rien entendu. T'arrives plus à parler crétin ?

- j'ai.. j’ai dit que j'avais compris, bégaie-t-il.

Son ton ne m'a pas convaincu, mais j'ai pas envie de provoquer une bagarre chez la meilleure amie d'Éva. Marion est une chouette fille. Je le lache et il détale comme s'il avait un démon à ses trousses.

Q traverse le séjour pour arriver dans la cuisine. Marion accourt vers nous.

- J'allais t'appeler, dit-elle à Q, elle ne tient pas l'alcool et dès le deuxième shooter, elle était déjà bourrée. Et comme l'alcool appelle l'alcool...

- T'aurai dû m'appeler de suite, remarque-t-il sèchement.

Marion ne bronche pas. Ils s'affrontent tous les deux du regard. Ça a toujours été assez bizarre entre ces deux-là, un mixte de tension sexuelle et de je vais te crever. Q finit par baisser les yeux sur sa sœur, complètement hilare. Les joues gonflées, elle sort un bout de langue rose et souffle, faisant un bruit de pet monstrueux.

Je rêve... mais ça valait le coup de voir Eva a cinq ans d'âge mental.

- T'as fait un prout ! ricane-t-elle à son frère en le pointant du doigt.

5 ans… vraiment pas plus…

On lève tous les trois les yeux au ciel, mais on s'abstient de commentaires.

- Tu peux lui faire du café, bien noir, demande-t-il à Marion d'une voix plus douce. Et toi Jay, va chercher son copain, j'ai deux mots à dire à Bastien ! Si je trouve cette tronche de cul, ça risque d'être sanglant... pourquoi il a laissé Éva se mettre dans cet état !

La rage gronde dans sa voix.

Marion s'affaire dans la cuisine. Éva et dans les bras de son frère, elle est hyper sexy mais c'est surtout son décollé. Je ne peux pas m'empêcher de reluquer sur ses seins. Deux globes parfaits, voluptueux. Je vois ses tétons pointer sous le tissu. Elle ne porte pas de soutien-gorge. J'en suis sûr, mais n'irai pas vérifier. J'aurai été son mec, jamais je ne l'aurais laisser sortir comme ça. Ses cheveux sont complètement ébouriffés, une bretelle de son débardeur est tombée de son épaule, son maquillage à couler.

Malgré ça, je la trouve grave sexy et torride. Mon entrejambe se met au garde à vous. Putain, c'est Eva ! Il faut que je me casse et j’ai la tête de con à retrouver. Le bar, peut-être ? Je reviens au salon et me prends un verre à la tireuse tout en sondant la piste de danse déchaînée. La pièce est bondée, mais quand je suis motivé j’arrive toujours à mes fins. Ce connard ne m’échappera pas. Une rousse aux formes magnifiques colle son cul contre ma taille et roule des hanches au rythme de la musique.

J'ai pas le temps ma belle ...

Je vide mon verre pour avoir les mains libres. Je ne résiste quand même pas à la tentation de les glisser sur sa taille. Elle me sourit et remonte mes paumes sur ses seins. Wouah ma belle ! 95D ? Tête de gland peut bien attendre quelques minutes... Je me baisse vers ma jolie rouquine pour la coller un peu plus contre moi, sa réaction est immédiate. Elle se retourne me gratifiant d'un sourire ravageur. La main sur ma nuque, elle m'attire à elle et pose ses lèvres rose bonbon sur les miennes, puis devient plus audacieuse avec sa langue. Bordel de merde ! Je n'étais pas venu pour ça, mais que c’est bon !

Elle m'entraîne dehors. Ouais, c'est clair !On a vraiment besoin de prendre l'air, histoire de faire baisser la température. Plaquée contre le mur, elle commence à défaire la boucle de ma ceinture, et glisse ses doigts dans mon boxer. Merde, je ne peux pas faire ça derrière la baraque de Marion, même si j’en ai une putain d’envie, et je dois retrouver l’autre con. Je gemis alors qu'elle commence à me branler. J’ai toujours su que ce mec allait me faire chier. Je rassemble le reste de mes neurones et dans un soupir, je repousse rapidement la main ma rouquine pour remonter ma braquette avant de changer d'avis.

- Ecoute bébé, on devrait remettre ça. T'es hyper bandante, mais j'ai un pote qui a besoin de moi.

Je ponctue ma phrase d'un petit sourire dont j'ai le secret. Aucune fille ne sait résister au smile-Jay.

- Tu refuses ça ! dit-elle en pointant son index sur ses seins. Pour un pote ?

Sur ce coup-là, elle n’a pas tort. Ses seins sont incroyables. Mais Q et Eva c’est comme ma seconde famille, alors le 95D attendront.

Je secoue la tête, l’air navré.

- En tout cas... eux ! Ils s'amusent plus que nous, me dit-elle en me désignant du doigt un bosquet d'où sortent des gémissements très expressifs.

- Ton tour viendra ma belle, dis-je en traçant le contour de son visage pour terminer sur ses lèvres rouges et pulpeuses.

- Ouais, mais pas avec toi, mec !

Elle se retourne comme une furie et claque les talons vers le salon.

- Un vrai mec ne le lâche pas ses potes, meuf ! je lui crie du jardin. Tu devrais comprendre ça !

Mon pote qui n'est d'autre qu'Éva et qui doit être surement la tête dans les chiottes. Mais non ! Elle titube vers moi, soutenu par Q. Il a l’air épuisé. Il était au rattrapage pour ses derniers partiels et a dû bosser comme un dingue pour rattraper ses notes, tout en continuant son entrainement de basket. Avec ça, il s’occupe de sa sœur ce soir au lieu de décompresser. Mouton a un haut le coeur, la main posée sur sa poitrine comme si ça pouvait retenir dans son estomac la quantité d’alcool qu’elle a ingurgité. Q a horreur de ça, depuis toujours la gerbe lui donne la gerbe...

- Mec, tu peux t’occuper d’elle ? Je vais chercher un autre café.

Éva se laisse tomber sur moi et s'accroche à mes avant-bras. Même dans cet état pitoyable, son odeur sucrée me monte aux narines et malgré moi, je me baisse pour humer l'odeur de sa peau. Putain ! qu'elle sent bon ! Elle est le genre de fille qui a la classe même dans les pires situations. Le nez dans son cou je l'entends marmonner des trucs incompréhensibles, avec la musique qui bat son plein, les conversations des uns et des autres, ses syllabes se perdent dans le bruit ambiant.

- Quoi ? je lui demande.

- Je vais vomir Jay ! me lance-t-elle une main sur la bouche.

- Sans blague ! C’est pas vraiment une brake in News.

Bordel ! je n'ai aucune idée d'où se trouvent les chiottes dans cette baraque. Je la traine vers un coin du jardin. À peine posée par terre, Éva rend la moitié de ce qu'elle a ingurgité. Je lui tiens la taille d'une main et maintiens ses cheveux de l'autre, son corps et prise de soubresauts alors qu'elle déverse tout l'alcool que contient son estomac. Elle finit par se redresser à bout de souffle, le regard honteux.

- Jay, je suis désolée que tu me voies comme ça. Je te jure que ça ne me ressemble pas.

Je sais ma belle, je te connais mieux que tu ne le penses...

- C'était ta soirée, mouton, t'as lâché la pression, je lui réponds avec un sourire.

Elle me regarde, horrifiée. Je fronce les sourcils. Une main sur la bouche, l'autre sur son ventre. Je comprends qu'elle va vomir de nouveau. Elle se retourne courbée en deux. Ma main droite se pose sur ses hanches, l'autre se glisse dans ses cheveux, même si ce n'est pas l'expérience la plus glamour du monde, cela ne me dérange pas de faire ça pour elle. Mais Éva se débat, et repousse mes mains.

- Laisse-moi Jay !

Avant que je n'aie le temps de la retenir, elle se précipite de l'autre côté du bosquet, là où deux personnes étaient en pleine action il y a à peine quelques minutes. Je croise les doigts pour qu'ils aient fini leur partie de jambes en l'air et qu'ils se soient barrés. J'entends le haut-le-coeur d'Éva et ce qui doit s'en suivre, accompagné d'un hurlement perçant et un juron d'homme.

…et meeeeerde ! elle a vomit sur eux.

En deux enjambées, je me trouve près d'Éva qui tremble comme une feuille, mon regard se pose sur ce qu'elle voit.

… et putain de bordel de merde ! Il ne manquait plus que ça. Il se cachait là, cette tête de gland ! Je sers les poings. Malheureusement, c’est Eva qui l’a trouvé avant moi, et juste pour ça, il va passer un très très mauvais moment.

- Éva, rentre dans la maison.

Elle se relève à tâtons, et titube pour se redresser. Je ne sais pas si c’est sous l’effet de l’alcool ou de ce qu’elle a vu. Ses yeux sombres sont noyés de larmes, ses lèvres tremblent, elle fait tout ce qu'elle peut pour ne pas fondre en larme devant cet abruti. Elle a le cœur brisé.

Je m'approche de Bastien qui a toujours son froc sur les genoux, le sexe ramolli à l’air. La fille qui lui taillait une pipe s'est barrée depuis un moment. Il se laisse glisser contre le mur, le regard suppliant. Ce gars n’est qu’une pauvre merde.

- Je t'en prie, mec...

Ouai… supplie-moi car je vais t’éclater…

Je prends sa tignasse par la main et le force à se lever. Son haleine pue l'alcool.

- Remonte ton froc, connard.

Il se baisse tremblant pour remonter son slibard et son pantalon.

- Depuis quand tu la trompe ? je lui crache à la figure.

- Hein ? non, mec ! c’est la première fois que ça m’arrive. Tu connais les filles, dans ces soirées, elles sont chaudes comme la braise, elles…

- Ferme-la putain !

- Tu sais ce que c'est, gars. Toi aussi t'en baises pas mal, tu..

- Tu me compares à ton comportement de merde !

Je lâche ses cheveux et lève le poing pour lui mettre une droite. La douleur me foudroie la main, mais le sang qui gicle de son arcade me procure une certaine satisfaction. Je suis pas un mec violent, mais là, j'ai envie de frapper sa tête contre ce mur jusqu'à ce qu'il crève. Ce connard se protège le visage de ses bras. Il n'a aucune fierté, même pas de se prendre une raclée comme un homme. Comment Éva a pu sortir avec lui ?

- Je n’ai pas pu résister à Judith. Ça faisait un moment qu’elle me tournait autour et avec Éva, ça n’allait pas vraiment. Elle n'est pas terrible aux pieux, dit-il en écartant légèrement les bras pour me regarder, tu sais elle ne suc..

Je ne lui laisse pas terminer sa phrase. Mon poing s'enfonce une nouvelle fois sur sa tronche, le sang pisse à nouveau et il geint comme une fille. Il me fait pitié.

Les portes-fenêtres de la maison claquent et Q franchit le perron en rugissant comme un animal. Éva est en pleure dans les bras de Marion. Tout le monde s'est attroupé autour de nous pour regarder la bagarre qui se prépare, ou plutôt la mise à mort du crétin qui se trouve à mes pieds. Q brandit son doigt en direction de Bastien.

- TU ES UN HOMME MORT, MEC !

Je ne l'ai rarement vu dans cet état, et en même temps je le comprends.

Le gars en face de moi n'est qu'une loque, pitoyable, mais Q a l'air de s'en foutre totalement. Il s’est jeté sur lui et abat ses poings impitoyablement. Si je ne veux pas que mon meilleur pote finisse en taule et que l'autre tête de gland devienne encore plus demeuré qu'il est, il faut que j'arrête ce carnage.

***

La maison est vide. Éva pleure dans les bras de son amie toutes les deux allongées sur son lit. Un des potes de Bastien l'a ramené chez lui, vu qu'il n'était plus capable d'ouvrir les yeux tellement Q l'a amoché. J'ai reçu un texto de ce pote, Bastien ne portera pas plainte, c'était ma seule crainte. Q est rentré, il doit être enfermé dans sa chambre, il est toujours comme ça quand il est contrarié, il se ferme comme une huitre.

Ça fait des heures qu’Eva pleure, elle sortait avec lui depuis deux ans, depuis combien de temps il la trompait ? Je m'assois au bord du lit et lui touche l'épaule. Elle tourne la tête, ses yeux noyés de larmes me foudroient une nouvelle fois, j'essuie une larme avec mon pouce. Je ferai n'importe quoi pour qu'elle ne pleure plus, n'importe quoi... Éva détourne le regard et enfouit son visage dans le décolleté de sa copine. Mon imagination s'emballe même si je sais que ce n'est clairement pas le moment.

- Tu devrais y aller Jay. Je m'occupe d'elle.

Je hoche la tête, glisse mes doigts dans les cheveux bouclés d'Éva dans une caresse légère.

- Si tu as besoin, je suis là mouton...

Elle ne dit rien, mais je sais qu'elle m'a entendu. Demain, elle part, moi je termine mon année, puis il y aura l’Université, mais surtout le basket. On aura chacun nos vies, on ne se verra plus...

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