Chapitre 12

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Le jour que Mila m’avait promis était venu. Deux jours après mon rendez-vous dans les Brumes de l’Extase, je foulais de nouveau les chaussées de Rain City. Ma destination était cette fois l’Église de Kilhell.

Toujours aussi lugubre et austère, cela n’avait pas changé depuis ma dernière visite. Je retrouvai Sébastian en train de prier devant l’autel. Je claquai la lourde porte, éteignant quelques bougies malgré moi.

Je le vis se redresser et rallumer les bougies devant l’autel avant de se tourner avec un sourire malicieux. En ce lieu consacré, il n’était pas nécessaire de hurler pour se faire comprendre.

– J’ai connu tes entrées plus élégantes que ça, mon fils.

Ah le vieux bougre, il semblait beaucoup moins accablé que la dernière fois. Il avait repris du poil de la bête. Ce ne pouvait être qu’une apparence.

– Désolé, padre. Nous sommes tous un peu à cran.

– Aujourd’hui n’est pas un jour comme les autres.

– Il y a un peu de ça, reconnus-je.

Je ne souhaitais pas en dire plus que ça sur le sujet.

– Hamid et Eric ne sont pas avec toi ? S’enquit le padre.

– Ils arrivent.

D’un geste affectueux de la main, il m’invita à m’installer à mon aise. Je me souvenais de ces souvenirs d’enfance où nous parlions beaucoup avec d’autres orphelins comme moi. Sébastian nous racontait des histoires comme le ferait un père avec ses enfants.

Je m’assis sur un banc et il me rejoignit.

Nous restâmes ainsi sans parler. Ce qui m’étonnait de sa part car il s’était toujours montré prolixe spontanément.

Quelque chose devait lui peser si lourd sur le cœur.

– J’aurais du venir avec vous sur la Route du Pèlerin, me confia-t-il. J’aurais pu empêcher Hamid de commettre…

– Ah, c’est bon, padre. S’il y a quelqu’un dans le lot à blâmer, c’est moi. J’étais à coté et je n’ai pas bougé.

– Comme beaucoup, j’imagine. Peut-être était-ce un mal nécessaire.

– Je n’en suis pas convaincu.

– C’était sans doute la Volonté du Seigneur, David.

Je toussai.

– Tiens, je vais la ressortir souvent, cette excuse-là.

Cette fois, il ria de bon cœur, comme au bon vieux temps. Son expression redevint sérieuse quelques instants.

– Comme je te le disais, David, j’aurais du venir à la Route du Pèlerin vous accompagner. Si je ne l’ai pas fait, c’est parce que j’y suis déjà allé trop souvent.

Il se signa lorsqu’il fixa l’autel un bref instant.

– J’y suis allé la première fois, peu après le début du Déluge. Les gens tentaient de fuir la ville, qui subissait un blocus. Je n’étais qu’un jeune prêtre qui venait d’être juste d’y affecté mais j’avais suivi le cortège pour apporter mon aide à ceux ou celles qui en auraient besoin. La Route du Pèlerin était l’une des routes qui permettaient de quitter Rain City.

– Alors toutes ces voitures que j’ai vues…

Il secoua la tête d’un air triste.

– Tous ces gens fuyaient pendant que le bouclier commençait à être installé pour nous isoler définitivement. Alors l’armée et la police ont installé des barrages pour nous bloquer. Tout le monde commençait à descendre de voiture pour leur parler et les supplier. Je me rappelle les cris de détresse et les insultes qui leur étaient adressés.

Je me souvins des carcasses de voiture et des impacts de balle que j’y avais trouvés. Je frissonnai rien qu’en pensant à ce qui avait du se passer ensuite.

– Ils ont seulement braqué leurs armes sur eux, en leur sommant d’abord de reculer. Mais personne ne l’a fait. Alors ils ont… tiré.

Il se pencha en avant, la paume contre son cœur.

– J’entends leurs hurlements dans les rêves que je fais, David. Je les revois tomber sous les balles autour de moi en essayant de se mettre à l’abri. Je les revois ramper dans la boue et sur la chaussée alors que je me suis réfugié sous une voiture. Il y avait cette mère de famille qui s’est écroulée sous mon nez, son bébé pleurait.

Sébastian prit alors un mouchoir pour éponger quelques larmes. Cet épisode l’avait marqué au fer rouge.

– Dans son agonie, elle m’a supplié de le prendre avec lui et je l’ai fait. J’ai serré ce bébé, ce don de Dieu contre moi. Je l’ai protégé du mieux que je pouvais, de la pluie et des balles. J’ai prié le Seigneur de lui accorder une nouvelle chance de vivre et lui ai recommandé l’âme de sa pauvre génitrice. Les hurlements de tous les autres continuaient jusqu’à ce qu’ils se taisent à jamais. Dans ce tombeau à ciel ouvert, sur cette route, nous n’étions plus que deux rescapés terrés comme des lapins dans leur terrier.

– Et ce bébé, qu’est-il devenu ?

Cette fois, il m’accorda un sourire paternel.

– Je l’ai gardé avec moi, je l’ai vu grandir, devenir un homme et aujourd’hui il se tient à mes cotés pour partager cette histoire.

Il ne cessa pas de me fixer avec tendresse.

– Bordel, padre. Tu as vraiment une façon à toi de raconter mes origines. Et dire que tu m’avais fait croire que tu m’avais trouvé dans une rue du Narrows.

– Je regrette d’avoir trop tardé à te révéler la vérité.

Tout à coup, j’oubliais ce que je faisais ici. Quelle était ma mission. J’oubliais que j’étais dans ce lieu de prière pour buter le Duc et le Conseiller.

– Tu sais donc qui étaient mes parents ?

– Je n’ai pas vu ton père, David. Seulement ta mère, dont je n’ai jamais rien su. Elle m’a tendu une broche avec tes noms, que j’ai perdue lorsque je me suis enfui de cet enfer avec toi dans mes bras.

– Tu te rappelles comment elle était habillée, si elle était riche ?

– Elle était vêtue pauvrement, presque comme une sans abri. La broche qu’elle m’avait donné était par contre luxueuse. Ton père devait être quelqu’un d’important.

– C’est toi que je considère comme un vrai père, padre. Ma mère ne t’a rien dit d’autre, sinon ?

– Elle m’a fait jurer de veiller sur toi, de te protéger.

Je devais reconnaître qu’il avait accompli son serment. Il m’avait élevé comme son propre fils et j’étais devenu ce que j’étais devenu… ou peut-être ce que j’étais censé devenir. Je n’oublierai jamais ce qu’il a fait pour moi.

– Tous ces gens qui sont morts ce jour-là, alors que j’ai survécu, me lamentai-je.

– Dieu l’a voulu, David. Peut-être étions-nous destinés à survivre seuls à ça. Toujours est-il que tous ces malheureux ne méritaient pas de moisir sous cette pluie. Quelqu’un devait assurer le salut de leurs âmes égarées.

– Tu es donc revenu plus tard sur la Route du Pèlerin.

– Oui, pour tous les enterrer les uns après les autres. C’était le moins que je puisse faire pour eux. J’ai accordé cette faveur à ta mère. J’y revenais tous les jours jusqu’à ce que mon travail soit terminé. J’étais devenu le pèlerin qui assurait le repos paisible des défunts.

– D’où le nom de Route du Pèlerin.

– Exact, mon fils.

– Il devait y avoir pas mal de cadavres.

– Il y en avait à perte de vues, reconnut-il.

Cette partie de la Fange était devenu un cimetière gluant, plus peuplé depuis notre échec récent. Ce n’était plus seulement des pauvres gens qui y étaient enterrés, mais la plupart de nos espoirs. Tuer le Duc et le Conseiller ressemblait bien plus à un acte désespéré que sensé. Je ne voyais pas quel bénéfice nous pourrions en tirer.

Dieu seul le savait.

La lourde porte en bois claqua de nouveau, laissant entrer deux nouveaux venus qui étaient attendus impatiemment. Hamid et Eric.

– Bienvenue dans la maison du Seigneur, leur souhaita Sébastian.

– Ouais, merci. Bon, si on passait aux choses sérieuses ? Répliqua Hamid.

Eric gardait le silence mais je surpris la fièvre luire dans son regard. Il était excité de participer à quelque chose d’important, il ne ferait pas de figuration. Sans doute espérait-il que Esa soit fière de lui.

Je devrais veiller à ce qu’il n’y passe pas, qu’il ne prenne pas de risques inutiles.

– On va assurer, David ! S’exclama-t-il à mon encontre. Comme au Hachoir, hein ?

– Ne tombons pas dans la facilité, ajoutai-je.

– Rabat-joie.

– Non, juste prévoyant.

– Sébastian, où sont les armes ? Interrogea subitement Hamid, dont la mine était encore plus sévère que d’habitude.

Le padre passa derrière l’autel, se pencha un bref instant puis revint avec un sac qu’il déposa au premier rang, sur un banc. Nous regroupâmes pour écarter les lanières qui le ficelaient et Eric fut le premier à plonger la main à l’intérieur.

Il ressortit une mitrailleuse légère et jongla avec comme s’il s’agissait d’un cadeau de Noël.

– Ouah, j’ai toujours rêvé de manier un de ces engins !

– Eh fais gaffe avec ça ! Le réprimanda Hamid, qui vérifiait l’état de l’arme de poing qu’il empoignait.

Pour ma part, je tirai à moi une grenade explosive, prenant garde à ne pas retirer la goupille par accident.

– Je ne sais pas si on aura besoin de ça, fis-je observer.

Mon commentaire s’adressait au padre dont l’attention se tournait maintenant vers l’entrée. Comme s’il attendait encore quelqu’un.

– Eh, padre ?

– Hum oui, deux précautions valent mieux qu’une.

Quelque chose sonnait maintenant faux dans ces paroles, il semblait avoir l’esprit ailleurs. Sans doute que la perspective de rencontrer le Duc le perturbait.

– Ça va aller, Sébastian ?

– Le Seigneur a toujours guidé mes actes, David.

Ça, j’ignorais comment je devais l’interpréter.

– Ce n’est pas le moment d’étaler ses états d’âme, lui asséna Hamid. On a du boulot, quand le Duc et le Conseiller doivent-ils se pointer ?

Sébastian l’ignora pendant un moment.

– Je suis désolé mais ils ne viendront pas.

Nous échangeâmes tous les trois un regard atterré.

– C’est quoi ces putain de conneries ? Rugit Hamid.

Sébastian ne réagit qu’en nous menaçant avec un flingue, nous prenant au dépourvu. Il nous prévint fermement :

– Ne faites rien que vous pourriez regretter ensuite.

Alors que Eric se demandait visiblement en me jetant un regard, s’il n’avait pas perdu la boule, Hamid percuta instantanément.

– Tu nous as vendus ! C’était donc toi !

Il se jeta sur le padre, espérant le désarmer mais ce fut stupide de sa part. Une détonation claqua, l’écho fut amplifié à l’intérieur de l’église. Hamid vacilla comme un gars ivre avant de s’adosser à l’autel et de s’affaler sur le sol.

Sa main plaquée contre l’abdomen rougissait de plus en plus avant que Eric ne se précipita pour l’aider. Je fus trop choqué par ce qui venait d’arriver pour réagir.

– Ton arme, David. Et ne joue pas au plus malin, mon fils.

Je pris mon pistolet par la crosse et le laissai rebondir sur les dalles cassées. Je considérai l’état d’Hamid et je savais qu’il n’y avait rien à faire pour l’aider. Sa blessure était le genre de saloperie dont personne ne réchappait.

– Depuis quand trahis-tu les Éclairés, Sébastian ? Lui demandai-je d’une voix assourdie par la colère.

La tristesse le faisait de nouveau vieillir.

– Depuis que j’ai perdu la foi, David. Depuis que j’ai compris que Rain City ne pouvait pas être sauvée.

J’étais effondré de devoir soutenir le regard de celui que j’avais considéré toujours comme un véritable père.

– Tu te rends compte que beaucoup de gens sont morts à cause de toi ? Lui rappelai-je. Parce que tu as perdu la foi ?

Je me sentais trembler d’indignation.

– Je regrette tout ce qui a pu leur arriver par ma faute, David. Je n’arrête pas d’y penser à chaque instant de quiétude que Dieu m’accorde. La seule raison qui m’a permis de ne pas craquer complètement, la seule raison qui m’ait poussé à trahir… c’est toi.

– Quoi ? M’écriai-je.

– J’ai promis à ta mère dans ses derniers instants qu’il ne t’arriverait rien. Je l’ai juré devant Dieu et c’est ce serment qui m’a permis de m’accrocher. Le monde pouvait s’effondrer autour de moi, la ville entière pouvait se déchirer dans des flots de sang, se noyer dans ce Déluge incessant. Nous pouvions subir tous les châtiments divins tant que je pouvais tenir ce serment.

Il me fallut quelques secondes pour me remettre de cet aveu.

– Cela ne valait peut-être pas le coup.

– Pour assurer mon salut et le tien, David, j’ai passé un pacte avec le diable. J’ai passé un pacte avec le Duc, il y a des années de cela. C’est grâce à cela que tu as pu intégrer l’académie de police, être diplômé. Je t’ai sauvé quand tu as commencé à te rapprocher trop près du Duc lui-même dans l’une de tes dernières enquêtes officielles. Je l’ai persuadé de ne pas te faire disparaître même si cela n’a pas empêché ton limogeage.

– Et à quoi t’es-tu rabaissé en échange, toi l’humble serviteur de Dieu ? Éructa Hamid qui se vidait de son sang lentement.

Le padre qui me tenait toujours en joue, lui jeta un regard plein de morgue.

– J’ai livré des informations, je lui ai permis d’abattre tous ceux qui étaient trop dangereux pour lui. Je l’ai aidé à prendre le pouvoir sur cette ville. J’ai envoyé des Éclairés à leur perte en lui donnant les lieux où ils tendaient certaines embuscades.

Cette fois, des larmes coulaient sur ses joues ridées. Il pensait avoir fait ce qui était juste. Pas moi, cela n’excusait rien à ce qu’il avait fait.

– Quelqu’un n’a pas remarqué ton double jeu ? Lançai-je à propos.

– Si, une personne. Il s’appelait Enak. J’ai détourné tous les soupçons de trahison que Hamid nourrissait, sur lui.

Hamid lâcha un grognement.

– Bordel, t’es le pire fils de… que je connaisse !

– Pour cette mort, nous partageons les torts, se défendit-il. Je te rappelle que c’est toi, Hamid, qui a pressé la détente sans lui avoir laissé la moindre chance de se défendre. Comme pour ces quatre malheureux sur la Route du Pèlerin.

Si Hamid n’était pas aussi amoché, il se serait dressé devant cette remarque odieuse et lui aurait craché au visage. Il se contenta seulement de cracher son propre sang dans ce lieu consacré à Dieu. Je ne me doutais pas que Sébastian s’abaisserait à une telle lâcheté.

– Alors quelle est la suite, maintenant ? Fulminai-je.

– Tu vas rencontrer le Duc, m’annonça-t-il.

– Et pour les autres Éclairés ?

Il hocha la tête en signe de lassitude et l’angoisse m’étreignit tout à coup. Mila… qu’allait-il lui arriver ?

– Leur sort est entre les mains du Seigneur, David. Je suis désolé.

Mon sang se glaça à la perspective de tout perdre.

– Qu’est-ce que ça veut dire ? s’exclama Eric. Que va devenir Esa ?

Son regard devenait affolé et il me fixait comme si je pouvais y faire quoi que ce soit. Mais tenu en joue par le padre, j’étais impuissant.

– Il n’y a plus qu’à espérer qu’ils l’épargneront, souhaita Sébastian. La seule chose à faire est de prier le Seigneur.

– Ouais, comme c’est pratique. Pas besoin de se prendre la tête, hein Sébastian ? Ironisai-je avec hargne.

– Les Éclairés ne sont qu’un des symptômes du mal qui s’est abattu sur notre ville, comme tous ces malheureux qui ont consommé de la Vipère Jaune. L’espoir et les illusions ne pourront pas sauver cette ville. Tu es le mieux placé pour le savoir, David. Tu devrais le comprendre.

– Toutes ces foutaises sur la foi qu’il ne faut pas perdre, toute cette morale que tu as voulu m’inculper, c’était du flan, n’est-ce pas ? Tu as toujours été ce qui se rapprochait le plus pour moi d’un père, tu as été un exemple. Maintenant, j’ai compris que tu étais le plus grand mensonge de Rain City.

– David, je t’ai toujours considéré comme un fils. Et ce ne changera pas.

Les portes du domaine de Dieu s’ouvrèrent brutalement et les pleurs de Rain City y jetèrent cinq rejetons de Satan. Cinq Protecteurs qui n’étaient pas venus jouer les nounous. En uniforme de police et bien armés, les trois hommes et les deux femmes se déployèrent et nous encerclèrent. L’une de ces dernières apostropha Sébastian :

– Pourquoi ces deux-là respirent encore ?

– Il est inutile d’en arriver là, tenta-t-il.

– Ce n’est pas ce qui était convenu, insista la femme.

Les quatre autres se rapprochèrent d’Eric et de Hamid, pour les achever. Sébastian voulut s’interposer :

– Vous ne pouvez pas faire ça dans la maison du Seigneur !

– Dégage, vieux débris illuminé !

L’un des trois hommes l’agrippa furieusement par le bras et le bouscula contre moi. J’en profitai pour subtiliser à celui qui fut un père pour moi, le pistolet. Je le braquai sur les Protecteurs et pressai plusieurs fois sur la détente.

– David, non !

Je vidai le chargeur intégralement et cinq corps fumants s’étendaient à mes pieds. Je menaçai ensuite de mon arme celui qui fut un père pour moi. Un père qui m’avait trahi, menti soit-disant pour me protéger.

Sébastian à son crédit, ne me supplia pas. Il affichait cette fois de la lassitude, de la résignation. Peut-être même enfin du soulagement.

– Tu peux me tuer David mais cela ne changera rien. Les ordres ont déjà été donnés.

– Comme tu le disais, Sébastian, je laisse ton sort entre les mains du Seigneur.

Je me détournai de lui pour rejoindre Eric. Les traits de Hamid s’étaient décolorés, marqués par une mort imminente. Il avait encore assez de force pour prononcer des dernières paroles.

– Vous l’avez entendu… les Protecteurs vont nous attaquer… vous devez toi et Eric sauver le plus d’Éclairés possible...

– On va t’emmener avec nous, lui fis-je.

– Non. Ne perdez pas de temps avec moi.

Il arracha de sa poche, la photo de famille qui ne le quittait pas. Une photo tachée de son sang, représentant sa femme et son fils, qu’il ne tarderait pas à rejoindre dans l’outre-tombe. Il m’agrippa le poignet, avec une vivacité qui m’étonnait de la part d’un moribond.

– Je vais bientôt les retrouver, me déclara t il. Je n’ai pas réussi à les venger… mais toi, Selstan, tu peux encore le faire.

Il toussa, crachant de nouveau ses propres boyaux.

– Promets-moi... que tu le feras.

– Je te le promets. Repose-toi.

Je lui arrachai un dernier sourire qui se figea pour l’éternité. Dans cette maison consacrée à Dieu, Hamid avait trouvé la paix, sa petite famille était à nouveau réunie. Eric pleurait et il réfrénait à grand peine ses sanglots.

Je le pris fermement par l’épaule.

– Secoue-toi, on doit retrouver les autres.

Sébastian tenta de nous arrêter.

– Restez ici jusqu’à ce que tout soit fini, vous ne pouvez plus rien faire !

Je me tournai vers le parjure.

– Tu m’as définitivement prouvé que personne n’était en sécurité nulle part, dans cette foutue ville. Adieu, Sébastian.

Sur ces mots intransigeants, nous quittâmes l’église, noyée sous les larmes plus amères encore de Rain City. Nous devions rejoindre les Éclairés et les sauver du désastre annoncé. Je devais la retrouver.

Mila… elle s’appelait Mila.

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