1 - Sauvageonne - 1/3

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« Pour ceux qui aiment être tranquilles »

À l’instar des autres lycéens, ce jour-là, comme tous les mercredis après midi, je n’avais pas classe. J’enfilai mes baskets, un short, un T-shirt et partit me promener dans la forêt de Primaceton.

Le sous-bois respirait la fraicheur, le sol dégageait une forte odeur d’humus et de mousse, j’aimais cette agréable senteur, symbole de la vie renaissante en ce printemps. Les oiseaux m’enchantaient de leurs mélodies pleines de joie.

Je me rendais dans une petite clairière découverte au hasard de mes premières pérégrinations printanières et dans laquelle je me plaisais particulièrement. Quelque chose m’y appelait, je m’y sentais chez moi.

Elle se trouvait idéalement à une heure de marche depuis l’orée du bois, non loin d’un petit chemin peu fréquenté, mais suffisamment éloignée pour être à l’abri des regards indiscrets des rares promeneurs. J’affectionnais d’y contempler la flore et la faune et d’y laisser mon esprit vagabonder.

En atteignant les lieux, je traversai la place, caressant au passage la pierre centrale, dont la taille et la forme circulaire évoquait une magnifique table de pique-nique. Le contact rugueux de sa surface, mêlé aux mousses qui recouvraient ses petites failles, glissait familièrement sous mes doigts. Puis je m’étendis au pied du noyer situé à l’autre extrémité, au beau milieu des violettes dont les fleurs venaient de faire leur apparition. J’emplis mes narines de ce parfum suave et entêtant.

Ainsi allongée, je suivis des yeux un petit écureuil, s’amusant dans les branches du magnifique noyer. Le petit rongeur roux bondissait joyeusement dans ses innombrables ramifications que le soleil éclairait de ses rayons bienfaiteurs.

Dans cette nature accueillante, je me laissais aller à la rêverie. Mes longs cheveux noirs à peine démêlés s’étendaient autour de ma tête, telles les branches du noyer. Ma respiration s’approfondissait, m’emplissant de la vie de la forêt. Comment en étais-je venue à errer seule dans les bois ? La réponse se trouvait dans mon enfance.

Après l’école, nous jouions, dans la forêt avec Bastien, Éléonore et Lucas. Alors que le soleil tapait fort sur nos caboches, nous nous précipitâmes vers la Doucerive où la fraicheur d’un bon bain nous attendait. Lucas avait décidé du lieu. Tandis que nous nous éclaboussions joyeusement dans le courant pour nous rafraichir, Éléonore s’éloigna pour aller nager un peu plus loin. Déjà à cette époque, mon amie aspirait à la tranquillité. Lucas la poursuivit de ses cris, continuant inlassablement à l’ennuyer.

Cette scène non choquante pour un regard extérieur, révélait nos caractères différents. Bastien et moi étions taquins, mais sans méchanceté, Éléonore cherchait la tranquillité, quant à Lucas, il se plaisait à commander, et à nuire.

Mon esprit s’aventure à nouveau dans le passé.

Nous étions à l’école d’Amalfay, le nombre d’enfants permettait juste de disposer d’une classe complète, bien que d’après ma mère, l’académie menaça plusieurs fois d’en fermer une pour manque d’effectif.

L’ancienneté du bâtiment n’enlevait en rien son aspect accueillant. La répartition des classes s’effectuait sur trois étages, avec deux classes par niveau, laissant les salles du bas pour les plus petits.

Nous étions en CM1 et mon ami Bastien prenait place à mon côté. Comme toujours très dissipés, nous avions été pris en flagrant délit de papotage écopant d’une punition bin méritée : conjuguer à tous les temps connus : “Je ne dois pas bavarder avec mon camarade pendant les cours”. Généreusement, Éléonore me proposa un coup de main, je la rejoindrais le soir même chez elle.

J’arrivai à la chèvrerie, où sa mère travaillais avec les animaux. En passant, je caressai les petites chèvres pressées contre la barrière. Mme Chouillard, élevait seule sa fille après que son compagnon l’ait lâchement abandonnée dès qu’il apprit sa grossesse. J’aidai donc mon amie en effectuant avec elle quelques petits travaux. Je la soulageais d’un travail, elle m’aidait dans un autre.

Éléonore, malgré tout le travail que lui donnait la ferme, elle n’hésitait pas à faire profiter ses camarades de ses capacités de bonne élève.

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