10 - Révélations - 3/3

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Soudain, Eorelle, laissant notre ouvrage, se dressa d’un bond et tendit son nez dans le vent.

— Il y a une odeur que je n’aime pas. Il se passe quelque chose dans la forêt, quelque chose de mauvais.

Mes yeux suivirent son regard. Un écureuil se précipitait vers nous. Je crus le reconnaître. Il était très excité et sautait avec insistance devant Eorelle en émettant de petits bruits, comme s’il lui parlait. Les yeux de l’elfe plongèrent dans ceux du petit animal durant un court instant.

— Margaux, nous avons un problème. Un gros. Suis-moi.

Elle marchait d’un pas presque guerrier que je ne lui connaissais pas. Sur ses talons, je la suivis jusqu’à sa cabane. L’écureuil nous accompagnait de sa démarche bondissante. Nous nous nous dirigeâmes vers le fond de la maisonnette, là où elle avait son armoire.

— Sais-tu tirer à l’arc ? Me demanda-t-elle soudain.

— Non.

— Le contraire m’eut étonné, mais, ç’aurait pu.

Elle chercha derrière l’armoire. Tout d’abord, elle en tira un arc dans un étui de peau à bandoulière, puis deux bâtons pratiquement similaires, rangés dans un fourreau en cuir d’où dépassaient deux lames métalliques aux bords tranchants et aux extrémités pointues.

— Que faisons-nous ?

— Tu m’as dit que tu devais retrouver Bastien dans la clairière aux violettes ? Il arrive dans combien de temps ?

— Une demi-heure.

— Bien, on a le temps de s’équiper. J’ai bien peur de ce que nous allons découvrir sur place, il faut nous préparer. J’ai bien peur que nous devions affronter un grand danger.

Cherchant dans son armoire, elle sortit deux habits taillés dans un cuir épais.

— Prends cette armure-là, c’est celle d’Alamarielle, elle devrait t’aller. Tu prendras sa lance également. Cette arme pourra t’aider à défendre ta vie ou celle de quelqu’un d’autre. Je prends la mienne et mon arc.

« Un jour, je te donnerai le sien, si tu veux apprendre.

« Nous allons d’abord voir ce qui se passe. Il faut toujours observer et réfléchir avant d’agir.

J’enfilai comme je pus l’armure de cuir. Elle m’aida à m’en revêtir et s’arnacha elle-même. Je me saisis de l’arme qui m’était destinée, et l’imitais pour la fixer contre ma hanche, de manière à pouvoir la sortir facilement. On pouvait aussi l’attacher en travers du dos, mais cela s’avérait moins rapide à dégainer.

Elle plaça l’arc sur son épaule et attrapa encore un carquois rempli de flèches.

— On y va, dit-elle. Discrétion, prudence et rapidité. Mais auparavant, une dernière chose qu’on pourrait regretter de ne pas avoir faite s’il arrivait malheur à l’une d’entre nous.

Elle s’approcha de moi, et prit mes deux mains dans les siennes, elle me sourit. D’un geste commun nous nous enlaçâmes tendrement.

J’avais tellement rêvé de cet instant de magie romantique, j’aurais préféré qu’il advienne dans d’autres circonstances. J’avais compris que nous allions risquer notre vie.

Je m’écartai un peu d’elle pour la regarder droit dans les yeux, elle était si jolie ! Son sourire me réchauffait le cœur. Elle me fit un léger baiser sur le menton. Simultanément, je déposai mes lèvres sur son ravissant petit nez en trompette, puis avec la plus grande délicatesse, sur chacune de ses paupières, sa peau était suave. Je voulais qu’elle ressente tout l’amour que je lui portais.

Fermant mes yeux je laissai alors ses lèvres, douces comme des pétales de fleurs parcourir mon visage, puis elles vinrent se joindre aux miennes.

C’était mon premier baiser d’amour, Eorelle m’emportait avec elle au pays des rêves. Je la serrai plus fort dans mes bras. Malgré les armures de cuir je sentis contre moi sa douce chaleur corporelle ainsi que son cœur qui battait au même rythme que le mien.

Je ne savais pas faire, mais mon envie fut la plus forte et je décidai d’approfondir notre baiser. À cause de mon inexpérience, j’avais eu peur, mais cela se fit le plus naturellement du monde. Le bonheur de notre baiser se propageait de l’une à l’autre, comme notre amour nous enveloppait. Ce baiser, je ne dirai pas qu’il avait le goût du miel, c’est habituellement l’apanage de vieux chanteurs au charme désuet, mais surtout, c’est tellement faux. C’était beaucoup plus fort, car il avait le goût de la passion et de l’amour. Je plongeai mes yeux dans les siens et ils se dirent je t’aime pour l’éternité.

Je la relâchai et nos lèvres se séparèrent.

— Je t’aime moi aussi, lui dis-je. Et tu le sais également.

Elle déposa un léger bisou sur mes lèvres en guise de réponse. Mon elfe partit devant et je la suivis en petites foulées. La clairière ne se trouvait pas loin.

L’armure de cuir m’allait comme un gant. Elle était souple, mais beaucoup moins que mon seul jean. Le principal problème était son poids, augmenté de celui de la lance. Je fatiguais vite. Heureusement, nous ne nous rendions pas loin.

Elle devait percevoir tout cela bien avant moi, mais je ne tardai pas à entendre des bruits inquiétants. De gros rires gras, des hurlements sauvages, ainsi que des sons de métal s’entrechoquant.

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