Le plan
Tous les humains croient savoir où ils vont, ont un chemin tracé, un plan. C’est ça, un plan. Moi aussi j'avais un plan ! Et il était franchement pas dégueu mon plan. Mon plan c’était d’étudier et d’emmagasiner le plus de connaissances possibles pour créer une boîte qui marche, une boîte qui crée de l’emploi et qui fait les gros titres. Ça c’était mon plan, officiellement approuvé par la famille, officiellement jugé comme trop ambitieux par mes amis, et, officiellement, enfin je croyais, intégré dans ma tête…
Mais vient ce moment où on se demande : mais il sort d’où ce plan ? C’est quoi réussir sa vie ? C’est réussir à suivre son plan ? Et si jamais on n’y arrive pas, c’est qu’on n’a pas réussi ? On reset et on recommence ? Peut-être que c’est pour ça que certains croient en la résurrection, pour avoir une deuxième chance au cas où.
J’avais tellement confiance en moi que je pensais réussir à réussir ma vie du premier coup. Et puis j’ai eu une bonne remise en question qui m’a fait un peu remettre les pieds sur terre. Tout à coup j’étais comme tétanisée dans mes ambitions, comme si c’était pécher de vouloir autant.
Et maintenant, vient la phase de la remise en question du concept même du plan. Est-ce que réussir sa vie c’est avoir un plan et le mener jusqu’au bout ? Finalement je trouve ça assez risqué de voir les choses comme ça, parce qu’il faut ar un y arriver. Si on réussit
trop tôt, après on s’ennuie. Si on réussit trop tard, ça veut dire qu’on n’a pas réussi. Donc il faut réussir son plan, et ensuite dire “c’est bon je peux mourir en paix” ? Quelle vie de merde ! Donc voilà, partie de ce constat là, j’ai relativisé l’importance du plan.
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