20
Un Ludvig Prinn, ça ne se partage pas.
Vous retrouvez vos esprits. Lâcher votre étude ? Pour de beaux yeux ? Délaisser vos recherches et vos livres, pour des cils graciles ? Offrir le fruit du savoir, arraché à l'arbre de vie, à cet être hystérique et inconstant ?
On ne vous y prendra pas !
— No... Non, il n'est abordé que sommairement... et... puis... ce n'est qu'une légende sans intérêt ! Par contre, si... si vous allez au rayon occultisme, vous trou... trouverez sans doute votre bonheur.
— Déjà épluché. Rien trouvé. C'est dans l'histoire qu’il me faut chercher, j'en suis convaincue, clame-t-elle, embêtée. Je me présente : Marika Petruskova.
Là-dessus, le peu d'intérêt que vous aviez pour ses yeux pétillants s'envole tel l'hirondelle devant l'hiver. Une russe... Ces gens louches. Des communistes ! Une espionne, sûrement. Méfiance !
— Ah... retorquez-vous, toujours aussi prolixe.
— Je suis la fille de l'ambassadeur, pas une espionne. Et puis, vu l'état du pays, je ne vois pas trop ce que Staline ferait de mon intérêt pour les teutons ! Vous, les amerloques, vous avez peur de tout !
Son anglais est excellent et on entend aucune once de bolchevisme dans ses propos. Elle aurait pu s'inventer un nom caucasien et vous l'auriez crue. Si elle était une espionne, stratégiquement, elle aurait pu faire mieux. À moins que jouer carte sur table ne soit une façon intelligente de masquer sa duplicité, sur un fond de transparence...
Ah… Quoi penser ?
Si vous pensez que Marika Petruskova est une espionne Russe, allez au 19
Sinon, considérez donc le 22
Annotations