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L'interstice. Rien que le mot vous fait déjà frétiller d'émotion. Il se gonfle de mystères et presque de science-fiction, il évoque le surnaturel et l'imprévu et figurerait volontiers comme le titre d'une nouvelle d'horreur dans le magazine Weird tales. Ajoutons l'équivoque, auquel vous ne songiez pas, tout ingénu que vous êtes, laissant ce mot dériver vers d'autres attraits que le fantastique : vers la volupté, la douceur, la chaleur.

Toutes ces choses que Marika - avec ses boucles châtain, ses yeux verts comme la couverture de votre livre préféré ; ses manière russes, faisant fi de l'étiquette ; ses lèvres pulpeuses mordillant ses doigts de nacre... - enfin ! Toutes ces choses que Marika vous évoque de manière liminaire, tandis que vous lui présentez le lieu de votre futur confinement.

— C'est... étroit, tout de même. Moi, ça va, mais vous ? N'êtes-vous pas trop épais pour y pénétrer ?

— Ce sera peut-être un peu difficile au début, mais j'irai lentement, promis.

— J'y vais, souffle-t-elle à votre oreille.

— J'arrive, haletez-vous discrètement.

Quelle tension ! Vous êtes rigide. Vos membres sont si contractés qu'il est en effet difficile de passer.

Elle vous aide, alors. Elle vous accueille dans l'ouverture. Sans son aide, vous n'y étiez pas.

Il fait bien chaud à l'intérieur. Sombre aussi. Mais vous vous y sentez bien. Pas assez, pourtant, pour y rester statique. Alors, de temps en temps vous ressortez, pour vérifier alentours et vous relâcher un peu, puis vous vous y enfoncez à nouveau. Marika se crispe à chaque fois, elle est clairement sous tension, elle-aussi, elle voudrait crier, ça se voit, mais doit se retenir devant vos va-et-vient trop répétitifs. Vous ne parvenez pas à vous en empêcher. Vous avez la bougeotte. Sa proximité, son parfum, ça vous fait transpirer à grosses gouttes. Vous le sentez, vous allez tous les deux bientôt exploser, la promiscuité est trop forte. Il n'y aura plus rien à faire d'autre que jaillir en dehors, éructer, violement. Et subir le courroux de la morale.

Mais non, vous parvenez malgré tout à vous contrôler, le jaillissement sera pour plus tard ! Avec de la concentration, on peut tout.

C'est après une bonne demi-heure, fiers tout deux d'avoir tenu bon, même si vous êtes poisseux de transpiration, que vous vous libérez enfin. La tension retombe.

Vous ne savez pas trop pourquoi, mais vous vous sentez excité comme si vous aviez fait sauter votre pucelage. Bizarre.

Toujours est-il qu'après une vérification prudente, vous constatez que la voie est libre. Vous foncez, doucement, vers le 53

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