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La tigresse des steppes semble calmée. Devant vos gaffes, ses griffes se rétractent, elle ne peut que se radoucir. C'est une de vos rares forces, avec l'intelligence, votre gaucherie naturelle vous rend attendrissant. En vous félicitant d'être un gaffeur invétéré (comme si vous l'aviez décidé) vous lui demandez :
— Mais... pourquoi... commencez-vous, quand soudain ses yeux verts sur fond de printemps vous percent. Euh... je... je ... jeuuuu !
Ce satané bégaiement est comme ce que les peuplades orientales appellent un djinn, dès que vous êtes affaibli, il se fraye un chemin jusqu'à votre bouche et la fait frétiller d'à-coups.
— Euh... Avant que tu ne t'étrangles, je vais te répondre, vous interrompt-elle. Oui, j'ai voulu consulter le livre de Prinn sans autorisation. Je n'ai pas le droit de t'expliquer, mais sache que je suis dans l'urgence, je dois le trouver. Or, il n'est pas dans la bibliothèque à l'heure actuelle.
— Co... com... comment ?
Décidément ces yeux, ces lèvres, ces pointes liminales d'accent slave. Elle est tout de même craquante.
— C'est un certain Alastair Beck qui serait en sa possession, nous devons le trouver ! vous lance-t-elle comme si ce "nous" allait de soi.
— No... nous ?
— Enfin... si tu veux bien m'aider ?
En un instant, vous reviennent vos parties de chasse avec votre père. Cette fois, le visage de la biche n'explose pas sous votre tir ; elle revit, revient, elle est devant vous, ressuscitée, reconnaissante, demandeuse. Vous pouvez vous racheter. Il suffit de l'aider.
— Oui... Et je sais déjà par où commencer.
Le djinn est vaincu (Pour le moment) ! Bravo, mon vieux ! Maintenant, cap sur Alistair Beck. Vous savez très bien qui c'est, c'est un professeur ressemblant à un mausolée pris dans une tempête, un personnage sinistre qui a voulu vous saquer en dernière année et dont vous ne doutez pas qu'il soit capable de se plonger corps et âme dans l'étude d'ouvrages terrifiants.
Pour le trouver, c'est simple, Marika. Il faut se rendre au 104
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