Les Cassés

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Je suis sortie, récemment, avec des amies. L'une parlait de son passé de dépressive harcelée et suicidaire, l'autre de sa naïveté de fille kawaï étrangère et des problèmes que ça lui cause... Bref, de leur vies, passées ou présentes.

Et là, les mots glissent tout seuls de ma bouche :

  • Mais vous êtes toutes cassées en fait !

Heureusement, ça les a fait rire. Mais moi, ça me fait cogiter... Le soir même, alors que mille pensées envahissent mon esprit, comme d'habitude, je songe.

Je songe à Christelle et son passé...

Mais aussi à Angela et son présent...

Puis à O'brian et son histoire...

Je continue avec Emma et ses problèmes...

Enchaînant avec Mélina et sa famille...

Le sujet qui fâche : Maddison et... et ce qu'il lui est arrivé.

La douleur face à Kellyana et ses cicatrices...

Pour finir avec Imelda et les gens qui l'entourent...

Bref, à mes amis.

Ils ne sont pas lisses et tout doux. Ils ont des angles très anguleux, des coins écornés, des imperfections tatouées sur la peau, des problèmes gravés dans leurs corps, des courbures bien tordues, les années bien tassées sur leurs épaules, des fissures et des brèches dans leurs âmes. Un passé sombre, un avenir incertain et un présent hésitant.

Mais en chacun d'eux, je retrouve la même chose, la même particularité, la même étincelle : celle de se battre, de surpasser le malheur, de vivre. Ils ne veulent pas cesser la Tristesse, mais ils veulent voir au-dessus de ça !

Ils sont cassés, oui, mais pas brisés !

Et je pense à moi : un peu cassée, c'est sûr. Peut-être pas une aussi grande battante, mais un peu quand même. Moi, je me bats pour deux. Quand ils n'ont plus la force. Quand le poids de la douleur est trop fort. J'en récupère un peu, je la mets dans ma vie. Je souffre légèrement, mais qu'importe. Leurs sourires et leurs remerciements valent tout l'or du monde. Je serais prête à tout prendre pour eux !

Et puis c'est à mon tour de tomber. Je mets un genou à terre et ils me suivent en enfer, ils accompagnent ma descente, éliminent chaque souffrance jusqu'à me relever.

Donc, je souris à nouveau. Je n'abandonne pas, je me bats. Ils parlent, j'écoute. J'essaye de me taire, ils me forcent à parler. Une vraie symbiose !

Alors oui, ILS sont cassés.

JE suis cassée.

Mais NOUS ne sommes pas brisés.

Et moi, j'aime les gens cassés.

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