Une note de solitude

6 minutes de lecture

5/10.

Joli minois de loin, mais alors le cul est dégueulasse. C’est quoi cette démarche ? Elle est constipée ou bien elle est en train de se chier dessus ? Pétard, je n’ai jamais vu ça. Elle a la même façon de se mouvoir qu’un joueur de foot dans FIFA quand il rentre sur le terrain.

Si encore elle était vieille je ne jugerais pas, mais elle doit bien en avoir une petite trentaine. Quel gâchis.

Ah, brune à longues tignasses à dix heures.

La silhouette est attirante. Pour le style vestimentaire on repassera. Elle nage dans son jean, fais chier. Les grandes brunes ont souvent un fessier d’enfer. Les moins grandes aussi d’ailleurs. En fait toutes les brunes sont bonnes.

Peu importe, si elle pouvait se retourner ce serait cool. L’arrière-train peut être chouette et reste le plus important, mais il s’agirait de ne pas être déçu par le pare-brise.

Quoi ?

De la barbe ?

Quelle est cette immondi…

Un homme ! Oh bah oui !

— T’as qu’à te balader avec un sac à main tant qu’on y est ! que je lui crie.

Clown.

S’il y a bien quelque chose que je déteste c’est d’être pris à défaut comme à l’instant T. Certains aiment se moquer des catcheurs en rétorquant que ce ne sont rien de plus que des « pédés qui s’excitent en caressant des corps huileux » mais alors les types avec des cheveux longs, ils passent entre les mailles du filet. N’importe quoi. Et je ne vous parle pas des gars avec des tresses. Ceux-là, même avant le confinement je ne les approchais pas.

Cette contrefaçon regarde autour de lui frénétiquement comme s’il était soudainement devenu un caniche essayant de jouer avec sa queue. Il a bien l’air con, tiens. Monsieur CheveuxAuxVents. Plus cucul encore que Pamela Anderson dans Alerte à Malibu.

Attendez.

Petite rousse à 12h pile.

Peau blanchâtre, taille de guêpe, gros lolo comme on n’en fait plus, tâches de rousseurs sur le visage, débardeur blanc et slim serré à souhait …

A quelques détails près elle ressemble à cette CONNASSE avec qui je couchais il y a encore une semaine.

Qu’est-ce qu’elle branle ?

Elle s’approche du chanteur de Boys Band, lui sourit et après qu’elle lui ait posé sa main sur les hanches, elle le …

Mon Dieu !

— Eh bien tu m’en diras tant ! C’est Chewbacca le prochain sur la liste ou comment ça se passe ? que je lui balance à la gonzesse.

Baratineur.

Il doit lui dire de sacrées conneries pour qu’elle arrive à lui rouler un patin avec autant de passion. Ou alors il s’est recouvert les lèvres d’un de ces baumes parfumés qu’on retrouve dans les parapharmacies.

La note ? 1/10 pour le prof de musique au look Francis Lalanne et 8/10 pour la bombe. J’aurais pu mettre 9.5 facile mais vu le gadjo qu’elle se tape, fallait que je marque le coup.

Oh. Cul bombé à deux heures avec un chien dans les pattes.

Son décolleté me laisse pantois. Celui de la meuf bien sûr. Les chiens n’en ont pas, soyez logiques deux minutes.

Le clebs s’excite soudainement en tirant sur sa laisse comme un forcené. Il s’en étouffe le con. A l’autre bout de la ficelle esclavagiste que les humains expérimentent parfois quand ils se font chier au pieu, il y a la bonnasse qui rit aux éclats. Elle décide de libérer la pauvre bête.

L’animal se rue sur le couple précédemment cité et saute sur la petite sirène version mâle pour lui lécher le visage.

Attendez, quoi ?

Celle qui a les traits similaires à la SALOPE qui vivait chez moi, s’approche de l’autre femme au décolleté et elle la prend dans ses bras en échangeant des banalités.

Attendez … Quoi ?

Conchita Wurst sourit alors, caresse une dernière fois le clébard qui pisse de joie sur le goudron du parking où tout se déroule, s’avance vers le petit cul qu’il n’a pas encore serré et lui lèche l’oreille.

Attendez … Je me resserre une rasade de tequila. Il m’en restait encore un peu au fond de la bouteille. Je me penche le plus possible, le tout en évitant de tomber du balcon.

V’là qui s’attaque aux yeux.

L’autre éclate de rire. Comme une hyène.

Le chien baise la souche d’un arbre, située quelques mètres plus loin.

Comme avec l’autre, le type brossé en Saule Pleureur enfonce sa langue dans la bouche de miss 95 E. Sauf que là, il lui pelote le cul en prime.

Au lieu de lui en foutre une dans la gueule, l’autre grognasse semble apprécier plus que de raison ce que le chevalier moyenâgeux fait subir à son autre maîtresse.

Les meufs s’échangent un regard particulier. Le même que l’on voit sur Pornhub lors d’un threesome. Puis elles enlacent le glandu et ils partent plus loin bras dessus, bras dessous.

Le clebs pisse sur la souche qu’il a baisée quelques secondes plus tôt et les suit, en remuant la queue.

Alors là, moi je…ne sais plus.

Je penche la bouteille pour la finir une bonne fois pour toute. Plus rien. Merde.

Rah, il doit bien m’en rester au fond d’un placard.

Je me lève, titubant un peu. Ce n’est pas trois grammes dans le sang qui vont pénaliser ma santé. Je fais attention à ne pas m’entraver dans la marche qui sépare le balcon du salon et je me dirige dans la cuisine, juste sur ma gauche. On a beau dire, mais être bourré sans se casser la gueule, ça demande une certaine agilité.

Je passe devant le micro-onde. Cette saloperie n’a pas voulu me rendre justice quand j’y ai foutu ma tronche à l’intérieur la dernière fois. La sécurité fait en sorte que la machine fonctionne uniquement quand la porte est fermée. Qu’est-ce que j’en savais, moi ? Je n’avais jamais utilisé cette merde.

Je ne suis pas croyant pour un sou mais je prie le Seigneur pour qu’il me reste encore un peu de gnôle. J’espère surtout qu’avant de se faire la malle, cette PUTE a eu la décence de m’acheter de quoi picoler.

J’ouvre un tiroir. Rien.

Un second. Nada.

Peut-être dans le cellier ? Que nenni.

J’ai dû mal regarder dans le frigo. Que dalle.

Dernier espoir dans le congélateur. Vide.

Vide.

GARCE.

Je retourne sur le balcon.

J’imagine le chanteur de métal cliché en train de se taper les deux paires de nichons.

Je t’aime Clarisse. Autant que les « je » à chaque début de paragraphe. Ouais, je t’aime, ouais. Va savoir pourquoi ces trois mots me reviennent subitement en tête. Je croyais les avoir oubliés, tu vois. Toi aussi, tu serais étonnée. D’habitude, l’alcool me donne juste envie de baiser ton petit cul mais là, je deviens romantique. Et d’un coup en plus, sans prévenir. Je pense à toi. Je ne sais pas ce que tu branles encore. J’espère juste que ce n’est pas une queue. J’avoue que ça me ferait chier. Après tout, tu mérites bien ça. J’espère que tu t’amuses, c’est tout ce qui compte. Parce que moi, je m’emmerde. Je note des gens à la con qui font des folies à la con sur un parking à la con. Voilà que tu commences à me manquer. Je n’ai même pas de haine envers toi. Tiens, je me mets à la place du parking. Je me regarde, d’en bas. Je vois ce gros péquenaud penché sur son balcon au troisième étage, alcoolisé au quatrième degré avec son cinquième d’intelligence. Sa meuf n’est même plus là. Tu m’étonnes. C’n’est pas avec un type comme ça qu’on envisage de finir sa vie. Et là je joue tellement bien le rôle du parking que j’ai envie de lui en coller une à cet enculé.

Bizarrement, je suis bien là. Bizarrement, je suis bien quand je pense à toi. J’espère que je vais encore rester bourré longtemps.

Quelle vie, hein.

Quelle vie de sacrée merde.

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