Un fantasme qui laisse songeur

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Enfin, il ne pleut plus. La vie de ma daronne, ça faisait bien deux semaines que le temps me tirait la langue depuis ma fenêtre. Le chien n'a le droit qu'à quelques promenades de quelques minutes tout au plus et doit donc subir principalement les retombées de cette soirée mémorable où quatre amis hétéros se sont retrouvés à s'enculer après le début d'un combat de lutte amateur.

Je ne sais pas ce qu'il y a de plus drôle entre un Michou excité en permanence depuis qu'il sait que ses potes les plus proches aiment goûter au parfum muscé du mâle, un Romain trop attentionné car pensant qu'il me doit quelque chose, un Toro qui passe son temps à picoler tout en racontant des anecdotes sur son enfance où son père le battait en le traitant de pédé et un Loulou qui nous demande tous les jours comment il pourrait en parler à sa copine sans qu'il se prenne une prune métaphorique dans la tronche. Non, sérieusement, bien qu'ils soient tous un peu tendus, je vous assure qu'il y a des soirées où j'aurais presque plus envie de m'intéresser à eux qu'à parcourir les nouveaux ustensiles sexuels à la mode sur le net.

Bien que je me sois habitué à leur métamorphose non sans un certain plaisir malsain, je décide de sortir le clebs, visiblement enclin à chier ailleurs que sur le matelas du sommeil. Il fait beau, plus chaud que les quatorze derniers jours, raison pour laquelle je ne vais pas lui laisser me le faire comprendre plus d'une fois. Je ressors ma jupe rouge au fond de mon sac et complète la tenue avec une chemise bleue claire. Je me regarde deux secondes dans la vitre du dressing mural de mon plan-cul ; on dirait une japonaise sans les traits qui vont avec. Un manga quoi. Je fais un peu cochonne comme ça. Je me baiserai bien, c'est tout ce qui compte.

Les rues sont vides. Si vides que même si j'avais été à poil, personne ne m'aurait sifflé. Dommage. Je ne vais pas me laisser abattre pour autant. N'empêche, c'est dingue ; le soleil est à son beau fixe, les arbres pondent leurs plus belles feuilles et les gens font quoi ? Ils flemmardent. Je veux bien que le Corona fasse déprimer la foule mais merde, avec un temps pareil, sortez le vélo ou faites croire aux flics que votre grand-mère est sur le point de crever et que vous devez absolument la voir pour lui apporter deux poireaux et un concombre ! Surtout que, merde, j'ai fait péter la jupe, j'ai fait péter la jupe !

A peine ai-je traversé le premier croisement, que déjà le chien se rue sur le city-stade du quartier. Depuis tout ce temps, il n'a toujours pas capté que tout ce qu'il avait à gagner à courir aussi subitement quand il était en laisse, c'était un étouffement et plusieurs secondes de crachats de poumons. Mais comme je suis gentille et qu'il n'y a visiblement pas de petites vieilles cyniques dans le coin, je lui accorde la liberté. Il fonce dans les herbes hautes et renifle l'urine de ses congénères, tandis que je profite de ce petit moment de détente, là, au sein de ce centre sportif aéré, garnit habituellement de jeunes puceaux à la voix chevrotante qui pollue de l'essence de leur mobylette tous les arbres alentours.

C'est la première fois que je regarde véritablement ce paysage urbain sans âmes qui vivent. L'ambiance est à la fois si calme et si pesante. Toutes les enseignes sont fermées, les véhicules restent cloitrés à leur place de parking et si ce n'est quelques sirènes de polices au loin, tout est silencieux. Voir autant de bâtiments et si peu d'activité ... Ce contraste me fait buger trois minutes mais l'aboiement du clébard sans nom me fait prendre conscience qu'il a finit d'enquêter sur les habitants canins du coin et qu'il aimerait rentrer pour se foutre de la gueule de ses quatres camarades humains.

Je lui remet la laisse et contemple une dernière fois la ville fantôme.

Je m'arrête alors soudainement sur une affiche publicitaire qui flatte la façade ouest d'un Escape Game. C'est pour une application, un certain Wyylde. "Pour me trouver, pas besoin d'énigmes". Cette phrase à la con écrite par le plus stupide des plaisantins est sublimée par une gonzesse masquée qui porte un doigt à ses lèvres. Une brune plantureuse. Une brune plantureuse qui à l'air sacrément cochonne d'ailleurs. Une brune qui à l'air sacrèment cochonne et qui ne me laisse pas indifférente. Une brune qui à l'air sacrèment cochonne, qui ne me laisse pas indifférente et qui, en un regard, semble vouloir m'inviter à la rejoindre pour une partie de jambes en l'air mémorable. Une brune qui à l'air sacrèment cochonne, qui ne me ... ; j'ai envie de me doigter.

Merde, mais qu'est ce qui m'arrive à la fin ? Je n'arrête pas en ce moment. Plus le temps passe et plus le moindre détail coquin me fout des papillons dans le bide. Je trempe déjà autant qu'un gros qui fait deux pompes et tout ça pour quoi ; pour une pauvre nana sur une affiche chelou qui lors de ce casting a du avoir autant envie d'aller sur cette application stupide que d'écouter Zemmour à la télévision.

J'essaie de penser à autre chose en rentrant à la coloc mais rien y fait. J'ai beau me répêter que je l'ai déjà fait en pleine nuit après avoir rêvé d'un homme à deux queues qui me prenait dans les toilettes d'un bar irlandais, mais évidemment ça ne change rien. Je deviens folle, c'est pas possible autrement. Il est vrai que je n'ai jamais vraiment eu ce pic de désir quand j'étais adolescente. Là où toutes mes amies ne parlaient que de cul et de mecs à longueur de journée sur les bancs du lycée, je passais mon temps à lire des romans fantastiques tout en les écoutant à moitié. Je me suis d'ailleurs envoyé en l'air pour la première fois à l'âge de vingt ans, sans véritable envie. Par la suite, je vagabondais de queue en queue dans quelques festivals mais j'étais souvent à moitié bourrée et je cédais surtout à quelques hommes insistants qui devaient être aussi paumés et fragiles que moi. Il n'y a vraiment que lors de ma rencontre avec Steven que les choses ont évolué. Et pour le moment je ne saurais vraiment pas dire si c'est quelque chose de positif. Oui, le désir vient de moi et uniquement de moi ce qui est très libérateur mais pourquoi vient-il me brûler le ventre aussi violemment et à des moments totalement inappropriés ... ?

Je pousse la porte de l'appartement dans un sentiment mitigé. J'ai à la fois une ardeur sexuelle dévorante et une remise en question déprimante sur ma situation actuelle.

Loulou est dans la cuisine en compagnie de Romain. Il s'adresse à lui comme s'il réfléchissait à haute voix, avec son bégayemment insupportable :

- J--J'aimerai qu'on en parle en face à--à--à face mais son père a eu une crise cardiaque ré--cemment et si on se voit et que j'ai le--le--le--le--le virus, eh bah j'ai peur que ce soit dangereux. J'ai bien pensé à un ap--p--p--ppel vidéo mais ça me paraît si inhumain, tu comprends. C'est v--vrai quoi ; si elle pleure et elle va p--p--pleurer, je ne pourrais pas la réconforter et je s--s--serai encore plus mooooooonstrueux que je ne le suis déjà, puis ...

Le grand dadet bien foutu écoute à peine ce que la petite nature lui avoue et n'ose même pas me mater quand je rentre dans la chambre à coucher. J'ai hésité à lui balancer ce que je m'apprêtais à faire juste pour voir la tête qu'il ferait mais il est si gentil avec moi depuis son orgie que ce ne serait que de la malveillance gratuite. Pour autant cette soudaine envie d'être méchante fait encore grimper le mercure.

Enfin dans la pièce, je tripote ma culotte. Ciel, elle est trempée.

Bien que l'idée de le faire sauvagement contre la porte glisse dans mes pensées comme mes doigts pénétreront bientôt la chair de mon coton, je préfère finalement prendre mon temps et m'allonge sur le lit de fortune tout en enlevant ma chemise.

Carressant mes tétons, je regarde le plafond en imaginant la scène.

Me voilà seule dans le city-stade. J'ai un ballon de basket avec moi. Je dribble, fais des paniers. Un groupe de jeunes racailles s'approche et me regarde jouer en rigolant niaisement. A chaque fois que je cours, saute ou ramasse la balle, ils ne peuvent s'empêcher de faire des commentaires désobligeants, avec leurs voix d'adolescents attardés. Pour autant, l'un d'entre eux ose s'adresser à moi directement quelques secondes après qu'ils aient vu un bout de ma culotte.

- Hé, meuf ! Montre nous un peu mieux ton cul de salope !

Je me retourne. Ils sont cinq. Le plus âgé doit avoir quinze poils de couilles. Ils sont apparement fiers d'avoir retenue mon attention. Ils sautent par dessus les barrières et commencent à me harceler. Un petit nain commence à glisser sa main entre mes cuisses, un autre se touche la paille ... Le tout sous d'immondes insultes mysogines.

Mais tandis que le plus grand des gamins essaie de me rouler une pelle, une balle lui explose la cervelle et il s'écroule, gardant la même expression malsaine qu'il avait il y a quelques secondes. Deux autres se font tirer dessus avec la même exacte violence. Une cartouche éclate les couilles du quatrième qui part en pleurant comme une madeleine et le cinquième, celui qui m'avait insulté de salope, se fait mitrailler sauvagement comme dans le final de Django Unchained de Tarantino.

Je cherche du regard la personne qui est responsable de tout ce carnage. Je me retourne et je la vois, Miss Wyylde, la belle brune photoshoppée. Elle a la tenue de Lara Croft et tient deux pistolets encore fumants. Elle a une clope entre les dents et me lance le même regard de Dujardin dans Oss 117 quand il essaie de draguer une gonzesse.

- Tout va bien ? me balance-t-elle avec négligeance.

J'acquiese, encore toute chamboulée. Elle s'approche de moi. Mon Dieu, elle a un sacrée décolleté. Son corps a quelques ecchymoses et sa tenue est toute poussièreuse.

Loulou arrive, s'avance au sein du city-stade un téléphone à la main et bafouille en saluant sa copine à l'autre bout du fil. Il crache sur Miss Wyylde qui est juste à côté de lui, tant il bégaie.

- S--s--s--salut chérrrrrrie. T--t--tu as lllllllle temps de p--p--p--p--p--parler deux mmmmmmmminutes ?

Oh, merde, ta gueule.

Je cherche des écouteurs et me les fout dans les oreilles pour mieux me concentrer.

Je ne l'entends quasiment plus. Parfait.

- Ils ne reviendront plus t'emmerder. C'est la cinquième bande que j'défonce en quelques jours à peine. Y en a à tout les coins de rues. Saloperies.

La fumée de sa cigarette me caresse le visage.

- Tu veux que je te ramène chez toi ?

Elle se rapproche de moi. Elle sent bon. Elle sent l'homme.

Je décline la proposition en me remettant les cheveux en place. Elle a un tel aura que je n'ose à peine la regarder. Je contemple plutôt ses jambes. Musclés sans être masculine pour autant. Elles sont parfaitement rasées. Mes yeux remontent un peu plus haut. Son mini-short lui sert les cuisses et bien qu'elle se tienne face à moi, j'imagine un superbe cul galbé, moulé parfaitement par le vêtement léger. Je remonte maintenant jusqu'à son ventre. Ses abdos sont cachés par une fine couche de graisse. Je vois qu'elle transpire.

Elle s'avance encore un peu. Je baisse la tête de nouveau et me permet de lancer un coup d'oeil à son entre-jambe. Le short épouse la forme de ses lèvres vaginales. Il est si serré que j'ai l'impression que l'habit ne fait plus qu'un avec son corps. Mon coeur bat plus vite.

Miss Wyylde se penche. C'est moi où ses nibards sont encore plus dévoilés ? Ils étouffent. Je sens qu'ils se débattent là dessous, qu'ils ont envie que je les libère de ce satané chemisier.

Une main, abîmée par l'effort mais d'une douceur incomparable, se pose sur mon menton et m'oblige à lever la tête.

Son visage est à deux centimètres du mien. Sa bouche s'entrouvre avec une délicatesse orgasmique.

- Où préfères-tu que je me ramène en toi ?

Un gros postillon s'écrase sur la joue de la belle brune et je vois maintenant Loulou sur ma droite qui transpire autant que trois gladiateurs portugais réunis.

- M--m--mais lai--lai--lai--laisse moi t--t--t--t'expli--pl--pliquer. Tu t--. Non mais ... Q--Q--Quoi ? Ar--ar--ar--arrête de d--d--dire ça, j--j--j--je ... Ecou--cou--coute moi j--j--j--je t-en p--prie !

Ah mais bordel ! Peut pas allé se plaindre en bas de l'immeuble cet enf... Fais chier !

Je branche les écouteurs à mon téléphone et lance Deezer qui me propose une chanson d'Otis Redding.

La mélodie démarre au moment où le fragile de l'extrême se reprend à dix fois (oui, oui, dix) pour essayer de prononcer un mot convenablement.

Miss Wylde me carresse le bras gauche tandis que les poils de celui de droite s'hérissent. Je ferme les yeux lorsqu'elle remonte jusqu'à mon épaule. Elle est si sensuel, si subtile, si délicate ... Comment une personne peut tirer sur des parfaits inconnus et comprendre aussi bien le corps d'une femme ? Le simple fait d'y penser, me fait l'effet d'une bombe.

Je m'approche un peu plus de ses seins et les renifle avant de les lécher du bout de a la langue. La superwoman apprécie l'initiative et elle enfonce mon visage dans sa poitrine. Vindieu ça sent la femme travailleuse, la baiseuse qui s'y connaît, la guerrière. Je mordille et je gobe chaque parcelle de ses nibards et elle commence à pousser des petits gémissements. Ses deux mains se baladent maintenant entre mon cul et ma chatte.

Puis elle retire ses deux étouffants airbags de ma face.

- Laisse-toi faire. J'ai envie de tirer un dernier coup.

Elle déchire violemment son chemisier et me roule une galoche tout en déboutonnant mon jean. Sans que je puisse réprimer un préquel d'orgasme, elle fonce, bouche ouverte, sur ma culotte trempée et dévore le tissu avec passion. Sa langue est si téméraire qu'elle manque plusieurs fois de fendre mon sous-vêtement. Je mouille tellement que mon vagin pourrait engloutir une paluche entière.

Pour ma part, je cherche son cul et le bricole dans tous les sens. Il est appétissant et si agréable en main que j'ai l'impression de pétrir l'amour en personne.

Trois de ses doigts ne prennent même pas le temps de toquer à l'entrée de mon sexe et sont déjà en train de danser la techno entre mes deux lèvres roses. La brune se penche alors et lèche frénétiquement mon clitoris, sorti presque complètement de son cocon.

Je lâche son somptueux derrière et je me laisse aller. Je jouis et je contemple. Je contemple ses formes et sa beauté. Et je monte, encore et encore. Mes tétons grossissent, mes abdos travaillent, des spasmes commencent à traverser tout mon corps. Je vais jouir. Ejaculer. Et Miss Wyylde va de plus en plus vite, infatiguable. Elle sent que je ne suis pas loin d'exploser. J'arrive à ébullition. Oui oui, oui ! Encore un chouïa, plus que quelques aller-retours sous les trompettes de Cigarettes & Coffee et je serai bonne pour l'enfer ! Oui, oui ! Baise moi plus loin, plus fort, plus profondément ! Satan, je te vois, Satan, accueille moi !!

La déesse de la vulve se transforme subitement pour devenir une petite victime brune qui transpire autant que la femme fontaine que j'aurai pu être. Son téléphone me pénètre et je le vois sur moi en train de crier comme si sa vie en dépendait, des larmes lui dévorant les yeux.

- B--B--Bae, non ! S--s--s--s--s--s--s--s'il-t--t--t--te plaît ! T--t--tu ne te r--r--rends pas compte ! Jeeee t'aime--me--me ! De t--t--tout mon c--c--coeur ! Bae, ma Bae d'amour. Tuuuuuu es tout--t--t--t--te ma vie ! B--b--b--b--b--b--bébé !! Ne va pas voir Lu--lu--lu--Lucas je ... Bae !!

Sale fils de pute !

Je me lève subitement, plus déterminée que jamais à lui faire fermer sa grande gueule une bonne fois pour toute ! Si près du but, putain, si près du but !

Je sors de la pièce comme j'en suis rentrée après leur dernière folie nuptiale : c'est à dire seins nus et complètement excitée.

Dans la cuisine, Loulou est comme je m'y attendais ; chamboulé, à deux doigts d'étouffer, crachant sa salive à tire-larigot. Toro est sous la table, une bouteille de vin à la main, tel un clochard qui ne voudrait pas de toit sur la tête.

Je n'ai même pas le temps d'essuyer ma main encore pleine de cyprine que j'enlève violemment le smartphone de l'oreille de l'énergumène avant de le jeter au sol où il se brise aussi facilement que mon plaisir intime vient de se détruire.

Il est encore plus sous le choc que si sa grognasse venait de lui annoncer qu'elle l'avait trompé avec tous ses meilleurs potes. Il est tétanisé, s'effondre et essaie de récupérer chaque morceau de l'engin en sanglotant. Le chient s'approche des déchets et renifle comme s'il essayait de lui venir en aide.

Je réfléchis à ce que je pourrais lui balancer dans la gueule mais son bégaiement est si contagieux que même dans mes pensées je n'arrive pas à regrouper les mots dans le bon ordre. Je tourne alors les talons et m'apprête à finir ce que j'avais commencé lorsque le second clébard de la maison, retient ma jambe.

- Eh, la naturiste !

Toro se lève très difficilement et me regarde droit dans les yeux, avec un air de défi.

- Je vais te dire un truc et tu vas bien m'écouter, la folle. L'autre fois, là, quand tu te pavanais en pleine nuit pour essayer de m'exciter et que tu as ensuite refusée que je te baise le cul, tu n'as pas idée de ce que tu as engendré. Regarde nous ! Vous baisiez tous les jours avec Romain et tout le monde ici en profitait h24 ! Tu crois que ça nous faisait quoi à nous autres, hein ? Tu nous a juste fait rappeler à quel point le sexe nous manquait et tu n'as pensé qu'à ta gueule. Quand on est venu ici, on voulait juste rester confiné entre couilles, sans penser aux gonzesses et te voilà, sale nympho, te voilà ! J'en pouvais plus, j'ai dérapé et aujourd'hui je n'arrête pas de penser à ce que mon père me disait, Loulou a dérapé et maintenant, il vient de rompre avec la femme qu'il aimait et Romain, ce salaud, a profité de nous jusqu'au bout tout comme toi, salope ! Et pire que ça encore, depuis ce jour, il n'y a pas une soirée qui passe sans que Michou nous fasse de l'oeil pour qu'on recommence à le ...

Il arme sa bouteille à moitié vide et reste immobile quelques secondes.

- C'est de ta faute. Tu as tout brisé. Tu as tout fait pour nous faire craquer et voilà que tout notre monde s'écroule ... Et là tu brises le téléphone d'un pauvre type, tu te rebalades à poil. Tu nous nargues ... Tu n'es vraiment qu'une ...

Puis il charge.

- Je vais te tuer, salope ! Salope !

Il lance la bouteille qui se brise à l'autre bout de la pièce. Il chancèle mais essaie de me donner des coups. Pauvre abruti. Il continue à m'insulter de tous les noms.

Je repense à Miss Wyylde. Elle ne se serait pas laissé faire la meuf, oh ça non.

Il me suffit d'un bout coup de pied sur le flan de ses hanches pour le faire tomber. Il vocifère de plus belle. Je lui écrase alors le visage de mes poings plusieurs fois, jusqu'à que ces dents soient suffisamment cassés et qu'il ne puisse plus prononcer quoi que ce soit.

Il gémit tout autant que Loulou qui est maintenant assit contre le mur de la cuisine, ne disant mots.

Mon corps tremble, j'ai affreusement froid. J'ai mal de partout. Qu'est ce qu'il vient de se passer ? Où sont Romain et Michou ? Défoncés dans la pièce d'à côté sans doute ... A moins qu'ils soient en train d'appeler les flics.

Après un petit temps de réflexion, je ressemble une fois de plus mes affaires, prends le chien et m'habille avant de sortir.

Et là, en regardant la pièce que je m'apprête à quitter et en voyant le désastre que je viens de foutre, je me surprend à penser que c'est bien beau d'être une sacrée merde et de pouvoir le devenir rééllement de temps en temps mais que je suis peut-être déjà en train de franchir une certaine limite.

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