VII

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   A mes 19 ans, le Cuple s’agrandit. Matthieu habitait avec nous depuis un an déjà et Alex ne tarda pas à nous rejoindre. Comment présenter Alex ? Il faudrait commencer par parler de Gwen. Il avait 10 ans quand je l’ai rencontré, j’en avais 15. Je voyageais avec Max -mon copain à l’époque- et mon père quand nous avions retrouvé ses amis dans une petite ville du Sud. De longues mèches blondes bien bouclées lui recouvraient la tête et ses grands yeux bruns semblaient sonder mon âme tant il me dévorait du regard. Il avait une petite sœur, Lou, qu’il passait son temps à taquiner gentiment et je nous voyais Dys et moi à travers eux. Les adultes passaient leur temps à papoter dans leur coin alors, comme Max et moi étions les plus vieux, nous avions la charge des deux plus petits lorsque nous sortions jouer à la piscine ou dans la forêt derrière la maison. Je ne m’étais pas encore fait retirer les seins et l’été battait son plein alors j’avais sorti mes débardeurs et mes hauts courts. Gwen admirait les rondeurs qui dépassaient de mes vêtements mais je n’aurais su dire si c’était la curiosité d’un enfant devant une poitrine aussi imposante que la mienne ou l’attirance d’un futur ado qui se dégageait de lui. Je leur avais expliqué la transidentité une après-midi où il faisait particulièrement chaud et où nous nous ennuyions dans la piscine, et ils avaient semblé bien comprendre que j’étais un garçon. L’intérêt que me portrait Gwen ne sembla qu’en grandir. Un soir, tandis que Max prenait sa douche, il me demanda si je pouvais l’embrasser. Je lui répondis non, évidemment, trouvant celui-ci trop jeune mais je lui promis de lui offrir un baiser quand il serait plus grand s’il ne trouvait personne d’autre avec qui il préférait le faire entre temps. Après ces vacances, je gardai contact avec Gwen et sa famille et partis régulièrement en visite chez eux quand j’en avais l’occasion. Gwen était sûrement l’une des personnes les plus douces que je connaissais et j’avais terriblement envie de le voir grandir.  Nous rencontrâmes Alex un an plus tard, alors que Gwen était venu en vacances chez mes grand-parents pour sa première Pride. J’avais quitté Max peu de temps avant et j’avais atrocement besoin de m’amuser. Nous avions défilé dans les rues avec Tom et Mama puis nous avions continué la soirée seuls dans un petit restaurant asiatique. Alex était notre serveur. J’avais passé la soirée à flirter avec lui sans savoir s’il était intéressé ou non quand il me donna finalement son numéro avec le chèque. Nous nous étions beaucoup écrit et, lui aussi ayant besoin d’un endroit où se sentir chez lui,  il vint nous rejoindre une fois qu’il eut 18 ans. Nous avions changé d’appartement pour un petit 3 pièces dans une plus grande ville dans laquelle nous nous sentions mieux ; Mama était devenue infirmière dans un nouvel hôpital, Tom faisait des études de lettres, Matthieu de psychologie et Alex travaillait dans un petit café tranquille tandis que je continuais de faire le trottoir. L’école n’avait jamais été mon fort et les études ne me menant nulle part, j’avais décroché sans avoir mon bac pour poursuivre la voie qui m’apportait le plus : je travaillais dans un strip club branché et finissais parfois mes nuits avec des clients qui en voulaient plus. J’étais également employé comme serveur dans quelques restaurants non loin de notre appartement durant la journée. En tant qu’insomniaque, je n’avais pas besoin de beaucoup d’heures de sommeil et une courte sieste suffisait à me remettre d’aplomb après une grosse nuit de travail. Je n’aimais de toute façon pas dormir et passais le plus clair de mon temps à tenter d’éviter mes cauchemars ou à boire jusqu’à l’évanouissement pour les contrer. J’en avais fini avec la scarification mais l’ombre de Max planait toujours au-dessus de moi telle une épée de Damoclès, et elle m’atteignait beaucoup plus facilement pendant que je rêvais alors je faisais les trottoirs même durant mes jours de repos pour la garder éloignée.

   C’est durant un de ces fameux soirs que je croisai ce vieillard pour la première fois. J’étais à la recherche d’une personne qui aurait besoin de compagnie quand il m’a approché. J’étais souvent approché par des gens plus âgés que moi mais cet homme paraissait plus vieux, je lui aurais bien donné la soixantaine. Il était bien habillé, se tenait bien droit malgré son âge qui affaissait ses traits et parla d’un ton sec avec une petite touche de tendresse.

- Excusez-moi, très cher. Auriez-vous vu cette femme par tout hasard ?

   Il tenait la photo d’une jolie rousse aux boucles indomptées qui portait un fard à paupière bleu pétant et du rouge à lèvres. Je lui répondis << Non mais je peux te trouver quelqu’une qui lui ressemble si tu veux. >> En comprenant que je lui proposais une prostituée et que j’en  étais donc un moi-même, il s’étonna de mon jeune âge et offrit de me payer pour que je rentre chez moi. Je lui riai au visage.

   - Que ferais-je chez moi à cette heure-ci ? Tout le monde dort.

   - Alors venez donc chez moi, je nous ferai du thé, me suggéra-t-il.

   J’acceptai avec joie de passer la nuit à boire du thé avec lui à condition d’être payé, ce à quoi il agréa. Arrivés devant chez lui, je fus surpris de voir que sa maison était un véritable petit manoir avec bien trop de pièces pour un vieillard solitaire. Il m’offrit du thé comme promis et s’assura que je sois confortablement installé avant de commencer à me faire la conversation. Nous parlâmes des heures durant, de ma vie et de la sienne, de sa solitude grandissante depuis que sa fille avait fui la maison et de ses recherches dans toute la ville en vain. Il m’avait confié être dévasté par la criminalisation de la prostitution qui rendant ce métier d’autant plus dangereux et je l’assurai être d’accord en tout point avec lui. Il voulait faire quelque chose, n’importe quoi, pour aider les personnes qui seraient prises au piège dans ce métier sans personne pour veiller sur elles et il avait une idée en tête : leur proposer de commencer par quitter les hauts risques de la rue pour trouver des clients parmi les gens plus aisés en tant qu’escort de luxe puis de se reconvertir en laissant Charles -c’était son nom- investir dans leur futur.

   - Mais je ne me vois pas faire autre chose comme métier, lui avouai-je alors.

   Il réfléchit un long moment, se caressa la barbe puis me souria :

   - Je peux t’apprendre les manières de la haute société et tu te feras passer pour l’un d’entre eux. Tu ne seras non plus un strip teaseur ou un prostitué mais un artiste et un amant.

   Je n’avais jamais croisé d’homme aussi surprenant. Il me laissait entendre, en étant riche lui-même, que je devais prendre aux riches et il m’apprit tout ce qu’il savait pour me préparer en conséquence. Nous passâmes des mois à travailler ensemble, je lui ramenais d’autres prostituées qui rêvaient de changer de vie et lui m’en apprenais toujours plus sur la haute société. Quand je fis finalement mon entrée en me faisant passer pour son fils adoptif, personne ne se douta de rien et très vite je pus me faire un réseau dans lequel quelques habitués ne tardèrent pas à se montrer. C’est fou ce que l’on peut faire avec un peu d’aide. L’hiver arrivait et je n’aurais pas à le passer dans le froid de la rue.

   Ce soir-là, je rentrais plus tôt que d’habitude. J’avais travaillé sans relâche toute la semaine et j’étais épuisé mais mon Cuple m’avait promis une soirée tranquille bien au chaud, j’avais si hâte. Je marchais d’un pas léger, profitant des premières neiges de la saison quand je remarquai que j’étais suivi. Probablement un homme. Blanc. Je ne pouvais pas me faire une idée de son âge comme il gardait ses distances et portait une large capuche noire qui lui tombait sur le visage. Je tentai de changer de chemin et commençai à tourner en rond dans les rues vides au cas où ce soit moi qui me fasse des idées mais aucun doute, il me suivait bien. Je vérifiai que mon localisateur de position était bien allumé et m’apprêtai à envoyer un message à Tom quand il commença à se rapprocher. Je me mis à marcher plus vite, il tint mon rythme, accéléra. Je me mis à courir mais c’était trop tard, il était trop rapide. Il me rattrapa en quelques pas et passa sa main sur ma bouche avant que je n’aie le temps de réagir, puis je sentis la pointe d’un objet coupant dans mon dos.

   - Pas de geste brusque. Avance, murmura-t-il contre mon oreille.

   Mes mains se mirent à trembler, ma respiration se coupa. Cette voix, je pourrais la reconnaître entre mille. Max. Il appuya son arme un peu plus violemment entre mes côtes et je me mis à marcher, je ne savais pas comment. Mon corps ne m’obéissait plus. Qu’est-ce qu’il faisait là ? Qu’est-ce qu’il voulait ? Enfin, c’était évident : il était là pour moi. Il savait qu’il ne pourrait pas me récupérer avec ses jolis mots alors il s’essayait à la manière forte. Il me guida jusqu’à un petit immeuble à quelques rues de là. Quelle chance il avait que les rues soient vides. Mais aurais-je vraiment été capable de crier et de m’enfuir si cela n’avait pas été le cas ? Il me poussa dans un appartement qui devait être le sien et ferma la porte à clef en prenant soin d’en retirer celle-ci après coup pour la garder sur lui.

   - Ça fait longtemps, tu m’as manqué, commença-t-il.

   Il devait s’attendre à une réponse de ma part comme il prit la mouche en frappant le mur. J’étais trop effrayé pour bouger ne serait-ce qu’un cil. Je craignais ce qu’il se passerait maintenant qu’il m’avait de nouveau sous la main.

   - Tu ne veux pas me parler ? D’accord, passons aux choses sérieuses : je suis au courant pour ton avortement.

   J’avais dû avorter après qu’il m’ait violé lorsque je n’avais encore que 16 ans, je venais de sortir de chez lui et n’avais rien dit à personne à part ma mère qui avait dû m’accompagner. Comment le savait-il ? Ma génitrice lui en aurait parlé ? Une enième trahison de sa part. Max me poussa contre le mur, me ramenant à la réalité :

   - Pourquoi ? Tu as tué notre bébé, mon bébé. Tu me détestes tant que ça ? Enfin, ça ne change rien. Je pourrais toujours t’en faire un nouveau.

   Un frisson me parcourut le corps. Je ne voulais pas. Je tentai de le dissuader en lui avouant que je m’étais déjà fait retirer l’utérus mais il vit clair dans mon jeu et flaira le mensonge immédiatement. Je me mis à pleurer, ne sachant que faire d’autre. Il m’attrapa par le bras et me jeta sur son lit dans la pièce d’à côté, je tentai de le repousser verbalement mais il me prit par la gorge pour me faire taire. Il ôta mon pantalon d’une main, appuyant sur mon cou de l’autre et il me viola. Je ne fis pas un bruit, mais ce n’est pas faute d’avoir essayé. J’étais figé entre ses mains et mes jambes me trahissaient encore. Ces fichues jambes pas foutues de tenir debout ou de rester fermées quand j’en avais besoin. C’était pour cela que j’avais choisi cet endroit pour me couper ; je n’en voulais plus de ces jambes défectueuses. Après un moment qui parut durer une éternité, il se releva, se rhabilla et disparut dans la cuisine. J’aurais pu en profiter pour appeler Tom mais Max avait balancé mon manteau dans l’entrée et je n’osai pas quitter sa chambre alors j’attendis. Quoi ? La mort, probablement. Et voilà qu’elle revenait, avec ses cheveux bruns-blonds et son regard froid hétérochrome. Max posa un plat d’œufs brouillés devant moi et me dit << Mange >> mais je n’avais pas le cœur à cela. Il commença à s’énerver, comme il s’énerve chaque fois que les choses ne vont pas dans son sens et je me recroquevillai dans son lit, prêt à encaisser les coups quand la sonnerie de mon téléphone retentit. Mon kidnappeur partit le chercher et revint avec mon téléphone en main.

   - C’est Tom. Tu lui as dit où tu étais ? Il va rappeler si tu ne réponds pas, non ?

   Je me tus, le laissant parvenir à ses propres conclusions. Il fixa mon portable jusqu’à ce qu’il s’arrête de sonner, puis attendit un instant. Son visage s’éclaira quand il crut que c’en était fini des appels mais bientôt ma sonnerie retentit de nouveau et il prit une expression agacée. Il se tourna vers moi et me tendit le téléphone :

   - Dis-lui que tu ne rentreras pas ce soir. Ou mieux, dis-lui que tu ne rentreras plus jamais. Non, il ne faut pas qu’il trouve ça louche. Réponds-lui normalement. Et pas de conneries, me menaça-t-il.

   Je hochai la tête et déglutis, je savais que la terreur s’entendrait dans ma voix et il me blâmerait pour cela. Max décrocha et mit le haut-parleur, faisant retentir la voix rassurante de Tom dans la petite pièce.

   - Allo ? Sky ?

   Il me fallut réunir toutes mes forces pour faire vibrer ma voix dans le micro, le corps tremblant à l’idée de ce qui arriverait ensuite.

   - Max… murmurai-je.

   Celui-ci se dépêcha d’éteindre mon téléphone et j’eus à peine le temps de voir son bras plonger vers l’assiette qu’il avait laissée près de moi qu’elle me frappait déjà en plein visage. Une fois, deux fois. L’assiette se brisa et je perdis mes lentilles. Je tombai brutalement au sol, juste au-dessus des morceaux de verre ; le plus gros se logea dans la paume de ma main et un autre, plus petit, entra dans mon œil droit quand ma tête mangea le sol. J’essayai de lui faire signe pour qu’il comprenne que j’étais blessé mais il s’en fichait, il m’agrippa par les cheveux et frappa ma tête contre les bouts de verre, m’écorchant le visage. Il s’énerva en me hurlant comme je l’avais déçu de nouveau, comme je le trahissais toujours mais j’étais plus concentré sur mon œil qui me lançait et mon visage qui semblait enflammé que sur son joli discours. Il aurait continué de me passer à tabac s’il n’avait pas entendu Mama et les autres arriver. Lui qui avait si peur de Mama, il s’enfuit sans un mot de plus. Après cet accroc, je ne fis plus jamais le trottoir. Mon ophtalmologue m’informa que ma vue avait diminué considérablement, je dus ressortir mes vieilles lunettes rectangulaires pour un temps et je passai les semaines qui suivirent à me reposer confortablement entouré de mes amours dans notre appartement.

   Tom fut le suivant à vivre un événement difficile, et je ne pus pas être là pour le protéger. Aucun de nous ne le put. Cela se passa au sein de sa fac ; un petit groupe d’étudiants hétéros-cisgenres avait pris l’habitude de s’en prendre aux nouveaux élèves un peu trop bruyamment queer et Tom ne fit pas exception. Il était devenu si fort et si fier que personne ne semblait pouvoir l’arrêter, mais cela faisait également de lui une cible facile. Un soir où la chaleur du printemps commençait à revenir, il s’était retrouvé seul à rôder sur le campus quand ces brutes épaisses l’avait attrapé et tiré dans un vieux bâtiment qui n’était plus utilisé pour tenter de l’intimider, de le remettre à sa place. Après tout, ce n’était qu’une pédale et eux étaient les grands hétéros maîtres de l’univers tout entier. Mais Tom n’en avait rien à faire, il s’habillerait comme il le voulait et il crierait sa pansexualité sur tous les toits s’il le sentait. Personne ne l’arrêterait. On lui cria dessus, on le menaça, on l’insulta mais rien n’y fit. Ce n’était pas un petit groupe de brutes qui allait lui faire peur ; il avait été à leur place, il savait pertinemment comment ils opéraient et pensaient. Il n’hésita pas à jouer là-dessus pour les humilier un par un devant leurs potes, lisant les insécurités derrière leurs yeux aussi clairement que s’il lisait dans leurs pensées. Il cracha son venin sur les serpents qui s’amusaient à mordre les chevilles de ses amis sans penser qu’il pourrait y avoir des conséquences. L’un d’entre eux s’ébouillanta et commença à frapper Tom, les autres suivirent. Tom ne céda toujours rien, se moquant même ouvertement d’eux en leur sifflant << C’est tout ? Vous tapez comme une bande de fillettes ! >> et la colère monta. Un premier trouva un tuyau en métal qui traînait dans la pièce et proposa de le frapper avec mais Tom ne cédant toujours pas, un deuxième rigola << Pourquoi ne pas lui enfoncer dans le cul ? Un pédé pareil, je suis sûr que ça lui plairait >> et ses amis le prirent au sérieux. Tom tenta de se défendre mais ils étaient trois contre un. Il lui ôtèrent son pantalon et le violèrent avec cet objet métallique. Tom ne leur céda rien. Pas un cri, pas une larme. Il serra les dents et attendit que le moment passe et qu’ils se lassent, ce qu’ils firent bien vite. Il avait trop mal pour bouger ensuite et se sortir seul de là pour rentrer alors il m’envoya un message. Quand j’arrivai sur son campus et que je le trouvai là, encore couché par terre, je fondis en larmes tandis que je l’aidai à se relever. C’était une douleur que j’espérais qu’il ne ressente jamais, et savoir que j’avais échoué à l’en protéger me brisa le cœur. Après cela, notre Cuple organisa sans mal une revenge ; nous réunissâmes quelques queers en colère avec l’aide de Sugar, une amie drag queen, et nous  prîmes d’assaut la fac de lettres. Tom nous avait décrit ses assaillants et nous les trouvâmes facilement. Nous les attendîmes à la sortie de leur cours et leur sautâmes dessus, les déshabillant et les recouvrant de peinture rouge. Nous les fîmes parader à poil sur tout le campus en attirant l’attention de tous les gens aux alentours à l’aide d’un microphone. Nous levâmes des pancartes faites peu de temps avant cela contant leurs crimes et demandant réparation à toutes les victimes, nous chantâmes “queers fight back” ou “les queers se débattent” dans toute la fac, nous mîmes fin à leur règne de terreur. Nous rendîmes Tom fier. C’est ensuite que naquit la première Meute ; les queers partout étaient terrifiés à cette époque, alors nous avions eu l’idée de nous retrouver telle une meute pour nous offrir plus de sécurité durant nos virées shopping mais pas seulement. Très vite, le mouvement pris de l’ampleur et nous sortions en Meute pour aller à différents endroits, des séances shoppings aux démarches administratives aux visites médicales, plus aucune personne queer ne se déplaçait sans la Meute. Bien que ses membres n’aient compté que mon Cuple, quelques drag queens et des amis en études de droit au début, la Meute fut rejointe par beaucoup d’autres queers par la suite et ne s’arrêta pas de grandir, nous gardant tous en sécurité. 

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