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L’été était sur le point d’arriver quand je décidai de me lockser les cheveux. Je les avais suffisamment laissé pousser ces dernières années et je me sentais prêt pour ce nouveau chapitre de ma vie. Pour l’occasion, nous organisâmes un barbecue auquel nous conviâmes nos amis et voisins tandis que Mama s’occupait de transformer mon afro en locks. Sally, une enfant de 10 ans qui avait adoré nous rencontrer durant notre précédente fête de quartier, était venue avec son grand frère de 14 ans ce jour-là. Celui-ci passa la plupart de son temps à me fixer de loin pendant que sa petite sœur jouait avec mon Cuple, je lui servis donc un clin d’œil qui le fit rougir jusqu’aux oreilles. Il tenta de se cacher le visage derrière ses mains mais il était trop tard, je l’avais déjà vu et son embarras m’amusa. Je sentis tout de suite que nous allions avoir un nouveau Chaton avec lui, et je n’eus pas tord ; il revint nous voir avec ses deux amis et, a vu du grand nombre d’amoureux que j’avais, ceux-ci me demandèrent de leur apprendre à flirter. Je passai des mois à échanger avec eux, les retrouvant à m’attendre dans la maison en jouant sur la console de Gwen quand je rentrais du travail le soir, mais aucun d’entre eux ne parvint à se trouver de date. Enfin, ce n’est pas comme s’ils bougeaient beaucoup de nos jolis canapés bleus. Je rebaptisai le frère de Sally Kitty, le taquinant en le traitant comme un petit chaton errant. Il semblait toujours terriblement gêné de me voir, je le soupçonnais d’avoir un crush sur moi et encore une fois je vis juste. Ces trois Chatons avaient commencé à me suivre partout, même en dehors de la maison, et je détestais avoir des gens collés aux basques alors je décidai de leur tendre un piège ; j’allais les guider tout droit dans les coulisses d’un strip club où Missy les attendrait pour leur apprendre comme il pouvait être dangereux de me suivre n’importe où. Je les semai dans les couloirs du club et Missy les enferma dans une pièce vide, feignant vouloir les vendre au plus offrant. Nos trois mousquetaires eurent une belle frayeur et je rirai plus tard de leurs mésaventures avec Missy, seulement cet incident n’eut pas l’effet souhaité. Kitty, terrifié par la performance de Missy, ne s’en accrocha que plus à moi une fois que je vins les sortir de là. Il ne me quittait plus d’une semelle. Quelques semaines plus tard, je les emmenai à la Pride avec mon Cuple pour les détendre et ils s’amusèrent comme des fous au sein de la grande parade. Je vis le visage de Kitty se décontracter d’une façon que je n’avais jamais vue jusqu’ici, je pouvais sentir que le fait d’être entouré de gens qui lui ressemblaient lui faisait du bien et j’en étais heureux pour lui.
J’avais passé les trois derniers mois à me faire suivre partout par nos nouveaux Chatons et j’avais besoin d’une pause alors Tom, qui s’était fait une réputation de “pervers sexuel” auprès d’eux, me proposa un date sexy auquel les trois ados ne voudraient pas assister. Nous les dégoûtâmes avec quelques papouilles avant de sortir puis nous en allâmes, libérés de leurs ombres. Nous n’eûmes pas même besoin d’échanger un mot que nous savions déjà où nous allions ; nous prîmes la route pour notre bar préféré du coin, tenu par le grand et magnifique Toni que je convoitais depuis le moment où j’avais posé les yeux sur lui pour la première fois quand Sugar nous avait présenté il y a 6 ans de cela. Tom m’aidait à tenter de le séduire, bien que tous nos efforts furent vain pour l’instant, quand quelqu’un me bouscula pour lui demander un verre. Je me retournai et me retrouvai nez à nez avec Max. Je ne sus pas comment réagir mais je n’eus pas besoin de faire quoi que ce soit comme Tom fit mur de son corps et commença à le menacer de dire à Mama qu’il avait osé se pointer au même bar que moi, ce qui le fit reculer. Il abandonna son verre et partit, une fille à la main. Deux choses que je retins immédiatement d’elle : elle était brune et terrifiée. Je le savais pour avoir vu ce même regard dans le miroir trop de fois et j’en étais certain. Un frisson me parcourut le corps tandis qu’un souvenir remontait à la surface. Je sentis l’une des chaises en bois de notre ancienne cuisine se briser contre mes os comme si c’était la première fois. Tom me prit doucement par le bras, me sortant de ma tête.
- Tu penses qu’il s’en prend à elle aussi ? me demanda-t-il.
Nous connaissions tous deux pertinemment la réponse à cette question. Celle qui se posait était plutôt : allions-nous y changer quelque chose ou non ? Je ne la connaissais pas mais je me savais incapable de l’abandonner ici, Tom comprit en un seul regard et sortit en me tenant la main. Nous les rattrapâmes rapidement et Tom cria presque sur Max pour qu’il relâche sa nouvelle victime. Celui-ci la tira plus prêt de lui et haussa également la voix :
- Ce que je fais avec ma copine ne vous regarde pas. Maintenant retournez d’où vous venez si vous ne voulez pas d’ennuis.
Ce serait très mal connaître Tom que de penser qu’il ne voulait pas d’ennuis, il adorait se battre sans raison. Je m’avançai avant qu’il ne puisse répliquer et demandai son nom à la jeune fille qui semblait prête à fondre en larmes.
- Emilie, me réponda-t-elle.
- Emilie, répétai-je, tu n’as pas besoin de rester avec lui. Il y a des gens qui t’aiment quelque part, j’en suis sûr. Tu peux aller te réfugier chez eux ou venir chez nous, on a des chambres de libres. Mais lui, tu ne le changeras pas.
Elle hésita un instant, paraissant explorer l’option de partir quand Max s’énerva :
- Je vous ai dit que c’était pas vos affaires. Dégagez !
Evidemment, Tom s’énerva à son tour et commença à le provoquer en se rapprochant de lui. J’étais terrifié, tout comme Emilie je supposais, mais je tentai d’arrêter Tom avant qu’une bagarre éclate sans succès. Max frappa le premier. J’attrapai sa copine par la main et courrai la mettre à l’abri dans le bar à quelques rues de là, l’implorant de ne pas retourner chez celui qui deviendrait son bourreau si elle le laissait faire et elle accepta d’appeler une de ses amies pour qu’elle l’héberge indéfiniment. Une fois que je fus assuré qu’elle était en sécurité, je retournai auprès de Tom qui se faisait désormais tabasser par Max. Je vis ce dernier sortir un couteau de son manteau et mon sang ne fit qu’un tour ; je lui mis un coup de pied entre les jambes et lui ôtai son couteau des mains pendant que Tom se dégageait de son emprise d’un coup de genou dans les côtes. Max s’écroula de douleur mais je n’en avais pas fini avec lui, je ne pouvais pas le laisser partir et s’en prendre à de nouvelles personnes ; il fallait lui donner une leçon. J’ordonnai à Tom de le tenir par derrière tant qu’il était confus, ouvrit son pantalon et me servis de son couteau pour lui couper le pénis avant de jeter celui-ci dans la plaque d’égout au bord du trottoir. Au moins, il ne pourrait plus l’utiliser pour détruire les autres.
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