Pas de lettre
Ce matin je ne suis pas du tout motivée pour effectuer mes corvées. Elles me sembles top nombreuses et fatiguante. Pourtant je n'ai guère le choix. Malheureusement elles ne vont pas se faire toutes seules. Mon coeur est lourd et j'ai envie de pleurer sans vraiment savoir pourquoi: la fatigue peut-être.
Je passes à la boîte aux lettres voir si j'ai reçue un courrier de George. Elles est encore vide et je dois reprimer les sanglots qui montent dans ma gorge. Je reste là, à comtempler le néant en ésperant voir une lettre surgir. Je me répète comme un mentra que George va bien, qu'il ne lui est rien arrivé. Pourtant une partie de moi à cet horrible doute.
- Madeleine?
Je ne me retourne pas, je ne veux pas que le Commandant voit les larmes qui brillent dans mes yeux, je n veux pas qu'il me croit faible. Je referme la petite porte en fer d'un geste sec et essaie de reprendre contenance.
- Oui Commandant?
- Pas de nouvelles aujourd'hui?
Je serre les dents pour ne pas pleurer. Je lâche dans un souffle:
- Pas depuis des jours.
Je vois ses sourcils se froncer avant que son regard se perde au loin dans les feuillage de la foret.
- Je vais voir si je peux trouver quelque chose à son sujet.
Je secoue la tête.
- Vous n'avez pas à faire ça, ce n'est pas à vous de le faire.
- Parce que je suis l'ennemi? Madeleine je pensais sincèrement que vous aviez dépassé ce stade. Laissez-moi vous rendre ce service. Je verrai ce que je peux trouver sur Georges et votre père.
Ma gorge se noue.
- Merci.
Je flotte dans une sorte de brouillard pendant toute la journée, fatiguée. A la fin de mes corvée je suis trop épuisée pour manger quoi que ce soit et je saute le dîner. Je monte me doucher. Je passe de longues minutes sous le jet d'eau brûlant et laisse l'eau se mêler au sel de mes larmes. Lorsque je sors de la salle de bain je me couche immediatement. Bientot le sommeil me cueille dans ses bras alors que la lumière perce encore par les interstisses des volets de bois.
Je me reveille au beau milieu de la nuit, comme en plein jour. Je tourne mon réveille, il n'est pas encore quatre heure du matin. Pourtant je me lève de mon lit sans aucune difficultée. Je m'asseois à mon bureau, je commence crayonner sur une feuille blanche. De grands yeux, une mâchoire saillante, une coiffure impeccable: Ludwig. Ma respiration se coupe. Comment est-ce possible que je penses autant à lui, même en pleine nuit? Je ne peux pas l'admettre, je ne peux pas tolérer de ressentir quoi que ce soit pour lui, c'est impossible! Pourtant je reste un moment à regarder mon dessin, le coeur dilaté par mes émotions. Je décide de l'enfermer dans ma boîte à secrets sous le lit, je ne sais pas si c'est une enorme erreur ou non. Mais je ne me sens pas capable de me débarasser d'un visage aussi beau. Ma conscience ne me laisse pas en paix. Je ne veux pas tomber amoureuse, pas maintenant et surtout pas de lui. Avons nous vraiment le choix de la personne que nous aimons ou cela s'impose-t-il comme une évidence?
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