Chapitre 13

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MATT

Nous déchargeons le panier de pique-nique du coffre de la voiture de Lélia, elle met du temps à sortir avant de venir nous faire péter une bise. Je ne peux m'empêcher de l'étudier du regard. Son magnifique visage semble dévasté et ses traits tirés.

  • Salut ma belle, tu as vraiment sale mine, est-ce que ça va ?

  • Oui ça va et toi ? me répond la jolie brune en me regardant derrière ses lunettes de soleil. J'ai passé une nuit très courte, je suis encore un peu fatiguée mais ça va passer.

Nous descendons au bord du lac où nous allons pouvoir profiter d'une journée pêche et baignade.

  • Normal d'être dans cet état vu ce que tu as fait ! renchérit Méganne en riant de plus belle.

  • Sérieux, t'es encore allée voir quelqu'un ? dis-je sur le ton du reproche. Quand est-ce que tu vas arrêter Lélia ?

  • Oui, j'ai vu quelqu'un et alors ? rétorque t-elle. Qu'est ce que ça peut bien te faire ? Maintenant je suis là et on va passer une super journée avec un beau soleil !

Le sourire qu'elle affiche sonne faux, je déteste qu'elle me raconte des bobards ! Si elle se veut rassurante, c'est raté je ressens plus son agacement qu'autre chose. D'ailleurs, pourquoi porte t-elle une paire de gants par un temps pareil ?

  • C'est quoi ces gants ? Fis-je remarquer à l'ensemble du groupe d'amis.

  • Rien c'est des gants, déclare t-elle. Un style comme un autre Matt.

Je n'en suis pas persuadé qu'il s'agit d'un effet de mode, Lélia ne me la fera pas à moi. J'ai suffisamment d'experience pour savoir qu'une paire de gants peut servir de cache misères. Je lui saisis le poignet un peu fort, je ne voulais pas la faire grimacer de douleur mais j'avais besoin de savoir. D'un geste sec, je lui arrache le gant, pas besoin de lui demander la permission je sais qu'elle aurait refusé.

  • Qu'est-ce que c'est que ça ? Toutes ces marques ?

La jeune femme me tape méchamment sur la main avant de rétorquer d'un ton sec.

  • Je me suis brûlée avec euh le four ! ment-elle sans conviction.

Le ton monte de mon côté, je n'aime pas la savoir amochée. Il lui est forcément arrivée une mésaventure la nuit dernière.

  • Tu me prends vraiment pour un con ! Il t'es arrivée quoi ?

Face à mon regard noir, elle commence à bafouiller des excuses bidons qui n'ont aucun sens. Dans lesquelles elle se perd toute seule. Elle s'emmêle dans ses mythos alors je soulève très légèrement son t-shirt mon but n'étant pas de la déshabiller. Cela découvre son nombril et un peu ses côtes jusqu'à la limite de son soutien-gorge.

  • NON MAIS ÇA NE VA PAS MATT ? Hurle Lélia en colère. Dépoiles moi pendant que t'y es, ne te gênes surtout pas hein !

Je lutte contre sa main qui tire sur mon poignet pour remarquer des traces violettes le long de son flanc.

  • Et ça c'est le four, peut-être ? reprends-je inquiet.

Elle me balance sa main dans le visage, je ne m'étais pas douté qu'elle oserait me giffler. Des acouphènes dans le tympan, je sens de la chaleur irradier ma joue probablement rougie. C'est un geste qui me fait beaucoup de mal, la douleur physique est minime mais au niveau de notre amitié, j'en prend un sacré coup. Je porte ma main là où la sienne s'est écrasée avec violence. Lélia n'est pas fière de ce qu'elle vient de faire, elle fond en larmes dans les bras de sa meilleure amie qui me donne raison.

  • Matt n'a pas tord, que s'est-il passé cette nuit ?

La petite brune est honteuse, aucun mot ne sort de sa bouche, juste des larmes qui perlent aux coins de ses yeux noisettes. Cette fois, elle me laisse soulever les habits qui la recouvrent, l'étendue des dégâts est plus importante que ce que l'on a pu constater juste avant.

  • Qui t'a fait ça ? Dis-je.

  • C'était une soirée SM ma chérie ? complète Méganne. Tu ne peux pas rester comme ça, il faut porter plainte ma biche.

  • Et comment veux-tu porter plainte ? renchérit Dayvon. Lélia était de base consentante pour ce rendez-vous !

  • Non mais tu cautionnes ça mon coeur ? reprend Méganne. C'est grave ce qui est arrivé à Lélia ! C'est un viol. Tu as dû souffrir le martyr, une chance que tu sois parmis nous !

  • C'est horrible de faire ça à une femme, ça me dégoûte, renchéris-je.

  • C'est vilain, affirme Dayvon. Il ne t'a pas ménagé le bâtard ! Tu as subi quoi du coup ?

  • Écoute Dayv, on va arrêter avec toutes nos questions. Je crois que nous en savons bien assez et Lélia n'a sûrement pas envie de s'attarder dessus.

  • J'aurai dû t'écouter...

J'hoche la tête, mes conseils étaient pour son bien. Je l'ai avertis mais elle n'en a pas tenu rigueur et ce qui s'est passé cette nuit est effroyable.

Dayvon et Méganne s'éclipsent pour se mettre à la pêche, je vais rester auprès d'elle, elle a besoin d'un certain réconfort. Le dos contre le tront d'arbre, je l'invite à s'asseoir entre mes jambes, le dos contre mon torse. Mon amie ne réfléchit pas et automatiquement se cale contre moi. Je l'enlace de mes bras, effleurent les siens et pose ma tête dans le cou de la belle femme.

  • Tellement agréable tes petites caresses, Matt.

Profites en alors, on est bien là toi et moi.

Elle s'appuie l'épaule contre ma clavicule pour se tourner afin de mieux me regarder. Je vois de la culpabilité à travers ses yeux.

  • Je m'excuse de t'avoir baffé, j'ai été conne alors que toi tu ne faisais que de te soucier de moi, murmure t-elle. Je te demande pardon mais tu sais peu le font...

J'ai été blessé alors je me contente de lui dire d'une voix douce '' ce qui est fait est fait ''. Je sens qu'elle apprécie ma proximité, elle se laisse même aller à me caresser les bras à travers mes poils bruns. Mais pourquoi se permet elle de me faire du mal et de compliquer les choses ?

Avec Lélia, nous avons rejoint les autres et les petites fritures se sont entassées au fond du seau. Avec Dayvon nous avons été obligés de nous mouiller plusieurs fois afin de décrocher les lignes qui s'étaient enroulées autour des arbres lors des lancers des filles. On compte bien manger notre pêche fructueuse au barbecue prochainement. Dayvon est passionné par la pêche, c'est lui qui se charge à genoux dans la pelouse de démonter toutes les lignes et de les ranger soigneusement dans la voiture.

Méganne est la première à se tremper dans l'eau, je la rejoins et le niveau m'arrive à la taille et Méganne juste en dessous de la poitrine. Elle est fraîche, c'est agréable après une journée aussi chaude. Dayvon arrive en bombe nous éclaboussant tous au passage y compris Lélia.

Mon amie meurt de chaud mais je sens que de se mettre en maillot de bain avec toutes ses blessures sera trop compliqué pour elle. Dayvon et Méganne se chamaillent et se coulent alors que je sors pour rejoindre Lélia. Elle attarde ses yeux sur mon torse avant de me regarder.

  • Aller, il fait chaud, tu devrais venir ! On est trop bien dans l'eau.

Je n'ai pas très envie de me déshabiller, Matt. Comme tu as pu le voir, je suis couverte de bleus, j'ai beaucoup trop honte.

Je la soulève habillée pour la porter dans mes bras jusqu'à l'eau. J'avance avec elle, toujours suspendue à mon cou. L'eau commence à mouiller son short, une fois habituée à la fraîcheur, je finis par la lâcher tout doucement jusqu'à qu'elle pose ses pieds dans le sable.

Mes yeux sont attirés par la transparence de son débardeur blanc, un joli décolleté avec son petit maillot de bain et ses bleus sont impressionnants.

  • Peux-tu arrêter de me mater, c'est gênant, s'exprime Lélia.

  • En vrai, ce n'est pas tellement ce que je faisais, je constatais l'etendue des hématomes, je dois avouer que c'est choquant !

Elle se cache un peu avec ses mains, nous sommes inquiets mais ne pouvons la contraindre à parler. Méganne devient insistante au sujet du viol, elle la questionne pour savoir ce que Lélia a subi.

Elle est honteuse lorsqu'elle mentionne les accessoires qui l'ont torturée : pinces à tétons, cunni forcé, womanizer, machine de sexe à bras mécanique avec gode au bout et elle dit même avoir saigné.

Entendre ça me choque, mes yeux s'expriment d'eux mêmes. Je ne bouge plus, silencieux ayant du mal rien qu'en imaginant la scène.

  • Il faut que tu fasses attention à tes fréquentations, commence Méganne. Je t'accompagnerai pour ta prochaine expérience et j'attendrai que ce soit terminé.

  • Putain mais comment peux-tu l'encourager à continuer toi ? Répondis-je hors de moi.

  • Tu ne peux pas l'empêcher de laisser exprimer ses envies ! Elle fera comme elle voudra, tu n'es pas son père Matt ! Rétorque Méganne.

  • Assez vous deux, s'exclame Lélia. Je suis là à ce que je sache et j'aimerai que l'on n'aborde plus le sujet, ça me fait du mal.

La journée se termine autour d'un barbecue au bord du lac. Mon pote s'occupe du service car je suis trop occupé à être rassurant auprès de Lélia qui est venue se réfugier dans mes bras. Ce moment de douceur nous fait du bien à tous les deux.

Méganne sort une guitare pour tirer sur les cordes pour jouer des morceaux connus. Puis une petite série de jeux de société sages comme time's up, dooble, jungle speed, blanc manger coco. Une bonne soirée entre amis qui se termine bien.

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