IV

3 minutes de lecture

J’ai mal…Tellement mal. Cette douleur si vive m’enchaîne toute entière, me brise l’âme. Il fait si sombre, suis-je en enfer ? Le sang, c’est le sang qui souille mon corps. Mon entre-jambe me brûle comme si l’on m’avait marquée au fer rouge. Je ne fais qu’un avec la douleur.

Mon corps est en ébullition. mon cœur bat si fort dans ma poitrine ! Mes yeux cherchent dans l’obscurité un cadavre ensanglanté, trompée par mon ennemi, je ne vois que les ténèbres, aveuglée par le désespoir et la haine.

Soudain, des spasmes violents me soulèvent toute entière, m’entravent et m’animent d’un désir démentiel ! Quel est-il ? Ma bouche est en feu et en sang. Deux lames m’entaillent les lèvres. Mon propre sang glisse à l’intérieur de ma gorge, sucré et enivrant. Je n’en peux plus. Mon corps entier est à vif, déchiré par la soif. Je me relève, ma robe tombe en lambeaux, trempée et tachée de rouge. Je tressaillis. Un petit sourire pare mes lèvres. Relevant alors ma tête pour faire face aux étoiles, je danse avec elles dans une farandole de rires.

Le sang afflue dans mes veines tel un torrent. Mes muscles se contractent et m’assaillent d’encore plus de souffrances. Je ne cesse de gémir, et mes hurlements ne peuvent être contrôlés. Je suis prise de vertiges, mes mains sont plaquées contre mes tempes. Je me cabre, et tombe sur le pavé, où je me cogne la tête. Dans une quinte de toux grasse et rauque, je me mets à cracher du sang. Un démon veut sortir de moi et me dévore de l’intérieur. Des ailes cherchent à sortir de mon dos, elles transpercent ma peau pour me forcer à m'élever. Suis-je devenue un ange au sein de ces ténèbres écrasantes? Non, je suis souillée, meurtrie et damnée. Je suis un monstre.

Traînant ma carcasse brûlante, j’avance dans le noir désireuse de satisfaire mes pulsions. Ce qui reste de ma robe me serre l’abdomen comme si elle ne m’allait plus. Ma poitrine découverte, j’arrache le reste de ces jupons sales qui entravent mes mouvements. Je laisse sans regret cette fleur fanée dernière moi.

Je n’ai pas froid. Mon corps est passionné est fiévreux et enflammé par la passion et la folie qui s’est emparées de moi, emprisonne un peu plus mes sens à chaque instant. Je rie dans la nuit, dansant comme si mes pieds ne touchaient pas le sol. Je suis un ange ! Je suis un démon ! La chasse commence. Je cherche l’objet de mon désir pressant. Juste là, en face de la rue éclairée et déserte, se trouve le Midnight Severin. Je traverse la rue, ma peau nue offerte à la lumière. Il n’y a personne dehors. J’entre dans la taverne. Les exclamations et les rires fusent à mon entrée. Trois hommes se présentent devant moi, laids et puants :

« Alors ma jolie ? commença l’un d’eux avec son haleine chaude et chargée, tu tiens tant que ça à te faire baiser ?

Les deux autres rirent, je leur fis un magnifique sourire angélique. Je m’approchai du blagueur pour lui murmurer à l’oreille.

- Je suis…affamée. »

Soudain, je lui plantai mes crocs dans la jugulaire et aspirai son sang, tel un démon assoiffé de violence. Les deux autres s’empressèrent de m’attaquer. Le premier me poussa violemment, je volai contre un mur, avant de retomber comme une masse. Me redressant, je leur sautai au cou, tuant ça et là. Une femme hurlait, horrifiée. Je lui écrasai le crâne contre le bar avant de la consommer elle aussi. J’étais partout, dansant comme le vent et riant avec les pauvres humains terrifiés. Je vous aime ! Vous et vos visages répugnés et figés par la peur. Montrez m’en encore plus !

Ils hurlaient, m’attaquaient, me blessaient et moi je les dévorais de plaisir. Ils ne réussirent pas à s’enfuir du Midnight Severin car à la seconde où j’étais entrée, tout était déjà achevé. J’ai mangé une vingtaine d’humains au moins, à la fin mon corps brûlant était recouvert de leur sang, ainsi que l’ensemble de la pièce où gisait ça et là des cadavres en piteux état.

Je quittai les lieux, rassasiée et heureuse. Ayant trouvé un endroit où me cacher, je m’effondrai sur le sol pour m’abandonner aux bras de Morphée.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 5 versions.

Vous aimez lire Veronica Tmski ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0