V

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Notre princesse massacreuse entendit son nom prononcé à trois reprises et reconnut la voix déplaisante de son agresseur de la veille. Ses yeux s’ouvrirent d’un coup et son sang ne fit qu’un tour quand elle aperçut, perché au-dessus d’elle, la tête déconfite du vilain violeur.

« Toi… » articula-t-elle d’une voix cassée et rauque.

Glenn affichait une expression encore jamais peinte sur son visage. Ses yeux noirs brillaient de surprise et sa bouche était encore ouverte malgré son mutisme, ses longs cheveux d’argents lui retombaient sur le visage. Il semblait terriblement déconcerté

Allongée dans un grand lit immaculé, éclairée par la lumière de la lune argentée, il admirait une jeune femme d’une beauté sans nom reposait. Son teint lacté buvait les rayons de l’astre, jaloux de l’éclat mystérieux de ses grands yeux plus verts que l’émeraude. Une auréole de feu encadrait sa personne, de sublimes vagues d’une couleur violente. La muse dénudée restait sur ses gardes, sauvage et indomptée. Ses seins bien ronds aux mamelons rosés la rendaient diablement désirable. Notre petite princesse était devenue une sublime femme.

Cette créature est vraiment Cordelia ? La petite fille que j’avais hier soir sous les yeux est devenue cette beauté surnaturelle ? Je l’avais laissée croupir seule et j’étais rentré directement au château. Je pensais en avoir fait un vampire mais elle est devenue bien plus que ça ! Je vais t’épouser, ma belle ! Je le jure sur le trône et l’obscurité, je vais faire de toi ma mariée !

Avait-il seulement oublié ce qu’il lui avait fait subir, la nuit dernière ? Enfin pour le moment il était sous le charme ravageur de ses mignons mamelons.

La métamorphosée princesse sortit de son nid douillet, Glenn voulut l’y aider, mais elle l’ignora froidement. La tête lui tournait encore et elle traversa la chambre d’un pas léger. Un miroir ovale accroché dans un recoin de la pièce capta son attention, elle se voyait pour la première fois sous cette nouvelle forme attirante. Elle se contempla de longues minutes avec une fascination. Elle s’acceptait entièrement. Glenn restait en retrait, contenant son envie charnelle du mieux qu’il pouvait. Soudain Cordelia se souvint de la nuit dernière, son entre-jambe la démangea et ses crocs sortirent. Se retournant vers le clair de lune, la bouche ouverte, elle baignait dans une béatitude totale : elle était un vampire. Le prince imprima ce spectacle sublime dans son esprit.

Le soir venait seulement de poindre lors du réveil de Cordelia. Elle se retira dans un boudoir aménagé à l’occasion de sa subite venue. Enfin laissée seule, nue et terriblement bouleversée. Cela ne durera pas, crois-moi.

La petite pièce circulaire ne laissait aucune source de lumière pénétrer. Il y avait juste assez de place pour que la princesse tende les deux bras. Quelques bougies trônaient sur les différents meubles du sombre boudoir. Une commode souriante assortie de petits tiroirs blancs faisait face à Cordelia avec un nécessaire de toilette et de maquillage. Un grand miroir aux bordures détaillées de fleurs dorées rejetait son reflet dans l’étendue de son regard. Derrière elle, un paravent décorait le mur de ses motifs asiatiques luxueux et devant, reposait un divan couleur vieux sang.

Des robes étaient étendues sur celui-ci, elles appelaient son corps de leur beauté respective, voulant la rendre encore plus belle et coller sa peau. La princesse commit le crime d’Adam et Ève : elle avait prit conscience de sa nudité et revêtit son corps de l’habit, culpabilité de l’Homme sur sa nudité naturelle : votre honte.

Une fois parée d’une robe rouge dévoilant une gorge généreuse à la limite de la décence, elle se posta devant le miroir. Sa volumineuse chevelure rouge lui tombait sur les épaules, elle la caressa, se souvenant du carré qui lui servait jadis de coiffure. Elle scruta son visage, éternel masque de porcelaine et regarda ses lèvres. Elles avaient donné le doux baiser de la mort, elles n’étaient pas assez rouges. La princesse leva son bras blanc devant elle. D’un violent coup de crocs, elle mordit dedans avec délice. Un sourire d’extase s’afficha sur ses lèvres trempées de son sang, il ruissela le long de son menton et de son bras, elle le lécha sensuellement s’abandonnant à elle-même dans un instant de plaisir souillé. Sa blessure se referma rapidement et elle nettoya son visage ensanglanté. Se laissant tomber sur le divan de la même couleur que ses lèvres.

Elle ouvrit les yeux.

« Enfin te voilà, reine Cordelia. ».

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