François Bourrasse était un enquêteur élégant et expérimenté. Dans la semaine, il remontait pour la troisième fois, la Roche de Solutré, car il avait le sentiment d’être passé à côté d’un élément essentiel. Ce type nu retrouvé mort sur les rochers par les membres d’un club d’escalade, ça sentait le cul à plein nez. Une chute vertigineuse, pas de témoins direct, des sécrétions vaginales sur le pénis du cadavre. En frottant son bouc, François songeait à une partie de jambes en l’air qui aurait mal tourné.

La victime était un homme marié, en instance de divorce. Entre eux, il n’y avait plus d’amour, mais que de la rancœur et de la haine. Sa femme avait portée plainte à plusieurs reprises pour violences conjugales. Elle aurait pété les plombs ? Pourquoi pas ? En plus leurs voisins étaient formels, dernièrement, le couple s’était engueulé et des menaces de mort avaient fusé. Mais comment expliquer les sécrétions ?

Une autre piste était envisageable, celle de l’amante. L’absence de sms enflammés sur le téléphone portable de la victime, tendait à prouver le contraire. À moins, qu’ils communiquaient autrement ?

Arrivé au sommet, l’enquêteur resta à distance du précipice et il observa les vignobles.

En questionnant longuement les vignerons, et leurs employés, il avait obtenu des réponses intéressantes. Cette semaine-là, à l’aube plusieurs d’entre eux ont aperçu une jeune femme qui se promenait avec une mallette en bois à la main. Pour certains, il s’agissait clairement d’un chevalet portable.

Accroupi au sol, en faisant attention de ne pas abîmer son pantalon, François Bourrasse, inspectait méticuleusement les failles entres les roches. Au bout d’une heure sa persévérance paya, lorsqu’il glissa la main dans une fissure. Il venait de trouver un pinceau. Et quelques mètres plus loin, dans une cavité, quand il repéra un tube de peinture, un sourire se dessina sur ses lèvres. Maintenant, il était convaincu que cette nénette était la clé pour résoudre cette enquête.