Pectoraux saillants
Âgées de quinze ans, Chloé et Constance aimaient se rendre à la piscine de Macôn, car il y avait plein de beaux mecs. En barbotant dans l’eau, elles épiaient les types musclés qui sautaient du plongeoir, et intérieurement, elles rêvaient de se faire accoster par un de ces beaux gosses aux pectoraux saillants. Comme ça, elles pourraient se la péter devant leurs copines.
— Putain ! Regarde, sur la serviette là-bas, c’est Anita ! cria Constance dans l’oreille de son amie.
Et d’un ton enjouée, elle continua :
— Viens, on va la voir, elle nous donnera des conseils pour séduire les mecs !
— Va-y si tu veux, moi je reste là, car elle est zarbi en ce moment.
— Ben, laisse tomber alors !
Les deux adolescentes continuèrent à mater les corps virils qui passaient sous leurs yeux, et soudain elles pouffèrent en voyant débarquer un homme en costard.
— Oh le bouffon ! Il s’est trompé d’adresse. marmonna Chloé.
Constance gloussa, puis sidérée, elle constata que le type s’approchait d’Anita. Cette dernière était tellement absorbée par la lecture de son magazine, qu’elle tarda à le remarquer, mais après avoir échangé quelques mots avec lui, d’un geste, elle l’invita à s’asseoir.
— C’est qui ce pélo ? demanda Constance.
— Sûrement, son nouveau mec !
— T’es folle ! Il doit avoir genre quarante piges. C’est dégueu !
Les deux amies virent Anita fondre en larmes, et se jeter dans les bras de l’inconnu. Hébété, il l’enlaça tendrement, et après de longues secondes, ils se levèrent. Anita ramassa sa serviette pour la mettre sur son épaule, puis en tortillant des fesses, elle accompagna l’homme en direction des vestiaires.
Jalouse Chloé lâcha :
— Putain, la garce ! Si c’est pas son mec, elle est sacrement douée !
Annotations