Chapitre 32

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Un voile de tristesse assombrit le visage de Serena alors qu'elle déplie la nappe avec Vanille. Les carreaux rouges et blancs, autrefois symboles de joie et de partage, semblent désormais ternis par le temps compté aux côtés de Jonathan et de toutes ces personnes devenues ses amis. La gorge de Serena se serre, ses mains tremblantes trahissent l'émotion qui la gagne. Vanille n'est pas dupe du chagrin qui étreint Serena. Ses yeux doux et attentifs perçoivent l'émotion sur le visage de son amie. D'un geste tendre, elle enlace le poignet de Serena dans sa main. La présence de Vanille est un soutien précieux qui rassure la jeune femme. Le regard de Jonathan est rivé sur la table, ses mains s'affairent à arranger chaque élément avec une précision maniaque. Tellement concentré, il ne réalise pas que les adieux ont un impact intense sur sa petite copine qui réalise que les vacances se terminent. Vanille prétexte une excuse à l'improviste pour emmener Serena avec elle, elles se rendent à la petite supérette en bord de plage pour prendre des choses en plus pour le dîner.

  • La fin des vacances te rend triste et nostalgique n'est-ce pas ? Lui demande Vanille avec compassion.

  • Dans le mille, répond Serena avec des larmes dans les yeux. Tout est passé si vite, j'ai l'impression de ne pas avoir passé assez de temps avec lui. J'ai peur qu'il puisse m'oublier, qu'il ne se souvienne plus de tous ces petits détails qui me rendent spécial à ses yeux. J'ai mal au coeur Vanille.

  • Ne t'inquiète pas, tu ne l'oublieras jamais et lui non plus, affirme Vanille en lui reprenant la main. Les souvenirs sont gravés dans son cœur, et ils resurgiront à chaque instant précieux.

  • Tu penses vraiment ? s'exclame Serena le regard dans le vide.

  • Absolument. Et puis, vous avez des photos, des souvenirs qui vous rappelleront chaque moment de bonheur partagé.

  • C'est vrai. J'ai hâte de les regarder et de me replonger dans ces souvenirs, déclare Serena le coeur plus léger. Merci, Vanille. Tu es la meilleure !

  • C'est moi qui ai de la chance de t'avoir dans ma vie, renchérit Vanille en lui faisant un câlin.

D'un pas décidé, les deux jeunes femmes rejoignent la plage. Jonathan, sur le point de leur faire remarquer leur retour bredouille, s'interrompt net. Un regard vers Serena et Vanille, un éclair de compréhension dans ses yeux, et il devine la raison de leur escapade discrète. Laissant le secret de Serena et Vanille peser sur son cœur, Jonathan se tourne vers Guerric. Ensemble, ils s'activent à la préparation du barbecue, hachant les légumes pour la salade et sélectionnant les viandes à cuire. Le rire des jumeaux résonne joyeusement tandis qu'ils s'amusent à taper la balle sur la plage.

L'esprit de compétition se mêle à la camaraderie. Les jumeaux se disputent chaque point en se lançant des défis et des provocations bon enfant. Jonathan se blottit contre Serena, il cherche le refuge de son corps. Le soleil, en fin de course, se retire derrière l'horizon, laissant derrière lui une traînée de lumière rosée. De loin, leurs silhouettes se confondent. Le souvenir d'une phrase du film Pearl Harbor hante Serena. Cette simple phrase se charge d'une puissance émotionnelle intense. Le coucher de soleil, désormais, ne sera plus jamais un simple moment de la journée. Il sera un rendez-vous silencieux avec l'homme qu'elle aime. Guerric se saisit de son portable. D'un geste discret, il capture l'instant présent : les deux amoureux enlacés, leurs silhouettes se découpent sur le ciel flamboyant du coucher de soleil. Un cliché d'une beauté simple mais éternelle. D'un geste vif, Anthony saisit son enceinte portable. Le silence paisible qui enveloppait le petit groupe est soudainement brisé par les premières notes d'une musique entraînante. Le volume monte progressivement dans l'air frais du soir et invite à la danse. Les regards se tournent vers lui, un sourire naissant sur les lèvres. D'un pas décidé, les jumeaux s'emparent de Serena, l'enlevant un instant à l'attention de Jonathan. La musique entraînante les emporte. Leurs rires remplissent l'air tandis que leurs corps se déhanchent. Jonathan, amusé par la scène, observe sa bien-aimée se laisser aller à la danse avec ses amis. Vanille, avec un sourire malicieux, s'accapare du jeune homme et l'entraîne sur la piste improvisée. Aux côtés d'Anthony et de Guerric, Jonathan se laisse happer par le rythme de la musique pour fêter leur amitié. Serena et Vanille passent de main en main, ondulent leurs hanches et explosent de rire.

Noah allume le feu, les flammes prennent facilement et oscillent fièrement. Elles grandissent, se tortillent et s'embrassent. La vague d'émotion submerge Vanille. Un instant plus tôt, elle consolait Serena, et voilà qu'à son tour, elle est submergée par la mélancolie. Ses yeux s'embuent de larmes, qu'elle essuie rapidement avec un petit sourire. La nuit s'est installée, et le feu crépite joyeusement, illuminant les visages des amis réunis. Un sentiment de bonheur et de contentement règne dans l'air. Les brochettes de viande, dorées et parfumées, circulent de main en main, accompagnées de rires et de plaisanteries. Les histoires et les souvenirs se partagent. Les yeux de Jonathan et Serena brillent de bonheur tandis qu'ils se partagent des fraises juteuses et une coupe de champagne pétillant.

Un nouveau chapitre s'ouvre dans la soirée. Jonathan se lève et tend la main à Serena. Son invitation aussi simple soit elle est un appel à la découverte et à l'aventure. Serena trépigne d'impatience, l'attrape et se laisse emmener loin du groupe. Ils marchent main dans la main, les pieds dans l'eau et le sable qui vient les embrasser avant de rouler avec les vagues.

Ils se dirigent vers une dune de sable isolée, baignée par la lumière vacillante du phare. Le sable fin et chaud caresse leurs pieds nus tandis qu'ils s'avancent. Jonathan prend Serena dans ses bras et la dépose délicatement sur le sable. La douce lumière du phare dessine les courbes de son visage et illumine ses yeux. Jonathan s'allonge à côté d'elle, se rapproche pour sentir la chaleur de son corps. Le silence qui les entoure est brisé par le clapotis des vagues.

Serena ferme les yeux, bercée par la douce mélodie des vagues qui s'échouent sur le rivage. Le souffle chaud de Jonathan sur son visage lui donne des frissons. Elle se laisse aller, oublie tout autour d'elle, ne se concentre que sur le moment présent. Lorsque les lèvres de Jonathan se posent sur les siennes, c'est comme si le monde s'arrêtait de tourner. Les mains de Jonathan caressent son dos, la rapprochent de lui, tandis que ses doigts s'enroulent dans ses cheveux. Le baiser s'intensifie, devient plus profond et plus urgent. Serena répond avec passion, ses lèvres s'ouvrent pour accueillir celles de Jonathan. Ils se savourent l'un l'autre, perdus sur cette plage. Serena se mord les lèvres lorsque la main de Jonathan passe en dessous de sa robe. La main de Jonathan remonte le long de sa peau, faisant naître une traînée de frissons. Ses doigts effleurent le tissu humide, paressent longuement dans cet endroit secret réveillant le désir de la jeune femme qui se laisse aller aux caresses. Jonathan, frémit d'envie et vient presser ses lèvres contre celles de Serena, son souffle chaud caresse son cou tandis qu'il s'accorde à sa respiration. D'un geste tendre, Serena attire Jonathan encore plus près pour l'envelopper dans sa douce étreinte. Il repousse l'étoffe et caresse la peau veloutée qui se découvre. Une caresse d'air frais s'infiltre sous sa robe, effleure la peau de Serena et lui provoque un frisson délicieux. Son petit bouton se drèsse fièrement, les doigts de Jonathan s'en occupent depuis plusieurs minutes et tout doucement finissent par ouvrir ses pétales de rose pour un doigté mélodieux. D'un geste tendre et audacieux, il effleure son décolleté, légèrement entrouvert par la fine robe d'été. Ses lèvres, chaudes et impatientes, se posent délicatement sur la peau douce et parfumée de la jeune femme. Serena est coquine à son tour, elle ne se prive pas de découvrir l'objet du désir de Jonathan pour le caresser avec fermeté. Amoureuse elle s'adonne à cette activité avec beaucoup de plaisir. Le mât se réhausse, sensible à chaque mouvement, chaque ondulation. Quel bonheur pour Serena de le sentir frémir dans la paume de sa main à présent luisante du plaisir du bel homme.

Le souffle court, Jonathan s'assoit à côté d'elle. Ses mains, guidées par son désir se glissent délicatement sous la robe fluide de sa chérie. D'un geste précis et tendre, il dégrafe le soutien-gorge pour libérer la peau douce qu'il a tant envie de caresser. La poitrine de la jeune femme se dessine à travers la robe, Jonathan peut admirer ses tétons devenir plus durs et doucement il les titille du bout des doigts. Leur lingerie fine et délicate s'amoncelle sur le sable chaud et humide, comme un souvenir fragile et précieux d'une nuit d'amour. Serena s'assoit sur ses cuisses et tous les deux observent l'horizon ayant la peur d'être surpris comme deux adolescents en flagrant délit. Les amoureux fusionnent face à la mer, le vent qui souffle dans leurs cheveux les fait frissonner. Ils s'abandonnent à leurs baisers qui les consumment et les laissent haletants. Jonathan guide les hanches de Serena qui a du mal à maintenir le rythme de leur danse. La robe de Serena danse sous le vent, mousseline légère oscille avec sensualité, dévoile coquinement les fesses de la jolie femme. Jonathan cambre son dos, offre sa gorge à la caresse invisible du plaisir. Un frisson parcourt son échine, ses muscles se crispent, puis se relâchent dans une ondulation de soulagement d'extase. Ses lèvres entrouvertes laissent échapper un soupir puis un gémissement sourd.

Sa résistance s'effrite, Serena se convulse, abandonnée à un plaisir inouï, enlacée au cou de son amoureux. Son coeur s'accélère, tous les deux ont un orgasme à l'unisson.

Serena clôt ses paupières, allongée dans ce lit auprès de Jonathan, un rêve l'emporte vers la dernière veillée qu'ils ont partagée. Le sable chaud sous ses doigts, le souffle brûlant de Jonathan sur son cou... Serena se cambre dans son sommeil, émoustillée par le souvenir de leur étreinte torride.

Le soleil matinal éclaire la terrasse du cottage, mais n'arrive pas à dissiper la mélancolie qui règne. Autour de la table, les visages sont graves, les voix basses. Le silence est pesant, ponctué seulement par le cliquetis des couverts. La remise des clés est un crève-cœur, un adieu à un bonheur éphémère.

Incapable de retenir son chagrin, Serena éclate en sanglots. Elle se blottit contre Jonathan, l'enlaçant de toutes ses forces. Le tissu du t-shirt du jeune homme se gorge de ses larmes, il sent sa gorge se resserrer et lutte contre ses propres émotions ainsi que celles de Serena. Leurs lèvres se soudent une dernière fois dans un baiser passionné, teinté de sel et de tristesse. Anthony et Vanille les observent en silence dans l'attente du départ. Les amis se saluent par une bise et une accolade.

  • Promets moi de ne pas m'oublier aussitôt rentrés, lâche Serena entre ses dents.

  • T'oublier impossible et même malgré la distance, s'exclame Jonathan. Tu seras toujours dans mes pensées, dans mon cœur.

  • Tu dis ça pour me rassurer. Mais tu vas rencontrer de nouvelles personnes, vivre de nouvelles aventures... et tu finiras par m'oublier.

  • Jamais, Serena. Tu es la femme de ma vie, et rien ne pourra jamais changer cela. La distance ne fera que renforcer mon amour pour toi, confirme Jonathan la voix tremblante.

  • Dis le moi encore... lui demande Serena en le serrant par la taille.

  • Je te le promets, Serena. Je t'aimerai toujours, quoi qu'il arrive, et où que nous soyons. Et à chaque coucher de soleil je penserai à toi.

  • Merci, Jonathan, dit-elle simplement en fermant les yeux.

  • Je ne te laisserai jamais partir, s'exprime t-il en l'embrassant tendrement. Et puis, on a internet, on peut s'appeler, se envoyer des textos, des photos... On ne sera jamais vraiment séparés.

  • C'est vrai, reprend la jeune femme en riant à travers ses larmes.

  • Et puis, tu sais que je suis nul en géographie. Si je t'oublie, tu seras bien obligée de venir me chercher !

  • Idiot ! s'exclame t-elle en lui tapant l'épaule, taquine.

Ils se regardent dans les yeux, et se sourient. Ils savent que leur amour est fort, et que la distance ne pourra jamais le briser.

Pendant tout le voyage, Jonathan garde vissées sur son nez ses lunettes de soleil, derrière lesquelles se cache une émotion vive. Vanille, rivée sur la route, ne prononce pas un mot. Anthony, endormi contre elle, semble paisible. À la pause sur l'autoroute, Jonathan saisit une carte postale sur le présentoir et, d'une écriture fine mais tremblante de tristesse, il rédige quelques mots à Serena. Il humecte le bord de l'enveloppe et appose un timbre en haut à droite. La lumière du soleil matinal traverse le pare-brise. Anthony, l'esprit ragaillardi par la pause, s'installe au volant, Vanille à ses côtés. Le regard de Vanille scrute le visage de Jonathan dans le rétroviseur. Ses larmes, discrètes mais persistantes, trahissent une douleur que ses lunettes ne parviennent pas à cacher. Tout au long du voyage, Vanille est témoin du chagrin silencieux de son frère. Le soleil décline sur l'horizon, projetant une lumière orangée sur la route. Jonathan serre les poings, ses muscles tendus comme des cordes. Le panneau surgit, brutal et implacable : Clermont-Ferrand. Un silence accablant s'abat dans la voiture, brisé seulement par le souffle court de Jonathan.

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