YunDong Hui[1]

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À l’instar de ma fac en France, l’université ne nous forçait pas à pratiquer un sport. Un gymnase restait en libre-service avec des terrains de badminton, ping-pong, basket-ball et volley-ball, et chacun se débrouillait selon les places disponibles. Des terrains de tennis, basket et football étaient également déployés à l’extérieur.

En revanche, lors des événements sportifs interclasses, nous étions fortement conviés à participer aux activités, ne serait-ce que pour récolter des prix, bien souvent des t-shirts à l’effigie de l’école (j’en ai deux de la même couleur). De sportif, ils ne possédaient que le nom, Yundong Hui. Pour le reste, il s’agissait seulement de jeux avec des cordes à sauter, des cerceaux etc. Plutôt l’endroit idéal pour repérer les célibataires dans la foule. Je suis un athlète, disons, plutôt moyen. J’ai terminé beaucoup de courses et un seul semi-marathon, mais rien de bien impressionnant. Ce n’était pas l’endroit pour briller, toutefois, Li laoshi aimait tellement nous voir à l’œuvre. Comment lui résister ?

En plus des Yundong Hui pour resserrer les liens de camaraderie, le département allouait des fonds afin de permettre à chaque classe une sortie au restaurant. Leur budget était distribué en fonction de l’effectif, à raison de dix yuans par tête. Au second semestre, notre classe de vingt-quatre élèves bénéficia donc d’une grasse enveloppe pour une note salée.

Ces regroupements, avec ou sans les enseignants, s’appelaient Banhui (班会), littéralement « réunion de classe ». L’idéal restait de l’organiser dès les premières semaines, afin de laisser à tout le monde le soin de se connaître. Notre table était immense et arrondie, autant vous dire que des va-et-vient étaient nécessaires pour que chacun discute avec l’autre. En parallèle, chaque classe disposait de son groupe de discussion, administré par le professeur principal, utile pour les différentes annonces et documents (comme les plannings des examens).

L’argent était confié aux délégués de classe (dans mon cas au second semestre), en charge de l’organisation et du bon déroulement de la fête. La boule au ventre lorsqu’on détient l’unique enveloppe destinée au bien-être du groupe entre ses doigts. Trouver le bon restaurant, qui possède surtout une salle assez grande pour une vingtaine de convives, dénicher un menu qui puisse plaire à tous, en tenant compte des goûts et des allergies, idem pour les boissons. Le jour J, j’avais l’abominable sensation de mener un car de touristes japonais à son encas du soir. Une cohue infernale, fusant dans toutes les langues, avec le chinois pour seul dénominateur commun. Une règle d’or : ne s’exprimer qu’avec un langage que tout le monde comprend, afin de ne laisser personne sur le bord de la route. Les plus attentifs jouaient le jeu, d’autres, comme un groupe de filles russes, papotaient dans leur coin, insaisissables.

On s’amuse, on boit, certains un peu trop, on vomit, on raccompagne Gao, notre mascotte de soixante-quatorze ans à l’hygiène de vie irréprochable, au dortoir. Le repas se déroule sans accroc, ceux qui souhaitent poursuivre se dirigeent vers le karaoké ou le bar, les autres entament le chemin du retour.

Une ambiance chaleureuse et familiale persistait jusqu’à la fin du week-end, et accueillait la journée du lundi.

[1] 运动会 = Évènements sportifs

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