Notre réalité
Quatrains en alexandrins
Du simple trait noir naissent d’infinies couleurs
Boucles, déliées, pleins, guerres, contrées, amour
De sentiments inanimés, joie et terreurs
Une plume et du papier, seuls, suffisent pour.
Paragraphe innocent, meurtrier, et coupable
Inconscient par son intelligence instinctive
Chaste et impur, immoral bien qu’honorable
Un seul espoir, un seul but, que les rêves vivent.
Rêveur accompli heureux devant du papier
Plaçant sa propre vie après même des mots
Un point final peut le combler ou l’achever
L’écrivain vit ailleurs, étranger à nos maux.
Le paradis et l’enfer, il ne connaît pas
Autant thaumaturge que cruel assassin,
D’une lettre fait passer de vie à trépas
Son seul juge et procès est le mot de la fin.
Vit-on dans la réalité ? Nul ne le sait,
Mais nous autres auteurs, ne cessons de l’inventer.
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