Lutterbach, dimanche 22 aout 2020
Julien, la joue posée sur la cuisse de Cathy, jouait avec la toison de sa belle. Cela n’empêchait aucunement l’intéressée de dormir profondément. La nuit avait été fort agitée et ils s’étaient endormis sur le tard.
— Une fois par mois, c’est pas assez, merde alors !
Il entendit un début de pleurs provenant du berceau juste à côté du lit. Il posa un baiser sur le doux velours du sexe offert à ses lèvres et se leva. Il souleva le petit Victor.
— Bigre, tu t’es encore alourdi toi ! lui murmura-t-il.
Il regarda son fils puis, Cathy allongée nue sur le lit, les deux merveilles de sa vie. Il était clair que le petit homme avait Faim.
— Eh oui, c’est l’heure hein ? on ne te la fait pas à toi.
Il s’assit à côté de sa femme. Victor tendit le bras.
— Mama.
— Et papa alors ? non
Le bébé le regarda et sourit, mais très vite une grimace le rappela à la réalité.
— Bon, bon, on va réveiller maman.
Il dut insister, il en avait l’habitude ; le sommeil chez Cathy était une affaire sérieuse. Elle émergea doucement et les regarda avec un grand sourire. Elle comprit tout de suite le problème. Elle se cala le dos et plaqua le petit gourmand contre son sein.
— Il ne jure que par toi, bien sûr.
— Jaloux ?
Il ria
— Mouais, tout à fait, allez pendant ce temps je vais prendre une douche.
Lorsqu’il revint, le bébé dormait profondément, la tête appuyée sur le sein de Cathy.
— On convoite la même place. Je vois que je ne suis pas de taille à lutter.
— Allez, viens là, dit-elle, en montrant le bord du lit.
Une question le taraudait depuis la veille.
— Je te sens un petit poil ailleurs, par moment. Je ne dirais pas morose, mais presque. Alors dis-moi.
Elle soupira.
— C’est vrai, rien de grave. Comme prévu, avec la psy, nous en sommes au moment où je commence à prendre conscience de mes actes. Elle m’a toujours bien expliqué que je devais affronter la réalité pour avancer.
Julien lui prit les mains.
— Continue.
Elle le regarda avec une légère lueur de désespoir dans le regard. Il sentit ses mains lui serrer les doigts.
— Julien… j’ai tué deux hommes.
Elle baissa la tête.
— Une autre Cathy, on en a déjà parlé. Ce n’est plus la même femme que j’ai devant moi, maintenant.
Une vraie tristesse s’affichait sur son visage.
— Les images me reviennent julien. Je les voie. Pourquoi j’ai fait ça.
Des larmes coulaient, silencieusement. Il les essuya du bout des doigts.
— Tu ressens la douleur de ce que tu as fait et ces larmes sont bon signe. Je pense que c’est une bonne chose, mais la docteure Hélène Desforges doit te l’expliquer bien mieux que moi. Allez, on avance tu as le plus beau cadeau de la vie, là.
Il les serra tous les deux contre lui.
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