Durlinsbach, jeudi 3 septembre 2020 (modifié)

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Chapitre modifié pour préparer une évolution de l'histoire à venir.

Julia se réveilla en sursaut. Elle regarda le réveil, six heures dix.

— Merde, il me reste peu de temps.

Elle n’avait trouvé le sommeil que tardivement ou du moins, tôt le matin. Sa nuit agitée la laissait éreintée. Elle se leva difficilement en traînant les pieds. Cette journée de battue l’inquiétait et, de plus, elle se sentait déjà fatiguée. Mais de toute façon, il était hors de question de ne pas y participer. Elle se fit un café bien fort, un jus d’orange et engloutit deux grosses tartines de confiture. Elle dut se forcer pour terminer, mais elle se dit qu’il valait mieux prendre des forces. Elle n’avait aucune idée de comment pouvait s’organiser un tel événement. La consigne était simple, rendez-vous à sept heures devant la mairie. Elle sortit en courant, il était sept heures.

Elle découvrit un village en effervescence. Il semblait bien que tout le monde se mobilisait pour retrouver Léa. Elle ne s’y attendait pas. Elle décida de faire profil bas. Elle craignait que les enquêteurs ne reviennent lui poser des questions. Elle était la personne qui avait le plus côtoyé Léa et, à ce titre, focalisait toute l’attention.

— Salut Julia.

Elle se retourna brusquement, Sylvain était là. Il l’embrassa sur les joues.

— Je reste avec toi, lui dit-il.

Elle ne savait quoi répondre. Sa présence la rassurait et lui faisait chaud au cœur.

— OK, super !

Une bonne dizaine de véhicules de la gendarmerie s’alignaient le long de la rue principale. Les hommes bleus s’étaient rassemblés par groupe avec chacun un chef qui expliquait les consignes devant une carte. Elle remarqua la présence de deux chiens.

— C’est vrai, les chiens, je me demande ce qu’ils peuvent sentir.

Elle aperçut Céline qui lui faisait signe.

— Nous on va partir du moulin et remonter le Grimbach. Nous sommes une dizaine. On fera ça à cinq sur chaque rive.

— Il y a des passages très encombrés par des arbres tombés, ça va être difficile.

— Je sais, on fera au mieux, finit-elle en haussant les épaules.

Julia vit les policiers qui étaient venus la veille, en discussion avec le maire. La femme qui était la commandante lui jeta un bref regard. Elle détourna vite les yeux.

— C’est impressionnant, hein ? lui dit Céline.

Julia jeta un regard circulaire. Il devait y avoir en tout, plus de deux cents personnes. Elle ne s’attendait pas à autant.

— Oui, vraiment.

— Ils ont même fait venir une équipe de plongeurs pour sonder les deux étangs.

— Ils vont fouiller le village ?

Céline haussa les sourcils.

— Je ne sais pas. Pour l’instant on se focalise sur les alentours, je pense.

Le maire vint les rejoindre.

— Bonjour Julia. Salut Sylvain.

Il leva le bras pour attirer l’attention.

— S’il vous plaît ! vous allez suivre Céline et Julia. Vous longerez la rivière jusque-là confluence et vous revenez. Ratissez large. Bien, aller c’est parti !

Céline répartit les personnes et Julia prit la tête d’un groupe. Sylvain se plaça juste à côté d’elle. Leurs mains s’effleuraient par instant. Elle appréciait le contact. Elle trébucha sur une souche et il la rattrapa. Ils restèrent un instant, enlacés. Julia se dégagea lentement et puis se tourna vers le groupe pour leur expliquer que l’on arrivait au moulin d’ici dix minutes. Elle sentait sa présence juste derrière elle. Il posa ses mains sur sa taille. Le groupe continua sa progression. Elle se retourna et il l’embrassa intensément. Elle se sentit défaillir et s’abandonna dans ses bras. Une onde de bonheur et de plaisir chassa toutes ses angoisses.

— Oh, Julia, si tu savais. J’attends ce moment depuis le premier jour où je t’ai vue.

Elle n’avait qu’une envie, être seule avec lui. Elle se dégagea sans le quitter des yeux.

— Nous devons rejoindre les autres, murmura-t-elle.

Il la lâcha à regret. Ils rejoignirent le moulin où le groupe s’était arrêté. Tout le site, cour comprise, était entouré de rubalises en empêchant l’accès. Les enquêteurs étaient restés jusque minuit, hier, lui avait dit Céline. Ils avaient emporté toutes les affaires de Léa.

Ils longèrent la rive avec difficulté à cause de la densité de la végétation par endroit et surtout les clôtures des prés qui s’alignaient tout le long du cours d’eau. Un hélicoptère les survola un instant.

— Incroyable, les moyens mis en œuvre, dit Sylvain.

— C’est vrai, c’est impressionnant.

— Et en plus, on retrouve rarement les personnes disparues. Du moins, je n’ai pas souvenir que l’on a retrouvé quelqu’un lors d’une battue.

Julia approuva intérieurement. Elle était sûre que de toute façon, on ne trouverait pas Léa comme ça. Elle lui prit la main qu’il serra immédiatement avec empressement. Elle avait capitulé et décidé de laisser les événements suivre leur cours. Elle le désirait énormément.

La matinée s’acheva avec un retour sur la place de la mairie. Les discussions allaient bon train et les visages étaient fatigués. Céline rejoignit Julia.

— La police nous demande de venir demain au poste de Saint-Louis. Ils veulent enregistrer nos dépositions. On ira ensemble. Ça va ?

— D’accord

— T’as l’air fatiguée.

— Un peu, oui, j’ai mal dormi.

Céline regarda Sylvain avec un petit sourire

— Pour cet après-midi, ils demandent des volontaires encore valides. Ils vont faire un autre secteur, le sud, je crois. Vous n’êtes pas obligés de venir.

— Oui je crois que je vais prendre un repos.

— Et moi je dois aller voir les parents, rajouta Sylvain.

Céline les abandonna. Sylvain se retourna vers Julia et lui prit les mains.

— Je veux te revoir très vite.

— Mais on se voit tout le temps le railla-t-elle.

— Tu sais ce que je veux dire.

Elle baissa les yeux.

— Oui bien sûr, moi aussi, je le veux.

Elle posa sa main à plat, sur sa poitrine.

— Mais, pour le moment avec cette histoire, je suis un peu préoccupée. J’ai besoin d’être seule.

Il poussa un soupir.

— Je comprends.

Il l’embrassa de nouveau. Elle répondit à son baiser. Ils s’écartèrent à regret.

— À très bientôt Julia.

Elle le regarda s’éloigner, bouleversée par des sentiments contradictoires. Elle soupira, il fallait qu’elle rentre de toute façon. Cette convocation au poste du lendemain lui revint à l’esprit ainsi que ses angoisses.

Bof, de toute façon, il faut juste répéter ce que je leur ai déjà dit ; allez, un bon café et je fais une pause.

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