Saint-Louis, lundi 7 septembre 2020

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À peine furent-ils entrés dans la salle que Bruno et Éric les interpellèrent.

— Madame la commandante, nous revenons tout juste d’un nouveau Home-Jacking, expliqua Éric.

Geneviève accusa le coup, le temps de quelques secondes, puis elle se reprit.

— Et où, ce coup-ci ?

— Ils ont visé une maison cossue, rue de Strasbourg en bordure de la Petite-Camargue. Et c’était bien calculé.

— En pleine journée, encore ? Bon, installons-nous.

Ils s’assirent autour de la grande table.

— Vas-y, explique-moi tout ça.

Éric ouvrit son carnet de notes.

— Encore une fois, ils semblaient bien renseignés…

— Encore une fois ? le coupa Geneviève.

— Oui, on pense que ce sont les mêmes que ceux de début août. Je vais vous expliquer.

Elle se recula dans sa chaise. Cette fébrilité ne lui ressemblait pas, ça l’agaçait. Elle avait toujours la tête à sa première enquête et cette affaire rajoutait un surplus de tension dans le bureau.

— Allez ma vieille, ressaisis-toi. T’en as vu d’autres.

— Vas-y, excuse-moi.

— Donc, ça s’est passé vers 9 heures ce matin. Il n’y avait qu’une femme de ménage dans la maison. Encore une fois, c’est un faux policier qui a sonné et lorsqu’elle a ouvert, ils se sont précipités à trois avec violence. Ils l’ont frappée tout de suite. Celui décrit comme le plus grand braquait une arme de poing et les deux autres se sont mis immédiatement à fouiller. Même scénario, celui qui s’est fait passer pour le policer a mis tout de suite une cagoule et les autres étaient déjà cagoulés. La pauvre femme est incapable de les décrire. Les signalements concordent et la victime pense aussi que les plus petits étaient jeunes. Ils ont demandé à la femme de ménage où étaient cachés les bijoux. Comme elle ne savait pas, le plus grand l’a encore frappée. Entre-temps, il semble que les deux autres ont déniché ce qu’ils voulaient. Ils sont sortis par l’arrière et se sont fondu dans la forêt. La réserve borde le terrain.

— Ils sont partis à pied ?

— Eh oui, fondus dans la nature, évaporés, finit Éric en levant les bras.

— Les témoins ?

— Aucun.

— Mouais, prévisible.

— On a quelques caméras dans la rue, on va exploiter ça. Ça va prendre du temps. Lors de la première agression, ça n’avait rien donné.

Geneviève se concentra. Cette affaire l’inquiétait et la révulsait. La violence de ces hommes ne présageait rien de bon.

— OK, ce sont donc sans doute les mêmes qui ont fait ça deux fois. Alors vous allez demander les relevés téléphoniques qui proviennent de ces deux endroits. Trouvez du monde pour éplucher tout ça et voir si on trouve un ou deux numéros communs au moment de ces deux agressions et à ces deux endroits. Un travail de fourmi, mais il faut le faire.

— Bien vu, intervint Bruno. Effectivement un détail me revient pour la première. Notre témoin dit avoir vu le plus grand, téléphoner.

— Bingo, ils sont sans doute commandités, reste à trouver qui est à la tête de ça. Allez, au boulot !

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