Saint-Louis, lundi 14 septembre 2020

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Kyara sentait son malaise grandir au fur et à mesure qu’elle progressait le long des couloirs de l’institut médicolégal. Lorsque la commandante, ce matin, lui avait demandé si elle voulait venir avec elle et Sébastien, elle avait répondu oui sans hésiter, avec enthousiasme même. Mais maintenant que l’échéance approchait inexorablement, toutes ses certitudes étaient en train de se diluer dans l’écho de leurs pas.

L’éclairage cru de la salle l’éblouit un instant, puis elle vit le corps sur une table recouvert d’un drap. Elle ressentit un soulagement. Finalement ça se présentait mieux que ce qu’elle craignait. Le médecin légiste les salua.

— Ah une nouvelle recrue ! je vois que vous les mettez vite à l’aise, dit-il en riant et en regardant la commandante.

— De leur plein gré, toujours, lui répondit-elle. Je ne force personne.

Elle se tourna vers elle.

— Ça va ?

Oui ça allait, bien même. Elle soupira. Le légiste reprit ses explications.

— Donc, la victime a été étranglée avec une lanière large de trois centimètres environ.

— Genre ceinture, compléta la commandante.

— Exactement ! mais à la différence de la victime précédente, je ne vois pas de résidus où quoi que ce soit

— Ce qui voudrait dire qu’il ne s’agit pas du même garrot.

Le légiste écarta les bras.

— Voilà, c’est exactement ça. À part ça, elle avait également ses vêtements et il n’y a aucune trace de violences sexuelles.

— On rejoint donc le premier meurtre sur ces points.

— Et la mort ? à quelle heure, demanda le lieutenant.

— Le jeudi, en fin de journée, enfin entre 17 h et 18 h.

— Donc immédiatement, conclut la commandante.

— Elle n’a donc pas été séquestrée, rajouta le lieutenant.

Kyara suivait la conversation du mieux qu’elle pouvait, mais il lui manquait des détails. La commandante s’en aperçut.

— Tu vois Kyara, la victime du moulin a été également étranglée avec une lanière de cuir, mais d’après le docteur Perrin, il s’agirait, sans doute, d’un très vieux cuir. Ici ce ne serait pas le cas. Pour le reste, tout colle.

Pour Kyara c’était donc une évidence.

— Ce serait le même meurtrier ?

— Tout concorde presque. D’autant plus, que rien n’a été divulgué sur l’arme du crime, la lanière en cuir.

— Mais ce ne serait pas la même, malgré tout, rajouta Kyara.

La commandante haussa les épaules. Kyara continua sa réflexion.

— Oui, mais c’est un détail. Il a très bien pu en prendre une autre pour une raison que l’on ignore.

La commandante leva le doigt.

— Ne jamais négliger les détails, Kyara.

C’était une bonne leçon, la seconde. En tout cas, tout cela était passionnant. Elle avait complètement oublié l’appréhension du début.

— Bien, nous allons rentrer au poste pour le briefing. Docteur Perrin, je voudrais que vous lanciez cette recherche sur les résidus de cuir sur la première victime. Si jamais il y a des retours sur le coût, je m’en débrouillerai.

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