Julia n’arrêtait pas d’ajuster nerveusement la disposition de la table. Elle cherchait à calmer son anxiété. Elle avait invité Sylvain à déjeuner, et depuis leur dernière rencontre, ils ne s’étaient pas vraiment retrouvés. Ils se croisaient souvent et ne manquaient jamais de s’embrasser, mais une légère gêne, devenue insupportable, persistait entre eux. Julia se sentait responsable de cette situation et estimait qu’il lui appartenait de la réparer. Sylvain, de son côté, avait accepté son invitation avec un enthousiasme de gamin.

Plus l’heure approchait, plus elle devait faire d’effort pour dissiper les doutes qui s’obstinaient à vouloir s’immiscer dans son esprit. Lorsque Sylvain s’annonça, ce fut finalement une délivrance. Elle l’embrassa avec ferveur. Elle nota avec satisfaction qu’il marquait une certaine retenue.

Ils se dirigèrent vers le salon où elle avait préparé un apéritif léger avec un vin blanc frais. Ils s’assirent face à face. Elle servit le vin et lui avança un petit plat avec des gâteaux salés. Ils burent en se regardant silencieusement et puis il inspira profondément.

— Écoute Julia, je voulais encore m’excuser pour…

Elle lui ferma la bouche avec la main.

— Rien ! ne dit rien. Si tu es là, c’est pour effacer ça. On oublie tout et on repart à zéro. On dira que c’était un malentendu, mais aujourd’hui…

Elle s’approcha pour l’embrasser doucement

— … il n’y aura pas de malentendu.

Il la sera contre lui pour renforcer son baiser. Ils sirotèrent leur boisson en échangeant peu de mots, sans se quitter des yeux. Puis, elle l’entraîna vers la cuisine. Elle avait apporté beaucoup de soin à dresser une table romantique. Bouquet de fleurs, serviettes avec un petit nœud et vaisselle de porcelaine.

— Et ben dis donc. C’est joli.

Il restait les bras ballants sans avoir quoi faire. Elle lui désigna un siège.

— Assieds-toi.

Elle posa deux assiettes avec une entrée de gambas et de noix de Saint-Jacques au lait de coco. Elle se plaça en face de lui. Sylvain goutta et acquiesça.

— C’est très bon, vraiment tu te débrouilles très bien.

Elle se pencha vers lui.

— J’ai préparé ce repas avec amour.

Il la regarda sans savoir quoi répondre. Il lui saisit la main et la porta à ses lèvres. Le reste du repas se déroula tout simplement. Ils parlèrent de sujet très divers, mais Julia percevait, derrière les mots, une tension qui montait, un désir qui, petit à petit, les isolait de leur environnement. Il restait le dessert à prendre, mais Julia se leva. Elle était décidée. Elle fit le tour de la table et lui prit la main. Elle l’entraîna vers le canapé. Ils s’assirent et elle l’embrassa.

— Il y a un dessert avant le dessert, lui murmura-t-elle au creux de l’oreille.

Elle s’allongea. Sylvain resta quelques secondes, immobile, à la regarder et se pencha sur elle. Après un baiser, il souleva doucement le T-shirt et elle l’aida à le faire passer au-dessus de sa tête. Elle enleva elle-même son pantalon. Il ôta son T-shirt à son tour et commença à la couvrir de baisers. Julia lui caressa les cheveux. Elle ne sentait plus de crainte ou d’appréhension. Elle avait décidé de tout lâcher, même lorsqu’après lui avoir dégrafé son soutien-gorge, Sylvain fit glisser sa petite culotte. Il resta quelques secondes à la contempler. Julia ferma les yeux, à partir d’aujourd’hui, sa vie allait enfin changer.

— Tu es très belle, murmura-t-il.

Un immense bonheur la submergea. Elle s’abandonna complètement aux assauts de Sylvain qui la couvrait de baisers. Son ardeur enflait, elle lui fit comprendre qu’elle était prête à le recevoir en ouvrant la fermeture éclair de son jean. Il se retrouva très vite nu. Elle admira sa virilité gonflée de désir. Il s’approcha doucement. Elle ferma les yeux. Il la pénétra lentement. Elle l’aida au mieux. Son désir monta très rapidement et elle accueillit ses soubresauts entre ses cuisses avec une joie incommensurable et un effrayant sentiment de délivrance et de liberté.