Lutterbach, dimanche 27 septembre 2020
Cathy la repéra très vite. Elle se tenait les bras serrés contre le corps, adossée au mur de la cour ne désirant clairement qu’une seule chose : devenir transparente. Elle était la proie toute désignée, vulnérable, offerte. Cathy ne lui donnait pas une journée avant qu’elle ne soit broyée par les « prédatrices ». Et elles tournaient déjà autour. Elle vit le groupe de « Brocoli » discuter tout en la regardant. C’étaient les pires, il n’y avait pas à hésiter, elle se dirigea vers la fille.
— Salut ! comment tu t’appelles ?
La jeune femme la regarda de côté avec des yeux de chat terrifié.
— Julia, souffla-t-elle.
— Viens, ne reste pas là.
Elle l’entraina hors de la cour et la fit entrer dans la blanchisserie où quatre femmes s’activaient. Elles adressèrent un salut à Cathy.
— Viens ! entre là.
Elle n’avait pas dit un mot de plus. Elles entrèrent dans la partie rangement et s’assirent dans un renfoncement.
— Tu viens d’arriver ?
Julia hocha la tête.
— Ici c’est compliqué. Tu n’as pas encore les codes et tu es vulnérable. Ne fais pas confiance à celles qui te semblent les plus sympa. C’est souvent un piège. Tu es en préventive ?
— Oui, murmura-t-elle.
Cathy eut un petit rire.
— Moi aussi et depuis un an et demi.
Elle vit son interlocutrice la regarder avec effarement. Cathy comprit qu’il fallait avant tout la rassurer. Elle lui prit la main.
— Je ne connais pas ton parcours, mais rien ne dit que ce sera pareil pour toi. Mais tout a pris du retard à cause du COVID. Quelle merde !
Elle devina que son interlocutrice commençait à se détendre.
— Bon ! si tu me disais ce qui t’amène ici. Tu me dis ce que tu veux.
Elle vit Julia prendre une profonde inspiration et elle reçut son histoire.
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