Saint-Louis, lundi 5 octobre 2020 (2)

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— Bien, monsieur Colin, si on parlait de Léa Baysang.

Il afficha une réelle surprise.

— Quoi, Léa Baysang ?

— Il se trouve que j’ai une théorie.

Il la regarda avec méfiance.

— Voyez-vous. C’est un cas de figure que j’ai déjà vu. Vous devez tuer Charlotte Wasser. Et l’idée vous est venue, effectivement, de noyer le poisson, comme vous dites. Alors, ce que je crois moi, c’est que vous avez déjà tué Léa Baysang, pour pouvoir, ensuite, tuer Charlotte Wasser selon le même « rituel » dans le but de faire croire aux meurtres d’un détraqué. Vous espériez ainsi éloigner tout soupçon de vous et de Pierre Wasser.

— Quoi ? mais c’est n’importe quoi hurla-t-il. Il essaya de se lever. Sébastien dut le maîtriser avec le gardien présent.

— Je ne la connaissais même pas cette fille.

— Sauf que l’on a deux témoins qui vous ont vu lui parler à la terrasse de l’auberge des deux clefs, le dimanche qui a suivi son arrivée. Vous avez donc eu tout loisir de savoir qu’elle était ici pour quelques jours.

Il se pencha vers eux.

— Je n’ai pas touché cette fille et je ne dirai pas un mot de plus là-dessus.

Il explosa à nouveau.

— Mais quoi, merde ! vous n’en avez pas déjà assez avec tout ce que je vous ai donné ?

Geneviève se recula dans son siège. Elle demanda à Sébastien de finaliser la déposition et sortit.

Il la rejoignit, une demi-heure plus tard. Elle vit passer Colin que l’on reconduisait en cellule. Elle fit couler deux cafés.

— Bon, il ne veut rien lâcher sur Léa Baysang. Vous en pensez quoi ?

— Je reconnais que c’est bancal, mais il fallait tenter quand même.

— J’avoue que le fond est une bonne idée, on connaît bien ce genre de pratique, mais bon. S’il a discuté avec elle, il a appris qu’elle était au moulin, d’accord ? Mais alors pour la tuer, il aurait fallu qu’il sache qu’elle était séquestrée chez Julia Ruetsch pour aller la tuer là-bas. Comment ? Et puis, il a finit par avouer deux meurtres, je pense qu’on l’aurait fait avouer le troisième aussi.

Geneviève souffla.

— Oui, je reconnais, mais on n’a rien d’autre.

Elle finit sa tasse et garda le regard fixé sur le fond de café qu’elle faisait tourner, en pleine réflexion.

— De toute façon, on le déferre avec ces trois motifs d’inculpation pour meurtre. On verra bien ce qu’en dira le juge.

Elle se passa la main sur le visage.

— Bon, il faut maintenant entreprendre Wasser et je suis crevée.

— Normal, c’est la tension qui retombe. Je vais appeler Éric et on va s’en occuper ce soir. Rentrez chez vous.

Elle le regarda avec un faible sourire. Ce n’était pas dans ses habitudes, mais elle céda, le remercia et alla chercher ses affaires dans son bureau. Elle se ravisa au dernier moment, décrocha son téléphone pour appeler l’inspecteur Calvet, pour lui montrer ce que savait faire le « petit » commissariat de Saint-Louis.

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