Lorsque j'étais petit...
Une minute de lecture
Lorsque j’étais petit, je l’avoue sans ambages,
Il m’arrivait parfois, quoique je fusse sage,
De pousser les hauts cris, à l’heure du souper,
Donnant toute ma voix, pour mieux me récrier
D’une injuste et cruelle et fausse indignation.
C’est ma mère, en cela, que ma résolution
A bouder l’écuelle, à mépriser le temps
Passé au soin du plat, blessait si bêtement.
Hélas ! Où je pensais, petit centre du monde,
Porter bas l’estocade à cette chose immonde,
A cette ennemie vraie qui venait à l’assiette
Provoquant la noyade de chacune des miettes,
Vestiges de mon pain, qui jonchaient ma soucoupe,
Je ne savais rien faire qu’abandonner la lutte,
M’incliner, sans refrain, devant la force brute :
Obéir à mon père et avaler ma... soupe.
Annotations
Versions