Chapitre 17 - Surprise du Chef

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Après ce bon moment en compagnie des ouvriers du chantier, c’est l’heure pour eux de reprendre le travail. Aussi nous repartons en sens inverse, non sans les remercier chaleureusement pour leur accueil, pour reprendre la route vers le bâtiment qui sert de siège social à la petite startup.

Tristan reprend quelques informations supplémentaires auprès des deux gérants afin de finaliser le partenariat, avant qu’ils ne nous raccompagnent jusqu’à notre véhicule, tout sourire. Le plus extraverti des deux prend un temps un peu trop exagéré pour nous dire au revoir (surtout à moi), alors que le second nous remercie simplement d’une poignée de main ferme mais amicale.

Dans la voiture, je me sens d’humeur joyeuse. Je sens que j’ai ma place et que ce métier est décidément celui qui me convient le mieux.

« - Ils sont vraiment très sympathiques, ces deux garçons ! je lance gaiement. Et ils ont de bonnes idées, c’est vraiment bien leur projet ! J’adore !

- Oui c’est vrai, acquiesce Tristan, avec le sourire. Leur projet tient la route. Et c’est dans l’air du temps, le thème écologique, tout ça…

- Tout à fait ! Tu vas les sponsoriser alors ?

- Oui oui, me confirme-t-il. Même s’il n’y a pas que mon argent qui les intéresse à l’évidence…

- Comment ça ? De quoi parles-tu ?? je l’interroge, surprise par cette réflexion.

- Eh bien, apparemment, tu as tapé dans l’œil de l’un d’eux, me rétorque Tristan, un léger sourire amusé au coin des lèvres.

- Hein ?! Ah ! Tu parles de Paul ?? Pfff, trop jeune pour moi… Mignon, mais pas assez d’expérience ! »

« - Ah oui, l’expérience, oui oui… me lance Tristan en me regardant du coin de l’œil d’un air taquin.

Je hausse les épaules et lève les yeux au ciel en signe de plaisanterie, et nous rions ensemble de cette anecdote.

« - Bien, je reprends, plus sérieusement. Quelle est la suite de la journée ?

- Rien, me répond aussitôt Tristan, d’un air malicieux.

- Ah bon ?? Bah… Tu n’avais pas d’autres rendez-vous cette après-midi ?

- Si, mais j’ai annulé.

- Pardon ?! Mais… Pourquoi ??

- J’ai mieux à te proposer. »

Son sourire en coin me fait flipper. Que mijote-t-il ?

Après un trajet qui me semble interminable, la voiture se gare enfin. Je m’aperçois alors que nous sommes sur le vieux port. Tristan descend avec entrain, et fait rapidement le tour de la voiture pour venir me tendre sa main, une fois la portière ouverte par Igor. Je prends une bouffée d’air iodé dans le visage, et me décide finalement à descendre, aidée de mon ex visiblement aux anges.

« - Qu’est-ce qu’on fait ici ? je demande d’un air sceptique.

- Ça ne se voit pas ? Je me suis dit qu’on pourrait plutôt profiter de cette magnifique journée ensoleillée ! » me rétorque Tristan avec un sourire amusé.

Je ne suis pas du tout encline à le suivre dans sa plaisanterie, et je me sens prise au piège. Ma respiration s’accélère et je commence à paniquer.

Je n’aime pas les surprises, bon sang !

Ne lâchant pas ma main, Tristan m’attire sur le ponton et s’arrête devant un yacht de taille moyenne (pour un yacht de riche, j’entends…).

« - Tadam ! » s’exclame-t-il en me désignant le bateau.

Je reste sans voix, dubitative. A quoi rime tout cela ? Mes yeux vont de Tristan au yacht, et inversement. Je ne comprends pas… Qu’attend-il de moi ?

« - Euh… Oui… OK… C’est cool, j’essaie de répondre, un peu déstabilisée. Il est magnifique, en effet… Belle acquisition…

- Tu montes ? s’enthousiasme Tristan.

- HEIN ?! Euh… Non, je n’crois pas, non ! Je n’ai pas trop le pied marin, moi, tu sais…

- Allez, viens, n’ais pas peur ! Je serais avec toi » ajoute-t-il avec un clin d’œil.

C’est censé me rassurer ?? Visiblement, je n’ai pas le choix, car Tristan se saisi de ma main une nouvelle fois pour m’aider à monter sur le navire.

Le capitaine nous attend sur le pont, et me salue en ôtant son képi. Tristan lui fait un signe de tête et m’entraine à la suite de l’homme d’âge mûr, à l’intérieur de la cabine de pilotage. Et le bateau s’éloigne de la côte.

Face à l’étendue bleue de la mer, je me sens soudain revivre. L’air marin me revigore, je me sens bien. Les cheveux au vent, j’observe l’horizon qui s’étale devant moi sans aucune limite, appuyée contre la rambarde de la proue du bâtiment, l’esprit léger.

Le capitaine a eu la gentillesse de me laisser prendre la barre quelques instants tout à l’heure, aidée de Tristan, qui m’a ensuite emmené m’installer sur un des transats à l’arrière du bateau pour prendre le soleil et l’air salé. Il m’a tenu compagnie en silence, me laissant profiter du moment, jusqu’à ce que le navire s’arrête finalement au milieu de l’océan. Là, il s’est levé et est reparti dans la cabine de pilotage. Je l’attends, admirant le paysage grandiose.

Lorsqu’il revient, il est suivi de près par un matelot qui tient une bouteille de champagne et deux flûtes.

« - C’est en quel honneur ? je lui demande, méfiante.

- A nos retrouvailles ? »

Devant mon air dépité, les sourcils relevés, il se résigne et fait signe au marin de retirer le bouchon.

« - Bon OK… Alors, à notre collaboration ? Tu sais, je suis content de t’avoir à mes côtés » ajoute-t-il.

Je soupire de contrariété, et aussitôt il se défend.

« - Je veux dire, niveau travail bien sûr ! C’est plus facile pour moi de travailler avec quelqu’un que je connais.

- Oui enfin… Tout est relatif… je précise.

- Oui, bon… N’empêche que… Je suis certain que tu vas parfaitement assurer mes arrières. Je te fais une confiance aveugle pour la tenue de mon planning. Et ça, ça n’a pas de prix, crois-moi.

- Parfois, on peut aussi être déçu par les gens qu’on aime… QU’ON CONNAIT, je veux dire ! » je me reprends précipitamment.

Il me sourit, amusé par mon lapsus. Puis il prend un des verres et me tend le second.

« - Aux gens de confiance, alors. »

Et nous trinquons. Il me fixe du regard, et je perçois dans ses yeux une lueur que je ne connais que trop bien. Brusquement, le capitaine passe sa tête par la fenêtre de la cabine et demande s’il va bientôt être l’heure. L’heure de quoi, je n’en ai aucune idée, mais me voilà sauvée par le gong…

Tristan lui confirme, puis se retourne vers moi avec un sourire tendre. Je n’ose croiser son regard, et prend une nouvelle gorgée de champagne pour me redonner contenance. Le matelot revient sur le pont et déplie une petite table ronde sur laquelle il installe une nappe blanche et deux couverts. Je le regarde faire, intriguée. Il repart ensuite dans la cale, et Tristan m’invite à m’assoir à ce qui sera à priori notre table pour le repas. Sceptique, je prends place en le surveillant du coin de l’œil. Que cache toute cette mise en scène ?

Nous sommes à peine attablés que le matelot revient aussitôt avec deux assiettes dans les mains, qu’il dépose devant chacun de nous.

« - Bon appétit ! me lance gaiement Tristan. Spécialité du chef !

- A quoi tu joues ?? je lui demande sur un ton légèrement agressif.

- Euh… Eh bien, je t’offre un diner avec une vue magnifique… me répond-il, pris au dépourvu, en me montrant d’une main la mer qui nous entoure.

- Oui, j’ai bien vu. Mais ça rime à quoi tout ça ? Tu espères quoi ? Que je vais te pardonner parce que tu me laisses profiter de ta richesse, c’est ça ??

- Ne le prends pas comme ça… *soupire* Écoutes… J’avais juste envie de profiter du reste de cette belle journée. Et comme on était ensemble juste avant, je pensais qu’il serait impoli de ne pas t’inviter à en profiter également. Ça ne se fait pas trop de se la couler douce tout seul, tu ne trouves pas ? »

Comme je ne réponds pas mais que je le fixe d’un air mauvais, il baisse les yeux et finit par ajouter :

« - Je voulais simplement t’offrir un moment de détente. Parce que tu le mérites. Prends ça comme une sorte de remerciement pour le travail accompli.

- Je ne travaille pour toi que depuis à peine quelques semaines…

- Oui, et tu fais du très bon travail !

- Comment peux-tu en juger en si peu de temps ??

- Je n’attends rien en retour, si c’est ça qui t’inquiètes, lâche-t-il sèchement. Je voudrais juste qu’on arrive à se tenir compagnie sans s’entretuer. Tu as bien réussi il y a quelques jours, à l’hôtel !

- Ça n’avait rien à voir, c’était professionnel ce jour-là !

- Je ne te demande rien d’autre que de prendre un bon repas devant un superbe décor. Tiens, regardes ! C’n’est pas beau ça ?! »

Je sens une pointe de contrariété dans ses paroles. L’aurais-je vexé ?

« - Si, c’est magnifique même, je lui réponds en me radoucissant. OK, alors on est d’accord qu’il ne s’agit que d’un diner platonique et rien de plus, hein ?

- Si tu veux, oui. Pense ce que tu veux, du moment que cela te permet ENFIN de profiter ! »

En effet, je l’ai vexé !

Un peu penaude mais néanmoins satisfaite, j’accepte finalement ce repas gratuit, servi dans un endroit des plus insolite mais d’une beauté à couper le souffle.

#

Nous avons diner en tête à tête ce soir-là, devant cette vue magnifique, sans parler ni du travail, ni du passé.

Même si j’ai d’abord cru à un guet-apens, Tristan s’est comporté de manière très correcte avec moi. Il n’a nullement essayé de reparler de notre séparation. J’ai finalement beaucoup apprécié ce moment. C’était une agréable soirée en bonne compagnie. Pas du tout un diner d’explications où il aurait pu revenir sur les sujets houleux, mais plutôt comme… des retrouvailles, presque comme un premier rencard je dirais même. Nous nous sommes un peu redécouverts, parlant de nos années entre deux, sans pour autant reparler de la période fatidique.

Il m’a posé quelques questions sur ma carrière, mes études, mon arrivée dans la société Ediano, et j’en ai fait de même sur la sienne, même si j’en connaissais déjà les grandes lignes. Il m’a d’ailleurs demandé d’où je tenais l’information au sujet de son père, et j’ai laissé planer le doute en expliquant vaguement avoir trouver cela sur le net grâce à ma fouineuse de collègue en charge de la communication (Je ne voudrais pas attirer d’ennui à son ami).

J’ai appris que ses parents avaient divorcés à la suite des nombreux excès de zèle de son père lorsque ses affaires ont commencé à prospérer, et que celui-ci a finalement déménagé avec une de ses maîtresses dans les îles Caraïbes. Il vit désormais sur les dividendes de la société et des locations de ses propriétés. Ils ne sont pas restés en très bon therme de ce fait, Tristan ayant dû rattraper ses dépenses superflues lorsqu’il a repris les rênes de l’entreprise.

Puis nous avons parlé de nos goûts, nos passions, nos passe-temps… notre vie privée en fait, comme deux personnes qui font connaissance pour la toute première fois. Et il a eu la présence d’esprit de ne pas rentrer dans les détails de ses relations intimes. Moi non plus d’ailleurs !

Il me raconte ensuite ses voyages, ses rencontres parfois incompréhensibles avec des mecs pleins au as mais qui ne connaissent absolument rien aux affaires, ses réussites les plus cuisantes, celles dont il n’attendait rien mais qui ont pourtant abouties il ne sait trop comment. Et de mon côté, je lui raconte quelques anecdotes à propos de certains de mes clients, les demandes les plus ahurissantes que j’ai eu à gérer pour certains, les péripéties les plus incroyables que j’ai pu vivre grâce à d’autres.

Le repas se termine dans une entente plutôt cordiale, presque amicale. Les plats étaient délicieux, le vin également. Pendant que nous discutions et que nous mangions, le soleil a décliné sur la mer.

« - Hum hum, intervient le capitaine en toussotant. Monsieur ? Désolé de vous déranger, mais ça va être le moment.

- Merci Capitaine, lui répond Tristan. Tu viens ? ajoute-t-il à mon attention en se levant de table.

- Où ça ??

- Voir le spectacle » me rétorque-t-il comme s’il s’agissait d’une évidence, en me tendant la main.

Je m’essuie rapidement la bouche et pose ma serviette, avant de saisir sa main et de me lever à mon tour. Je ne sais pas de quoi il parle, et j’avoue que j’appréhende un peu la suite. Pour le moment, il s’est bien tenu, mais sait-on jamais.

Un peu crispée, je le suis toutefois docilement jusqu’à l’avant du bateau, où il me montre l’horizon. C’est alors que je comprends soudain, et mes yeux s’écarquillent d’émerveillement : Au loin, dans le ciel rougeoyant, le soleil se pose délicatement sur la ligne de démarcation entre la mer et le firmament. Au fur et à mesure de sa descente, l’astre se reflète sur l’eau azur de l’océan, faisant briller les flots comme des étoiles, tandis que les vraies apparaissent au-dessus de nous, rendant l’atmosphère encore plus magique.

« - Alors ? me demande doucement Tristan. Ça te plait ?

- C’est… Magnifique !!!

- Oui… Comme toi… »

Je suis tellement abasourdie par cette vision splendide que je ne relève même pas.

« - Ça ne te rappelle rien ? ajoute-t-il un peu timide, en se glissant derrière moi. Dans un autre décor, par exemple ? »

Je souris. Bien sûr que je me souviens. Comment pourrais-je oublier ?

« - Le coucher de soleil sur la colline.

- Exactement. C’était le bon temps, n’est-ce pas ? »

Je le sens se rapprocher de moi en douceur, l’air de rien. Je sens son parfum, sa chaleur… Les derniers rayons de soleil sur mon visage… Et me voilà subitement replongée dans ce souvenir.

« Nous sommes tous deux assis en haut d’une colline, dans une prairie surplombant les champs alentour devant une petite tente en toile. On aperçoit à l’horizon un vieux moulin désaffecté. Le soleil décline doucement, envoyant ses rayons orangés sur toute la plaine, redessinant chaque ombre, chaque contour.

Je suis adossé contre lui, calée entre ses cuisses. Nous venons de faire l’amour pour la première fois. Il enroule ses bras autour de moi tendrement, et je sens son souffle chaud dans ma nuque. Il plonge son nez dans mes cheveux pour les sentir, s’enivrer de mon parfum. Je me sens merveilleusement bien. Nos cœurs battent à l’unisson, enlacés l’un contre l’autre devant ce don de la nature. »

Et d’un coup, je me souviens y être retourné ensuite, après son départ, seule et abandonnée, le cœur brisé. Et je redescends immédiatement sur terre.

« - C’était le temps où nous étions heureux, je rétorque alors un peu sèchement.

- Heum… Oui… C’est vrai… me répond-il après un bref instant de surprise. Excuse-moi, je ne voulais pas… Enfin, je pensais… *soupir* mais quel imbécile, vraiment… Je… Je suis désolé, sincèrement… »

Il semble réellement mal à l’aise, et s’éloigne alors de moi, une main sur le front et l’autre sur la hanche, visiblement déçu de lui-même. Je me retourne pour lui faire face.

« - Je croyais bien faire… essaye-t-il de se justifier d’un air accablé.

- Oui, je te crois. Et je ne t’en veux pas, je lui réponds doucement. Comment le pourrais-je ? Après ce repas délicieux… dans un endroit aussi merveilleux… et ce magnifique coucher de soleil en prime ! Je crois que je devrais plutôt te dire merci. »

Il me sourit en signe de gratitude, et je le vois se détendre aussitôt. Même si on dirait encore un enfant que l’on vient de disputer (comment peut-il être encore plus sexy dans un moment pareil ??).

« - Je crois… commencé-je un peu hésitante. Que je devrais rentrer maintenant.

- Déjà ?

- Oui… Il se fait tard. Et… C’est mieux ainsi. »

Son visage reflète sa déception, mais il n’insiste pas et semble comprendre. Il fait donc signe au capitaine de rejoindre la côte.

Une fois amarré, il m’aide à descendre du navire en me tenant la main, puis m’amène jusqu’à la voiture.

« - Puis-je… te raccompagner ? me demande-t-il timidement, après un temps de réflexion, les mains dans les poches.

- Oui, volontiers. »

Légèrement surpris, il me sourit d’un air ravi et s’engouffre finalement à ma suite dans le véhicule. Pendant le trajet, Tristan nous raconte son expérience avec un chauffeur peu compétent, ce qui nous fait beaucoup rire, Igor et moi.

Arrivée en bas de mon immeuble, lorsque la voiture s’arrête, Tristan fait signe à Igor et saute littéralement en dehors de la voiture pour me tenir la portière, droit comme un « i », tel un groom. Je ris en hochant la tête, et sors à mon tour.

« - Merci, jeune homme ! je lui lance sur un ton faussement hautain, en rentrant dans son jeu.

- Je vous en prie, ravissante demoiselle ! » me répond-il avec une révérence.

Je lui souris fortement, amusée par sa pitrerie. Puis je lui fais face pour le saluer, et je me sens soudain toute bizarre, presque gênée.

« - Tristan, je… »

Il me fixe de ses yeux brillants, et d’un coup je perds mes moyens. Comme lorsque l’on rentre d’un rencard et qu’il est temps de se dire au revoir, avec potentiellement la promesse d’un baiser volé.

« - Hum, hum… J’essaie de me reprendre en me raclant la gorge. Je… voulais te remercier encore pour ce moment. C’était très agréable.

- Je t’en prie. C’était un plaisir pour moi aussi. D’ailleurs… Si jamais… Enfin, s’il te reprend l’envie de reprendre le large… C’est quand tu veux. Tu es la bienvenue, même en mon absence. » lâche-t-il enfin d’un air gêné.

Je lui souris gentiment, presque tendrement, avant de faire mine de rentrer.

« - Bon… Eh bien… Bonne nuit alors.

- Oui, bonne nuit Jolie Fleur. »

Je n’en crois pas mes oreilles. Il a osé utiliser mon surnom de l’époque ! Mais bizarrement, cela me touche.

Et alors que j’allais partir, je ne sais pour quelle raison ni sous l’emprise de quelle pulsion absurde, je me retourne et m’avance vers lui pour déposer une bise délicate sur sa joue, avant de me diriger définitivement vers la porte du bâtiment sans me retourner, honteuse.

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