Chapitre 23 - Rencard Gagnant
ATTENTION : Contenu sensible !
Le fameux jeudi arrive plus vite que je ne l’aurais imaginé.
Devant mon miroir, je fais en sorte d’être la plus désirable possible. Hors de question de laisser passer ma chance. J’ai bien l’intention de finir la soirée à jouer avec son service trois pièces. Aussi j’ai pris soin de mettre les sous-vêtements adaptés, évidemment, et j’ai sorti la robe la plus sexy et la plus décolletée que je possède.
Nous avons convenu de nous retrouver sur place. Lorsque j’entre dans le restaurant, je suis accueilli par une jeune serveuse, qui bafouille en ma présence. Elle finit toutefois par m’indiquer, après avoir mainte fois chercher le nom de mon rencard sur son calpin, une table au fond de la salle où m’attend Lukas. Je le rejoins alors, et lorsqu’il m’aperçoit, il se lève précipitamment, les yeux écarquillés.
« - Wouahou ! Lola, vous êtes plus que sublime !
- Merci ! Vous n’êtes pas mal non plus ! »
Il s’avance rapidement pour me tenir la chaise avec une extrême galanterie. Je le remercie et il vient se rassoir face à moi. Il reste immobile quelques secondes, me déshabillant du regard, et après un bref coup d’œil sur la carte, nous nous décidons à commander un apéritif. Lukas appelle la serveuse hésitante, qui semble visiblement impressionnée et intimidée. Je ne saurais dire par lequel de nous deux exactement, mais cela provoque un léger fou rire lorsque je croise le regard de Lukas et que nous nous comprenons aussitôt.
Le repas se passe à merveille. Je sens les yeux de Lukas qui plongent régulièrement dans mon décolleté, et cela me ravi. Nous nous rapprochons doucement, la tension sexuelle entre nous augmentant à mesure que l’alcool s’insinue dans nos veines.
A la fin de ce délicieux diner, Lukas me raccompagne dehors après avoir payé.
« - J’ai passé un agréable diner en votre compagnie, Lola, me dit-il sur le pas de la porte.
- Moi aussi, je dois avouer !
- J’aimerai que ce moment ne s’arrête pas. Puis-je… Oserais-je vous proposer un dernier verre chez moi ? »
Bingo ! C’est dans la poche ! Je souris, satisfaite de la tournure de la soirée.
« - Je n’attendais que ça, en vérité, je lui susurre d’un air enjôleur, le regard de braise. Mais avant toute chose, je me dois d’être honnête avec vous, Lukas.
- Tout ce que vous voudrez.
- Je ne cherche pas de relation durable. »
Il écarquille les yeux, un peu surpris.
« - Je n’aspire qu’à prendre du bon temps et du plaisir, continue-je, sur un ton suave. Pour être plus explicite, les relations que je souhaite ne relèvent que du plan cul. Pas de grandes promesses ni de vie à deux. Uniquement du sexe. J’espère que cela vous conviendra, car c’est tout ce que j’aurais à vous offrir.
- Et bien, soit, me répond-il en se rapprochant de moi après un temps de réflexion, un petit sourire sensuel aux lèvres. Si tel est votre souhait, alors je me contenterai largement de ce que vous aurez à m’offrir. »
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Et c’est ainsi que je me retrouve debout, dans sa chambre, en plein baiser fougueux, après avoir pris quelques verres dans son salon. Il déboutonne sa chemise, toujours en m’embrassant, et je déboucle sa ceinture pour retirer son pantalon en même temps. Alors qu’il tente de me déshabiller à son tour en faisant glisser ma bretelle sur mon épaule, je le stoppe et le repousse sauvagement. Perdant l’équilibre, il tombe en arrière sur son lit. Affalé et quasiment nu, il se redresse et me regarde, dubitatif. Alors, je tire sur la petite fermeture éclair dans mon dos, puis laisse tomber ma robe à mes chevilles. Je lui accorde quelques instants pour profiter de la vue, dans une pose sensuelle, en sous-vêtement et toujours juchée sur mes hauts talons.
Il me dévore littéralement des yeux, le regard vorace, avachi sur l’édredon. Avec beaucoup d’assurance, je viens positionner mon escarpin entre ses jambes, tout près de son intimité. Il se redresse et vient poser une main sur mon mollet, avant de commencer à me baiser la jambe. Il remonte le long de ma cuisse et se dirige petit à petit vers mon bas-ventre encore finement vêtu. J’agrippe sa tête et la maintiens contre ma peau d’une main, balançant la mienne en arrière de plaisir lorsqu’il atteint son but. Je suis la dictatrice absolue de ses envies.
J’aime contrôler la situation en jouant à la femme fatale. Cela me donne un sentiment de puissance et je me sens plus libre de mes choix, maitresse de mes désirs et de mon corps. Je ne suis plus à la merci de mes sentiments. Je le domine totalement, comme chacun des hommes qui ont eu le privilège de partager leur lit avec moi depuis ce que j’ai appelé ma « Grande Dépression ».
Je le repousse ensuite brusquement, avant de venir m’asseoir à califourchon sur son entre-jambe et de revenir coller mes lèvres aux siennes dans un baiser passionné. Mes doigts effleurent son torse, avant que je ne dégrafe mon soutien-gorge, que j’envoie ensuite voler dans la chambre. Ma poitrine se dévoile. Il se redresse de nouveau pour venir lécher mes tétons avec vigueur, et je sens son érection à travers mon string. Je me frotte doucement dessus, puis je me décale afin de sortir son atout masculin de son boxer. Il en profite pour le faire glisser, découvrant enfin l’engin entièrement. Je l’attrape et y déposer quelques baisers, avant de commencer un massage sensuel. Sa virilité ainsi bien en main, il est à ma merci.
Lorsque je sens l’excitation bien en place, je me relève et vient me rassoir dessus, après avoir légèrement écarté mon sous-vêtement. La sensation de sa pénétration provoque un râle de satisfaction partagée.
Soudain, un flashback de mes ébats avec Tristan s’immisce sur mes paupières closes. Surprise, je rouvre subitement les yeux et stoppe mes mouvements de va-et-vient, ce que Lukas interprète alors comme le bon moment pour me retourner sur le lit. Je n’aime pas trop ça, car je préfère avoir le choix de mes mouvements, mais j’ai l’esprit trop perturbé par ma vision furtive pour me révolter. Il recommence ses baisers délicats sur mon ventre et redescend pour faire glisser le tissu en dentelle jusqu’à mes pieds, avant de la retirer complètement. En remontant, il passe sa langue le long de mes cuisses, jusqu’à déposer un baiser sur mon pubis. Puis il revient se caler entre mes cuisses, et s’insère de nouveau en moi doucement. Je me cambre de plaisir lorsqu’il reprend son déhanché, appuyé sur ses bras tendus de chaque côté de ma poitrine. Mes ongles s’enfoncent dans la peau de son dos, et il décide alors de venir me sucer le cou. Nouveau flashback de Tristan, alors que Lukas donne un coup de rein plus prononcé. Un cri de jouissance m’échappe, mêlant mon contentement sexuel à l’angoisse qui commence à m’envahir face à ces souvenirs trop présents.
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Étendus sur le lit, complétement nus, nous reprenons doucement notre souffle. Nos ébats se sont éternisés une bonne partie de la nuit, entrecoupés pour ma part de nombreux souvenirs de mes moments intimes avec Tristan.
A mon grand désarroi, lorsque je fermais les yeux, je revoyais son corps, repensais aux sensations de sa peau contre la mienne, ressentais son souffle dans mon cou alors qu’il s’agissait de celui de Lukas en pleine action. Heureusement, celui-ci n’a à priori rien remarquer, et nous avons tous deux pris énormément de plaisir.
Je suis toutefois perplexe. Je ne comprends pas. Quelque chose me perturbe. Je reste allongée sur le dos, fixant le plafond, alors que Lukas s’est finalement endormi.
Que m’arrive-t-il ? Pourquoi ces images me reviennent-elles maintenant, alors que je passais un excellent moment de plaisir sexuel avec un autre homme ? Un très bon coup, qui plus est ! Cela faisait quelque temps que je n’avais pas eu un si bon partenaire de sexe, et une si bonne partie de jambes en l’air.
Et pourtant…
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