Chapitre 29 - Hésitations

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Je n’ai pas vu passé ce merveilleux week-end !

Cependant, le retour à la réalité est quelque peu perturbant. Je me rends soudain compte que j’ai passé un excellent moment en compagnie de mon ex, et que cela a fait remonter à la surface tous les réflexes de nos années d’adolescence ensemble. Pendant ces derniers jours, j’ai oublié ma haine et ma rancœur contre lui. Je me suis même follement amusée ! J’ai ri, comme avant. Et nous étions si proches…Si complémentaires… Comme deux âmes sœurs, retrouvant avec joie nos déconnades et notre complicité d’antan.


Et puis il y a les paroles de mon beau-père qui résonnent encore en moi.

« Et je vous trouve parfaitement assortis »

Il faut avouer que, au vu de notre connivence retrouvée ce week-end, nous devions effectivement paraitre bien assortis… Mais est-ce toujours le cas ? Est-on encore aussi connectés que lorsque nous étions ensemble ? Sommes-nous toujours fait l’un pour l’autre, comme je le pensais autrefois ? Dois-je vraiment lui pardonner et retenter l’aventure ?

« On fait tous des erreurs… »

Je sais que nous faisons tous des erreurs, et que celles-ci nous font grandir et forgent ce que nous sommes. Mais la sienne a eu un impact tellement important sur ma vie, que je ne suis pas sûre de pouvoir passer outre un jour. Quoi que, à bien y réfléchir, c’est pourtant ce que j’ai fait durant tout le week-end en fait…

« Tu as le droit d’être heureuse à nouveau »

Serais-je réellement de nouveau heureuse avec lui ? A-t-il réellement changé ? Physiquement, oui, il a changé. Tout comme moi, d’ailleurs. C’est aujourd’hui un homme séduisant et même sexy, je dirais. Un homme avec beaucoup de prestance et de charme. Il semble aussi plus mature. Et en même temps, c’est toujours le garçon adorable qui m’a fait tourner la tête à l’époque. Il a toujours le même humour, la même légèreté qu’avant. Du moins, ce week-end… Est-ce que cela durera ? Intérieurement, je le souhaite de tout cœur.

« Et je ne te dirais pas cela si je ne pensais pas qu’il te mérite vraiment »

Christian pense-t-il vraiment que Tristan soit l’homme qu’il me faut ? L’homme de ma vie ? Et qu’en pense ma mère ? Bon, ça, je ne lui demanderais pas, car je crois finalement connaître sa réponse… Elle a toujours beaucoup apprécié Tristan, et ce week-end n’a probablement fait que confirmer son avis sur le sujet.


Je ne sais plus où j’en suis avec tout ça…

Ma colère envers lui m’interdit de lui pardonner, mais mon cœur aimerait retrouver le goût de cet homme qui me fait encore tant d’effets. Ce week-end si agréable avec lui me fait douter des raisons qui me poussent à le renier. J’aurais même aimé que ces moments ne s’arrêtent jamais…


#

Depuis ce week-end partagé, la tension entre Tristan et moi a pourtant visiblement bien diminuée. Notre relation est bien plus cordiale qu’à son arrivée. Il nous arrive même plus souvent de rire ensemble, parfois en se remémorant des souvenirs en commun. Même si je sens toujours chez lui l’envie de me parler du passé et de cette journée fatidique où il est parti, il n’y a plus de haine ni d’animosité dans nos échanges, et nous travaillons donc plus facilement ensemble. Ce qui n’a pas échappé à ma collègue.

Alors que nous rentrons d’un rendez-vous en discutant tous deux gaiement, tout sourire, Esther nous surprend dans le hall d’accueil. Elle nous regarde fixement d’un air étonné, puis me sourit en coin, malicieuse et soupçonneuse.

« - Ça va vous deux ? nous lance-t-elle sur un ton accusateur.

- Bonjour Esther ! lui répond joyeusement Tristan. Ça va bien, et toi ?

- Oui oui, merci. Et toi, Lola ??

- Oui ça va ! je lui réponds avec un large sourire.

- Eh bien, tant mieux ! me rétorque-t-elle avec ce sourire amusé et malicieux qui en dit long. Vous n’avez pas de rendez-vous là maintenant ? Je peux te voir s’il-te-plait ? ajoute-t-elle ensuite à mon attention.

- Euh… Non, pas de rendez-vous dans l’immédiat, je lui réponds, un peu inquiète. Allons dans ton bureau si tu veux.

- Je vous laisse, alors ! » nous lance Tristan en s’éloignant.

Je le regarde avancer en direction de nos bureaux, et mes yeux glissent furtivement sur son fessier bien moulé. Il se retourne subrepticement et me sourit d’un air doux qui le rend irrésistible. Alors je lui souris en retour, avant de me tourner vers ma collègue.


Je suis donc Esther jusqu’à son local, où elle ferme rapidement la porte derrière moi, semblant pressée d’en découdre.

« - Bon. Alors ?? me lance-t-elle en se retournant vivement, les mains sur les hanches.

- Bah quoi ?? je m’étonne.

- Ne fais pas semblant de ne pas comprendre, mademoiselle Lola ! Je ne suis pas dupe !

- Excuses moi, mais je ne comprends pas du tout de quoi tu veux parler !

- De toi et Tristan, tiens !!

- Bah quoi, « Tristan et moi » ??

- Arrêtes !! Je vois bien qu’il y a quelque chose de changer entre vous ! commence-t-elle à s’agacer.

- Aaaah ! Ça ??

- Bah oui, ça !!! Et ne joue pas à ce petit jeu avec moi ! Y’a quoi entre vous désormais ??

- Bah rien ! C’est juste que… Bon, bref ! je me reprends aussitôt.

- Juste que quoi ?!? Attends… Ne me dis pas que… Vous avez… ?

- Qu’on a quoi ?

- Recoucher ensemble ?

- HEIN ?!? manqué-je de m’étouffer. Mais nan, ça n’va pas la tête !!! N’importe quoi !!

- Alors qu’est-ce qui a changé entre vous pour que vous ne vous bouffiez plus le bec tous les deux ??? s’énerve-t-elle cette fois, perdant visiblement patience.

- Bon OK… je soupire, à priori au pied du mur. On a passé un moment ensemble… En dehors du travail. Voilà. Ça te va ??

- C’est tout ??

- Bah oui ! Tu t’attendais à quoi ??

- Bah je n’sais pas moi !! Tu ne sembles plus du tout agacée par sa présence ! Je dirais même que vous paraissez hyper proches maintenant ! Donc il s’est forcément passé quelque chose, non ?!

- Que veux-tu que je te dise ?? On a juste passé un bon moment à deux, et c’est tout !

- Et donc ??

- Bah rien ! Disons que… On arrive à se parler normalement et à ne plus s’entretuer du coup. C’est cordial, quoi.

- Mouais… »

Elle semble réfléchir, peu convaincue par mes explications.

« - Donc… Vous vous parlez bien. Et c’est tout ? Sans plus ??

- Oui, une relation professionnelle dans une entente cordiale. Comme avec mes autres clients, quoi.

- Vous vous êtes expliqué ? Tu l’as pardonné ?

- Non, rien de rien. Mais je crois qu’il a compris que c’était mort et puis voilà. Et du coup, on peut se parler sans ambiguïté. C’est quand même plus sympa pour travailler, non ?

- Hmm… acquiesce-t-elle en plissant les yeux d’un air suspicieux. Vous n’avez pas reparlé du passé, alors ??

- Absolument pas. On a juste décidé de faire en sorte que ça soit plus agréable pour tout le monde pendant nos heures de travail. Ça te pose un problème ??

- Non non… »

Elle me fixe d’un air suspicieux, mais n’insiste finalement pas. Heureusement pour moi d’ailleurs, car je dois me concentrer et faire très attention pour ne pas laisser paraitre le moindre indice lui indiquant le contraire de ce que je viens de lui affirmer.

Et j’ai beau faire comme si tout va bien, à l’intérieur de moi, c’est tout autre chose ! Le débat fait rage entre mon cœur et ma raison. Et pour le moment, le match est serré… Et bien sûr, c’est à ce moment-là que décide de réapparaitre mon amant d’un soir.


#

J’ai reçu un SMS de Lukas ce matin : Il me propose un second rendez-vous, avec plus si affinité, évidemment. L’occasion pour moi de penser à autre chose. Je ne sais même pas pourquoi j’hésite, pourtant c’est bel et bien ce que je fais ! Je tourne autour du pot, n’arrivant pas à me résoudre à succomber une nouvelle fois à la tentation. La peur de voir s’immiscer encore des images subtiles du passé me paralyse.

N'ayant pas eu de réponse claire de ma part, je le retrouve le lendemain matin dans mon bureau. Il n’y a pas à dire, il me fait quand même de l’effet, ce beau blondinet ! Et son argument de taille entre ses jambes me rappelle de bons souvenirs qui me redonne envie. Je sens bien que de toute manière, il ne lâchera pas l’affaire, aussi j’accepte finalement de déjeuner avec lui, Tristan étant en conférence une bonne partie du début de l’après-midi encore, décalage horaire oblige.

Comme il n’a pas de chauffeur, Lukas m’emmène lui-même au restaurant, dans son coupé cabriolet. Le repas est ponctué de sous-entendus coquins, de regards langoureux et de caresses équivoques sous la table. La température monte d’un cran lorsque sur le trajet du retour, il dévie de la route pour s’arrêter au beau milieu d’un chemin forestier.

L’excitation prend alors le dessus sur mes craintes, et je me laisse aller à cette pulsion sexuelle irrépressible, finissant à califourchon sur ses cuisses. Il a déjà fait glisser mes bretelles pour dévoiler mes seins et passer sa langue sur mes tétons, alors que je maintiens fermement sa tête contre ma poitrine. Pour le moment, pas de flashbacks intempestifs. Puis je défais très vite sa boucle de ceinture et ouvre son pantalon pour laisser sortir son atout masculin, déjà au garde-à-vous. Je relève légèrement ma robe près du corps, écarte mon sous-vêtement et vient m’assoir sans aucune hésitation sur sa gaule. La sensation de plaisir est toujours aussi agréable, et je me déhanche en rythme, ses mains sur mes fesses pour m’accompagner dans mes mouvements.

C’est là que le « drame » revient… Je me retrouve, juste avant l’orgasme, avec le visage de Tristan en pleine action sur mes paupières closes, en sueur et la mâchoire crispé de jouissance, dans une position identique à celle que je suis en train de vivre. Je m’arrête nette et me relève fébrilement, décontenancée. Lukas en profite pour attraper un préservatif dans sa boîte à gants, qu’il enfile rapidement avant de me ramener à lui, les deux mains sur mon arrière-train, pour reprendre sa pénétration sans ménagement.

Evidemment, j’arrive quand même jusqu’à l’extase, et notre corps-à-corps se termine par un cri de contentement partagé et non dissimulé, avant de reprendre la route vers mon bureau, sexuellement comblés.


Toutefois, j’ai pu constater que les flashbacks ne se sont pas du tout atténués, et cela m’effraie… Pourrais-je désormais prendre du bon temps sans ces images furtives ?

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